Depardieu chante Barbara est une suite de moments de grâce! Gérard n’est peut-être pas un chanteur, mais sa voix est agréable et l’acteur en lui sert à merveille ces magnifiques histoires que racontait la «dame brune». C’est ainsi que Ma plus belle histoire d’amour devient un film bouleversant, découpé avec une grande précision, à travers un déferlement d’émotions. Nantes est un court-métrage dramatique d’une foudroyante intensité!
Les deux Gérard
Mais, qu’est ce qui rend cet hommage si émouvant ? Le fait que Depardieu était un ami de l’auteure de L’Aigle noir y est sûrement pour beaucoup. Il ouvre d’ailleurs le concert avec Mémoire, une chanson du spectacle Lily passion dans lequel il a partagé la scène avec Barbara, dans les années 80. Celui qui nous a souvent séduit au grand écran ne manque pas non plus d’aisance sur scène! Entre les chansons, il emprunte aussi les mots de son amie et dira que ce spectacle est un geste d’amour; il raconte d’ailleurs presque tout avec une grande douceur, magnifiée par le pianiste Gérard Daguerre qui a longtemps accompagné Barbara. À voir nos deux Gérard en communion se laisser enflammer à ce point par Barbara, on se dit qu’ils portent dans leur coeur la fragilité de celle qui chantait Le soleil noir: «J’ai tout essayé et vous pouvez me croire, je reviens fatiguée et j’ai le désespoir»
Le fantôme de Barbara
Et puis, il est touchant de voir ce colosse chantonner comme un enfant «si, mi, la, ré, si, sol, do, fa»; le public conquis ne peut résister à l’envie de fredonner avec lui Une petite cantate.
Aussi, comment ne pas frissonner quand Depardieu, les yeux au ciel, murmure Dis, quand reviendras-tu ? Surtout que le fantôme de Barbara semble planer sur l’Olympia de Montréal, à travers les silhouettes qui prennent forme à l’arrière-scène, en cette soirée qui se déroule presque entièrement dans la pénombre.
Émotion dans le ton, douceur dans le son et l’éclairage. On se croirait dans un rêve…
Photos: Vincent Azais