Lydia Gallant est propriétaire du salon de thé et salon de GO Senthé. Je vous invite à découvrir l’endroit, vous tomberez en amour avec le lieu, j’en suis sûre. C’est une des plus belles tentatives réussies pour contrer l’individualisme et le manque de connexion imposées par les modes de vie de nos vies « technologisées ». C’est l’endroit parfait pour décrocher en ville et dédier le temps aux choses et aux gens que l’on aime.
Comment vous est venue l’idée d’ouvrir un salon de thé qui fait galerie d’art et salon de Go ?
Le parcours a été très tortueux. Il a débuté il y a 10 ans, dans ma piscine. Je désirais faire le lien entre mes deux passions, le thé et le GO. J’avais le sentiment que ces deux passions pourraient croître ensemble. Je n’aimais pas mon emploi, j’avais assez d’expérience. Je voyais qu’il y avait beaucoup de développement autour du GO et autour du thé dans le monde. Je me suis dit que là, c’était le moment. Originalement, le salon était censé ouvrir en même temps que la sortie d’un documentaire sur le GO. Le GO est en plein développement, ainsi en mars dernier, nous avons pu assister à la victoire d’Alphago, la première intelligence artificielle à avoir battu un être humain au GO.
Le GO est très populaire au Japon et en Corée. J’ai été introduite au GO par des amis du secondaire qui avaient lu des mangas de Hikaru no Go qui est une série de mangas basée sur le jeu de GO qui a été écrite par Yumi Hotta et illustrée pas Takeshi Obata. Dans les années “40 et “60 le Japon a tenté de populariser le GO en Amérique. Maintenant, la Corée du Sud a repris le flambeau et c’est elle qui fait maintenant campagne pour le populariser. Nous sommes d’ailleurs heureux d’héberger les rencontres de l’association québécoise de GO dans notre salon.
Comment avez-vous fait la sélection du lieux pour ce salon ?
Je suis banlieusarde dans l’âme, mais Montréal était l’endroit idéal à cause de sa centralité pour les gens des banlieues sud et nord. Nous avons sélectionné le quartier de Rosemont-Petite-Patrie, car c’est un quartier facile d’accès en voiture et parce que lors de l’élaboration de notre projet d’affaires, il n’y avait pas encore de salon de thé dans le quartier. Nous avons d’abord regardé sur les Promenades Masson, sur la rue Beaubien et finalement nous avons opté pour la Plaza. Nous avons maintenant des compétiteurs dans le quartier en ce qui concerne le thé, mais nous restons le seul salon de GO.
Quelle était votre idée de départ ?
En fait, on est encore entrain d’ouvrir, la boutique évolue encore. Nous voulons augmenter nos tisanes au nombre de 38. On n’a pas encore en boutique tous les livres que nous aimerions. Nous n’avions pas de thé matcha, mais là, nous avons tout le service pour le servir. Le menu de notre cuisine est aussi entrain d’évoluer, nous offrons désormais, en plus de nos plats du jour et de nos smoothies, de petites bouchées, cuisinées sur place. Nous travaillons encore sur notre menu pour attirer les curieux. L’ameublement de notre salon a été conçu en fonction d’avoir la possibilité de le modifier et de rendre certaines sections plus intimes ou bien au contraire de libérer l’espace pour pouvoir ainsi accueillir différents groupes et répondre aux besoins spécifiques de leurs activités.
Vous avez créé un lieu très spécial, est-ce que vous vous en rendez compte ?
Merci, en fait, on voulait créer un endroit qui favorise les échanges, pour socialiser, pas seulement un endroit où les gens doivent consommer. C’est vraiment la fonction de ce salon. Donc, si par exemple cela fait 4 ans qu’un client n’a pas vu son ami et qu’il a envie de passer tout l’après-midi avec celui-ci pour rattraper le temps perdu, ben c’est l’endroit. Je voulais que ce soit un endroit où l’on se sente libre de participer à des activités de groupe, des jeux, à socialiser, ou simplement observer, lire…
Avez-vous eu du support pour démarrer votre entreprise ?
Oui, j’ai eu du soutien du programme de Futurs preneurs.
Avez-vous eu de l’aide de votre entourage ?
Oui, j’ai beaucoup support de mon entourage et de ma famille. Mes parents sont à la retraite et mon frère qui a étudié la cuisine m’aide avec le menu et la préparation des plats. Nous testons les recettes et ensuite nous évaluons si nous les gardons au menu. Tout est cuisiné sur place. Ma soeur m’aide aussi en ce qui concerne toutes les expositions. Nous fonctionnons par des appels de dossier. Nous donnons la chance à des artistes d’exposer pendant 6 semaines et nous leur permettons d’utiliser notre système d’éclairage. Nous essayons de faire une programmation balancée entre les artistes établis et les artistes émergents. On a exposé souvent de l’art abstrait, mais nous ne limitons pas aux artistes abstraits. Nous avons exposé les oeuvres de Véronique Poirier, d’Ariane Blais et de Mélissa Perreault.
Quels sont les activités que vous hébergez ?
- Nous avons un espace pour les enfants, afin qu’ils puissent jouer.
- Nous avons un club de tricot qui se rencontre dans notre salon.
- Nous avons toutes une gamme de jeu de société que nous mettons à la disposition des gens, comme des jeux de dames, d’échecs, de monopoly…
- Nous avons aussi sporadiquement des ateliers d’Ikebana (art d’arrangement floraux japonais) qui se donnent ici.
- Eh bien sûr, nous offrons des sessions gratuites d’introduction au GO pour les adultes et des cours de GO, en sessions de 4 semaines pour les enfants. Nous leur donnons des certificats de complétion pour les niveaux passés.
- Nous rendons aussi notre salon de thé disponible pour des assemblées générales, des showers, des anniversaires et toutes autres types d’activités.
Vos rêves ?
Nous aimerions que notre salon deviennent aussi populaire localement qu’il ne l’est au niveau international. Nous aimerions agrandir, afin d’offrir plus d’options à nos clients lorsqu’ils veulent organiser des activités de groupes et ainsi pouvoir être hôtes de plusieurs activités à la fois.