Hier soir au Cabaret du Casino de Montréal, lors de la première d’une série de spectacles qui se termine le 30 décembre 2022, le Boogie Wonder Band a présenté un sans faille, rodé au quart de tour. Et si le bonheur est une affaire d’hormone, le groupe disco au répertoire des années 70 et 80 a trouvé la formule parfaite pour injecter une forte dose de dopamine à son public.
D’ailleurs dès la fin de la première chanson Relight my Fire, le cabaret en entier s’est levé debout et ne s’est jamais rassis pendant les 90 minutes qui ont suivi. Le party était dans l’air et ni le funk ni le soul n’allaient nous décevoir en cette veille du Temps des Fêtes.
Les chanteurs
Sur scène, ces artistes inconnus du public, font un travail exceptionnel. D’abord les trois chanteurs, Apollo Johnson, Emma Marlowe et Stardust, toujours dans la note, passeront à travers une quarantaine de chansons de l’âge d’or du disco, sans interruption, medley après medley, chorégraphie dans le ton, sourire aux lèvres. Le plaisir!
Ce marathon chanté nous en fera voir de toutes les couleurs avec Shake Your Booty, Funkytown, I Will Survive, Dancing Queen d’ABBA entre autres, sous une salve d’applaudissements d’un public reconnaissant de la générosité de ces artistes énergiques et convaincants.
Les musiciens
Autour de cet exceptionnel trio de voix, sept musiciens livreront sans relâche les mélodies qui ont fait bouger l’Amérique : à la basse, Boogie Cindy, aux tambours, Luke Andersen, au clavier Ricky Lee Moonshine Watson, à la guitare Jack Wrangler, aux percussions Eddie Toussaint (pas le même!) et au saxophone et à la trompette Duke Lebeau et JB Da Silva. Chacun par son allure, incarne un personnage des années disco. On manque d’yeux pour voir toute l’action qui se déroule sur scène.
Au coeur de ce spectacle bouillant, le batteur Luke Andersen porte haute et frisée la perruque afro, emblème des racines noires de la disco. D’ailleurs, les chanteurs ne sont pas les seuls à esquisser les pas de danse puisque chaque musicien participe au déhanchement collectif instrument en main.
Le début d’un temps nouveau
Le Boogie Wonder Band fait non seulement figure d’un microcosme des années disco mais aussi de l’esprit du showbizz américain : certes par le choix de chansons qu’on reconnaît entre mille et l’utilisation de la musique électronique, mais aussi par ces costumes symboles d’une révolution de moeurs et de société. Pantalons à pattes d’éléphant brodés de paillettes, vestes serties de pierres et de lamelles d’argent, bottes à gogo, micro shorts : tout y est. Même les guitares et la bouteille d’eau n’échappent pas à la mode du clinquant.
Avec plus de 3000 spectacles livrés à travers le monde, le Boogie Wonder Band, tire habilement le meilleur parti de son talent, réveille la joie et crée allègrement cette magie nécessaire auprès du public. D’ailleurs la foule a demandé un rappel. Le Boogie Wonder Band, des préliminaires de choix pour les veillées à venir et la nouvelle année annoncée.
Photos : Sébastien Jetté