Il y a environ un an, quelques jours à peine avant le passage au magnifique Palais Montcalm de Québec, du fameux pianiste prodigieux Lucas Debargue, soit la grande sensation artistique du dernier Concours Tchaïkovski, une musicienne très aimée et bien de chez nous, la violoncelliste Angèle Dubeau avec son ensemble entièrement féminin appelé La Pietà, formé de musiciennes versatiles, offrait en ce même Palais Montcalm, au public québécois, un récital d’adieu.
Enregistré au bénéfice de l’étiquette Analekta, firme tenue à bout portant par notre vaillante musicienne, ce concert ultime s’offre désormais à l’audition du vaste public qui est le sien sous le titre Ovation – en concert. J’avais connu et entendu il y a plus de vingt-cinq ans la talentueuse musicienne jetée en pâture dans ce monde ultra éreintant et compétitif de la musique classique où les mêmes s’arrogent les meilleures places à travers des agents naviguant dans les eaux troublées des prédateurs de l’océan musical moderne. C’est avec intelligence que madame Angèle Dubeau a créé de toutes pièces les moyens de circonvenir aux déconvenues que ce milieu, d’influences souvent néfastes et de jeux de pouvoir, impose aux jeunes artistes ne voulant au fond que faire aimer la musique tout en diffusant les trouvailles qui les passionnent.
Avec Analekta qui rayonne d’un catalogue fantastique ayant exposé tant d’artistes méritoires, il n’y a que du positif à résumer de toute cette audacieuse action musicale héroïque. Alain Lefèvre est un autre exemple de cette foi en soi et en la musique classique qu’il a servi en diffusion et en interprétation. Et maintenant, de ce disque hommage pour Angèle Dubeau et son ensemble La Pietà, il faut choisir sa plage ou ses rivages préférés et s’y prélasser d’un calme rassérénant et souverain : pour ma part, c’est la quatrième plage du disque avec l’extrait de musique du film The Hours conçue par Philip Glass puisque ce film m’ayant profondément et durablement bouleversé à la manière de toute l’oeuvre de Lucchino Visconti et de Johannes Brahms je dois avouer que je ne peux ni ne veux l’oublier tout comme tout Frédéric Chopin, tout Mozart, tout Fauré, tout Ravel, etc…enfin l’album n’inclut pas ces derniers mais il s’y trouve du Saint-Saens, du Enescu, du Morricone, du Ludovico Einaudi, du Max Richter, entre autres.
Ovation
Numéro de l’album AN 2 8746