Le spectacle familial Camping de la compagnie québécoise Théâtre à Tempo s’installe à Montréal, durant tout le temps des Fêtes, après plus de deux ans de tournée, principalement au Québec et en Europe. Sur la scène de la Tohu, douze artistes pluridisciplinaires multiplient les péripéties typiques du monde des campeurs, à travers des numéros de cirque, de danse et des moments de comédie parfois cocasses. L’action se déroule dans un décor où de jolies petites roulottes évoquent cet univers chéri par tant de Québécois. Malgré ces atouts, peut-on dire que la magie opère ?
Les personnages colorés mis en scène par Geneviève Kérouac ressemblent sans doute à ceux que vous croisez au camping. Il y a un couple d’aînés, quelques sportifs, un séducteur et sa conjointe exubérante, etc.
Le premier défi de la soirée est d’aller installer l’affiche indiquant que le camping est ouvert, ce qui donne lieu à un numéro casse-cou d’empilement de chaises sur lesquelles un équilibriste grimpe.
Jonglerie, main à main, prouesses sur planche sautoir, etc., viennent illustrer des situations vécues par les campeurs. Par exemple, un coursier à vélo y va de quelques habiles acrobaties à bicyclette. Il n’y a pas d’histoire à proprement parler mais, plutôt, un enchaînement de situations amusantes.
Cela dit, l’un des problèmes de Camping est que la plupart des numéro tardent à trouver leur rythme. Il y a également de longues transitions plutôt monotones. Entre autres, les personnages prennent un temps fou pour préparer un simple feu de camp. Tout cela me semble aller à l’encontre des règles de la magie du spectacle de divertissement où les temps morts sont contre-productifs. On étire ainsi la sauce durant plus de deux heures incluant un entracte.
Chose certaine, en ce vendredi soir, à la Tohu, de nombreux sièges sont restés vides. Le public, principalement composé de jeunes familles, s’est toutefois montré réceptif. Ce sont surtout les enfants qui ont ri devant les clowneries au programme. On s’est aussi bidonné lors d’une scène où des moustiques s’invitent autour du feu, au grand déplaisir des campeurs!
L’équipe de Camping compte de bons musiciens et de bons danseurs, notamment, de claquettes. On y chante en choeur, au son de l’accordéon. Quelques pièces enregistrées s’ajoutent à cet univers musical éclaté, où l’on remonte jusqu’à Moonlight Serenade de Glenn Miller et J’attendrai, gravé sur disque par la Franco-Italienne, Rina Ketty, en 1938. Et, comment résister aux rythmes funky de l’enlevante Pick Up the Pieces, succès des années 1970, du groupe écossais Average White Band ?
Malgré le savoir-faire déployé sur scène, cette représentation où l’on suit un groupe de vacanciers, de l’ouverture à la fermeture de leur camping, demeure très prévisible. Il s’agit, en fait, d’un pastiche bon enfant du quotidien plus ou moins banal d’un groupe de campeurs. Il ne faut pas s’attendre à des prouesses circassiennes risquées qui vous donneront des sueurs froides! Bref, c’est là du cirque sympathique mais, sans plus.
Camping
Spectacle de la compagnie Théâtre à Tempo, mis en scène par Geneviève Kérouac
À la Tohu, du 13 au 31 décembre / Détails