L’exposition immersive « Rêver l’Asie » est la nouvelle création signée Oasis Immersion, qui se tient au Palais des Congrès de Montréal pendant l’hiver 2023-2024, en collaboration avec le studio français d’art numérique Danny Rose. Nous avions déjà eu l’occasion d’admirer les expositions fascinantes « Van Gogh Distortion » et « Sweet Folie » récemment dans ces mêmes lieux.
L’expérience immersive
Si vous n’avez jamais vécu ce type d’événement, les Fêtes et cet hiver offrent une excellente opportunité. Ayant découvert ces expositions immersives dès 2018 à l’Atelier des Lumières à Paris, j’ai été profondément marquée par l’émotion enveloppante ressentie en plongeant dans ces univers uniques. En 2018, c’était l’univers du peintre Gustav Klimt, accompagné des compositions de Richard Wagner, Johann Strauss et Philip Glass. D’autres ont suivi.
Montréal
Montréal fait désormais partie, au même titre que Paris, Shanghai, Shenzhen et Kadokawa, des escales de ces nouvelles expositions, et cela s’explique par l’appétence du public québécois pour de tels événements contemplatifs. Au cours des prochains mois, « Rêver d’Asie » nous transportera dans deux mondes : celui de la Chine et du Japon.
Le voyage sensoriel capturé par la vue et l’ouïe s’étend à travers trois salles distinctes au Palais des Congrès de Montréal. En collaboration avec Oasis Immersion, le studio français d’art numérique Danny Rose présente d’abord la culture et la tradition chinoises à travers l’œuvre emblématique de la Chine, « La Fête de Qingming au bord de la rivière », représentant la vie quotidienne sous la Dynastie Song au XIIe siècle, créée par Zhang Zeduan (1085–1145).
La vie au bord de la rivière Qingming
Imaginez-vous faisant partie de ce tableau animé de 814 personnes, une soixantaine d’animaux, 28 bateaux, 20 véhicules, plus de 170 arbres et une trentaine de bâtiments. Les couleurs, la musique et les sons de la vie grouillante autour de vous créent une expérience fascinante, voire bouleversante. Que vous soyez debout ou assis, même le plancher sous vos pieds se métamorphose.
Les ombres chinoises
Dans la deuxième salle, nous restons immergés dans la Chine ancestrale avec les célèbres marionnettes d’ombres chinoises Piying, inscrites au Patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO et coproduites avec le site immersif chinois « Temple of Light ». Bien que les expositions immersives soient un phénomène récent, l’expertise s’est rapidement développée, formant maintenant une véritable industrie numérique.
Encore une fois, nous sommes émerveillés par le travail minutieux des artisans numériques. Les marionnettes Piying, de taille gigantesque et projetées sur les murs, prennent vie, se déplacent et combattent sur une musique traditionnelle puissante, laissant le public stupéfait. Il serait intéressant d’en savoir plus sur les musiques et les titres qui accompagnent les images, car elles sont une composante essentielle de l’expérience.
Le merveilleux Japon
Enfin, le Japon. Dès que l’on pénètre dans la troisième salle, on est ébloui par la grandeur du lieu et les images de samouraïs, de geishas et de figures traditionnelles japonaises dispersées dans un décor de maisons classiques. L’Ukiyo-e, mouvement artistique japonais ayant influencé l’art occidental, est à l’honneur.
Cette fois-ci, la puissante musique qui accompagne le merveilleux film déroulant sous nos yeux est nommée, avec des compositions de Ryuichi Sakamoto, et « La Mer » de Claude Debussy s’accordant à la grande vague d’Hokusai, ainsi que les rythmes effrénés des tambours du Japon. L’expérience devient encore plus méditative lorsque les lanternes japonaises andon poétiques fusent de toutes parts et flottent sur les murs.
Élargir notre vision
La sixième exposition immersive élaborée par Oasis Immersion est un détour incontournable pour quiconque ressent le besoin de sortir de sa zone de confort et d’explorer des civilisations inconnues. Dans quelle mesure cette immersion nous fait rêver de l’Asie reste à déterminer, mais une chose est certaine : elle satisfait notre soif de découvrir des trésors ancestraux, d’élargir notre vision du monde et d’apprécier les nouvelles technologies appliquées à l’art.