Un vendredi glacial, les gens terminent leur semaine de dur labeur et se rendent hâtivement à la maison afin d’entrer en mode « cocooning ». Moi je m’empresse d’aller me réchauffer le coeur et les sens au Bar le Ritz PDB afin de voir la prestation de trois groupes dont un Montréalais supportant les venues.
[masterslider id= »235″]MOOCH, un groupe de rock alliant les sonorités blues avec un rock soutenu, mature, proposant des vocaux légèrement rauques mais sachant aussi s’aventurer dans les teintes plus propres. Le batteur est très communicatif: il ne cesse d’interagir avec des regards et des mimiques énergiques. Le bassiste est plus du type passif au niveau de l’interaction avec la foule mais sa prestation est efficace et le public semble apprécier.
Nous avons droit à des titres très poignants et sincères, des moments aux sonorités plus chaudes et « bluesy ». Une découverte pour moi, ils étaient en symbiose avec le thème principal de la soirée, le « Desert rock ».
Après cette courte intervention, les vétérans de FREEDOM HAWK prennent place.
Je dois dire que j’ai un parti pris pour ce groupe américain de la Virginie. Ils sont les enfants légitimes de BLACK SABBATH mais sans jouer la carte du plagiat inintéressant. Ils ont leur sonorité propre, une intensité enlevante, les vocaux de monsieur Morton sont très similaires à Ozzy Osbourne durant ses meilleures années. Leurs pièces sont irrésistiblement accrocheuses et la foule semblait y prendre un malin plaisir. Nous avons eu droit à la première pièce du dernier album « Beast Remains », « Solid gold », « Executioner », « Danger » furent aussi jouées. Un effort soutenu, une interprétation sans failles dans cette petite salle qu’est le Bar le Ritz qui réchauffa davantage la fibre rock des spectateurs.
Ensuite vint le tour des Californiens de YAWNING MAN de venir nous épater.
Leur rock désertique, planant, enlevant en fit vibrer plus d’un. Ce groupe vétéran nous proposa des titres assez longs (une dizaine de minutes parfois), chose plutôt rarissime dans le rock. Il faut aussi souligner qu’il s’agit d’un groupe instrumental, alors la musique fait tout le travail et parle d’elle même. Une musique cinématographique aux accents chauds, voire libérateurs qui transcende et nous fait voyager dans le temps, dans l’espace, hors de notre hiver froid. Le jeu du bassiste Mario Lalli est intriguant, il semble utiliser diverses techniques propres au jazz au rock et au funk, est très expressif corporellement et semble sous l’emprise de sa propre prestation. Une géniale démonstration de la part de ses Californiens dignes d’une plus grande reconnaissance publique à mon avis.
Je vous les conseille fortement si vous aimez Kyuss ou le vieux matériel de Queens of the stone age. Montréal a son lot de petits concerts avec des artistes incroyables dans de petites salles méconnues, quelle belle surprise!