C’est vendredi le 6 aout prochain que le film Le Club Vinland prendra à nouveau l’affiche dans nos salles de cinéma du Québec. Le Club Vinland, réalisé par Benoit Pilon et mettant entre autres en vedette Sébastien Ricard, Rémy Girard, François Papineau, Fabien Cloutier, Émilie Bibeau, Xavier Huard, Arnaud Vachon, Alexis Guay et Guy Thauvette, a remporté trois Prix Iris lors des galas Québec Cinéma ; meilleure interprétation masculine pour Sébastien Ricard, meilleurs costumes et meilleure direction artistique. Ce long métrage dramatique est un sublime hommage aux enseignants et un beau retour dans le Québec de la fin des années 40. Voici mes entrevues avec certains artisans de ce film, lors de leur passage pour une présentation au cinéma Le Clap.
Mon appréciation du film est disponible via ce lien : https://lesartsze.com/le-club-vinland-un-sublime-hommage-aux-enseignants-sebastien-ricard-creve-lecran/
Résumé : Le Club Vinland, c’est l’histoire d’un éducateur exceptionnel dans un collège de garçons de l’est du Québec de la fin des années 1940. Adulé de ses élèves, mais perçu comme trop dérangeant par les supérieurs de sa congrégation, le charismatique Frère Jean est un progressiste annonciateur des changements à venir dans le Québec des années 1950 et 1960. Voulant à la fois résoudre une énigme historique, motiver ses élèves et empêcher le décrochage d’Émile, un étudiant en difficulté, Frère Jean entreprend de conduire des fouilles archéologiques visant à prouver l’établissement d’une colonie viking (le Vinland) sur la côte du Saint-Laurent. L’entreprise bouleversera la vie du collège et laissera sa marque sur les destins du jeune Émile – et de Frère Jean lui-même.
Alexis Guay (personnage de Chouinard) : Parle-moi de ce personnage de Chouinard, le petit tannant, que tu joues dans ce film. Pourquoi ça te plaisait de le jouer ? « C’est justement pour cela que j’aimais jouer ce personnage. Parce qu’il est le petit clown, celui qui fait rire et détendre l’atmosphère trop souvent lourde du collège. J’amenais un bon contraste au personnage plus sombre et timide d’Émile que j’aime bien taquiner justement. Et aussi, ce personnage ressemble un peu à qui je suis dans la vraie vie. »
Tu as déjà joué dans le film Les Rois Mongols (de Luc Picard) et maintenant ce deuxième grand rôle, c’était différent ce tournage versus l’autre que tu as fait ? «C’est sûr que chaque réalisateur a sa méthode, son fonctionnement et une énergie différente et j’ai aimé être dirigé par eux. Pour le Club Vinland, j’ai adoré ce plateau, car les gens étaient tous très sympathiques et aidants et surtout, le fait que nous n’étions que des gars sur le tournage c’est une expérience bien différente. Donc, l’atmosphère était plus joueuse, moins sérieuse, car on était tous une gang de gars ensemble à s’amuser entre les prises. Il y avait les acteurs, mais aussi les figurants de notre classe qui nous ont suivis dans toutes les scènes de groupe, donc, on s’est tous liés d’amitiés ensemble.»
Tourner dans un film d’époque dans les années 40, comment as-tu trouvé cela ? C’est plus facile de jouer un rôle du fait que cela se passe dans un autre temps ? « C’est sûr que les décors et les costumes nous aident à mieux incarner notre personnage. J’avais joué dans les années 70 avec les rois mongols et là c’était les années 40. C’était spécial de voir nos vêtements très rudimentaires, pas le même genre de textile qu’aujourd’hui. Mais aussi les patins, dans la scène de hockey. Il n’y a pas de support aux pieds, donc c’est plus difficile de patiner.»
Et toi, dans la vie, est-ce que tu en as un enseignant qui a été marquant pour toi, comme le Frère Jean l’a été pour les élèves de votre classe dans le film ? « Oui, j’en ai eu un en secondaire 2. Mon prof de français était vraiment proche de nous. Il nous comprenait plus que la plupart de nos professeurs. Donc, quand je jouais, dans ma tête j’ai fait un peu le lien avec ce professeur.»
As-tu envie de continuer dans ce métier plus tard ? «Oui j’aime vraiment ça. Je vais suivre des cours et j’ai même envie de faire de la réalisation plus tard aussi.»
