En l’honneur des cent cinquante ans du décès du compositeur italien Gioachino Rossini (Pesaro 1792-1868, Paris) et en guise de cadeau d’adieu au Consul Général d’Italie à Montréal M. Marco Riccardo Rusconi, les Montréalais ont accueilli avec euphorie l’orchestre du plus ancien opéra au monde soit celui du Théâtre San Carlo de Naples.
L’atmosphère festive des piazzas italiennes a vite envahi tous les étages de la Maison Symphonique. Le programme de musique de chambre (une quarantaine de musiciens sur quatre-vingts avaient fait le voyage) incarnait à merveille l’esprit sémillant de la musique italienne.
Du Charles Avison et du Igor Stravinsky s’ajoutait à ce programme de pur Divertimento d’autant plus qu’un baryton, Filippo
Morace vint mettre les éclats de rire à une salle en émoi séduite d’un numéro de comédie. Le jeune chef, Maurizio Agostini, après avoir – deux fois plutôt qu’une – bondi de joie sur scène et dirigé de pas de danses, au podium, deux ouvertures de
Rossini et Cimarosa, nous a surtout montré, après l’entracte, la sonorité exquise du quatuor à cordes: une œuvre de Rossini, désignée comme seconde sonate pour orchestre, tira ainsi le meilleur de l’ensemble orchestral avec ses précieux
instruments de luthiers Italiens du Grand Siècle de toutes ces Cités-États italiennes tenant encore tenacement à leur caractère et individualité, encore aujourd’hui.
La soirée festive aurait pu durer la nuit entière qu’on y serait resté jusqu’à l’aube emportés par la gaieté des convives bénéficiant de ce qui se fait de mieux en Italie mais avec le doigté… à l’italienne désormais de chez nous…soit les arts de la table agrémentés de vins d’appellations d’origines italiennes. Les réminiscences de Stendhal sur l’amour, la beauté, la joie de vivre d’une éternelle jeunesse de coeur bercée par le farniente enivraient l’esprit de chacun des invités appelés à cette soirée musicale très appréciée. Tout bonnement, l’art de recevoir et de se rencontrer, porté avec tout le naturel et la grâce de la simplicité.