Arnaud Vachon : C’est lors d’une distribution (casting) organisée pour le grand public, pour le film Le Club Vinland, que tu as réussi à décrocher le rôle d’Émile, alors que tu n’avais jamais fait d’audition auparavant. Donc, c’est ton premier film, premier tournage. Comment est-ce que ce tournage se rapproche ou est différent de ce dont tu t’imaginais être le métier d’acteur ? « En fait, je ne m’étais rien imaginé. Je ne savais juste pas c’était quoi. Mais je sais que je voulais essayer. J’ai embarqué dans cela les yeux fermés. Je n’avais aucune comparaison avec rien. Je ne faisais que vivre ce qu’on me proposait. »
Qu’est-ce que tu as trouvé de plus difficile pendant le tournage ? « C’était parfois difficile de garder mon attention, mon focus. On était une gang de gars et on aimait bien s’amuser, jaser ensemble. Mais aussi, il fallait faire attention à notre vocabulaire quand on parlait durant le tournage, car à cette époque, il n’y avait pas de sacre, ou encore moins des mots en anglais. Alors ça c’était difficile parfois, d’adapter notre langage.»
Comment il était Benoit pour te diriger toi et les autres garçons ? «Il était très bon. Il savait ce qu’il voulait et il nous guidait constamment. Avant chaque prise, il nous expliquait sa vision de la scène et il savait quoi nous dire pour venir chercher l’émotion qu’il voulait. »
C’était comment de jouer avec de très grands acteurs, comme Sébastien et Rémy… ? Écoutez-le parler entre autres de :Sebastien
Dans le film, le jeune Émile prend goût à filmer, réaliser et monter son film. Est-ce aussi un projet qui t’intéresserait, derrière la caméra ou plutôt devant, comme acteur ? « J’ai vraiment eu la piqûre de jouer. Au Cégep, je vais aller en cinéma. Et là, on verra. C’est sûr que travailler dans d’autres métiers derrière la caméra, comme les costumes par exemple, ça peut être agréable. J’aime bien la mode, alors on ne sait jamais. Je voudrais être acteur, mais s’il y a des temps morts, qui sait, j’essaierais autre chose, pourvu que je reste dans le domaine du cinéma, la télé. »
Comment trouves-tu cela les promos, entrevues, premières sur tapis rouge ? « C’est le fun. On rencontre plein de gens qui nous félicitent. C’est spécial. Recevoir autant de reconnaissance, alors que tout ce que j’ai fait, c’est m’amuser à faire un rôle. Mais j’apprécie bien ces compliments. »
Et toi, dans la vie, est-ce que tu en as un enseignant qui a été marquant pour toi, comme le Frère Jean l’a été pour les élèves de votre classe dans le film ? «J’ai un professeur qui m’a fait aimer le cinéma québécois. Mon prof de 6e année, Bobby Lagueux. Il aimait le cinéma québécois, alors dans sa classe, il nous faisait écouter des films québécois et lire des livres québécois. Cela a été mon initiation des films québécois et ensuite mon goût de devenir acteur probablement.»
Benoit Pilon (coscénariste et réalisateur)
Vous êtes trois scénaristes sur ce film. Qui est l’instigateur de cette histoire ? et comment a-t-elle évolué dans votre trio ? Écoutez-le parler du : scenario. «Ensuite, dans le développement de l’écriture, les personnages ont évolué, mais l’idée de base du frère Jean et du jeune Émile est arrivée dès le départ. C’est le cœur de l’histoire et autour se sont greffées des intrigues secondaires. Mais l’essentiel qu’on voulait faire ressortir dans le film c’est le rôle important que peut jouer un enseignant pour ses élèves, en les motivant, en s’intéressant à eux, en leur donnant confiance en leurs propres capacités. Ils réussissent à les contaminer de l’envie d’apprendre. C’est un des grands thèmes du film. Mon père est enseignant…» Écoutez la suite : éducation_a_cette_epoque.
À la fin du film, dans le générique, vous avez eu la brillante idée de rendre hommage à tous ces enseignants qui ont marqué vos vies, vous et les autres artisans du film. Est-ce qu’ils sont au courant de cette démarche, ces enseignants ? les avez-vous contactés ? Invités à une première ? «Je ne sais pas si ces gens ont été contactés, ou même retrouvés. Certains ne sont peut-être même plus de ce monde. Pour ma part, j’ai réussi à retrace mon enseignant Pierre Ménard, via linkedIn. Et il est allé voir le film, durant la période où il est sorti pendant 2 semaines. Je pense qu’il a été assez touché de voir que son nom était au générique en hommage. Et là, j’attends que la pandémie se calme un peu pour aller prendre un café avec lui et reconnecter.»
Quel a été le plus grand défi pour vous ? Faire un film d’époque ? Tourner avec plusieurs jeunes ? « C’est sûr que recréer l’époque avec les moyens qu’on a, c’est un réel tour de force, mais aussi de rendre le tout le plus dynamique et vivant possible, avec les moyens qu’on avait. On a réussi grâce à une équipe fantastique qui m’a épaulé dans tous les départements, décors, costumes, coiffures, maquillages, direction photo, François Gamache, un gars de Québec justement. Ils ont tous fait un travail exceptionnel. Mon rôle à moi, c’était d’avoir une vision, une palette de couleur, des types d’éclairages, développer une approche au niveau des décors. Ensuite, chacun des départements travaille à rendre cette vision du mieux possible. L’autre défi, c’était de travailler avec une gang de jeunes et des acteurs expérimentés, et d’arriver à un niveau de jeu qui soit cohérent. »
C’est Pierre Lapointe et Guido Del Fabbro qui ont créé la musique pour le film. Quel était leur mandat pour cette musique ? Écoutez-le parler de la : musique
EN HOMMAGE À TOUS CES ENSEIGNANTS QUI CHANGENT DES VIES
BENOIT PILON salue Pierre Ménard – Collège St-Paul de Varennes (1978-1979)
CHANTAL LAFLEUR salue Françoise Marceau – Cégep du Vieux-Montréal (1980-1981)
NORMAND BERGERON salue André G. Roy – Université de Montréal (1982-1987)
MARC ROBITAILLE salue Marc Audet – École Sainte-Isabelle (1968-1969)
SÉBASTIEN RICARD salue Sylvie De Braekeleer – Institut des arts de diffusion, Louvainla-Neuve (1997-1998)
RÉMY GIRARD salue Gabriel Riverin – École Secondaire de Ste-Foy (1962-1963)
FRANÇOIS PAPINEAU salue Hubert St-Germain – École Mont-De-La-Salle (1983-1984)
XAVIER HUARD salue Martin Malenfant – Académie les Estacades (2006-2007)
FABIEN CLOUTIER salue Marlene Demers – Polyvalente Benoit-Vachon (1990-1991)
ÉMILIE BIBEAU salue Hélène Lachance – École Secondaire de Rochebelle (1994-1995)
GUY THAUVETTE salue Louis Genest – Collège Bourget de Rigaud (1956-1961)
De retour au cinéma dès le 6 août 2021
FICHE ARTISTIQUE
FRÈRE JEAN : SÉBASTIEN RICARD
ÉMILE : ARNAUD VACHON
FRÈRE LÉON : RÉMY GIRARD
FRÈRE CYPRIEN : FRANÇOIS PAPINEAU
FRÈRE MATHIEU : XAVIER HUARD
FRÈRE LUCIEN : FABIEN CLOUTIER
JÉRÔME : ALEXANDRE PERREAULT
CHOUINARD : ALEXIS GUAY
FRANÇOIS : XAVIER RIVARD
MARGUERITE : ÉMILIE BIBEAU
FRÈRE ROSÉA : GUY THAUVETTE
Réalisateur et scénariste Benoit Pilon
Scénaristes Normand Bergeron, Marc Robitaille, Benoit Pilon
Musique Pierre Lapointe, Guido Del Fabbro
Producteurs Chantal Lafleur, Productions Avenida
DIRECTEUR PHOTO FRANÇOIS GAMACHE
DIRECTEUR ARTISTIQUE PATRICE BENGLE
COSTUMES FRANCESCA CHAMBERLAND
MONTEUR RICHARD COMEAU
DISTRIBUTEUR LES FILMS OPALE
LIEUX DE TOURNAGE : Montréal et environs, Charlevoix et Saint-Césaire
Année 2019
Durée : 2h05
Crédit photos : Shirley Noel