C’est avec enthousiasme que je me suis rendue samedi dernier, à la Maison de la culture de Gatineau pour assister au spectacle de la talentueuse vedette québécoise qui réunit l’Afrique de l’Est au reste du monde, en passant par Paris : Corneille.
Au rendez-vous, une performance en direct de ses sept musiciens et choristes, harmonieusement unis pour offrir un spectacle mémorable. En plus d’interpréter plusieurs de ses classiques tels que Seul au monde et Avec classe, l’auteur-compositeur-interprète a émerveillé son public avec de nouveaux morceaux aux rythmes entraînants et aux paroles poignantes.
Les responsables de la salle Odyssée, complète ce soir-là, avaient prévenu le public que la soirée serait mouvementée mais surtout intime, car toutes les caméras étaient interdites.
Parcours
Avant de partager les détails de cette magnifique soirée, permettez-moi de mettre en lumière les moments marquants du parcours artistique de Corneille.
Né de parents rwandais, le chanteur découvre sa passion pour la musique dès son plus jeune âge, sous l’influence de son père, monsieur Émile, qui lui fait découvrir les pionniers de la soul et du R&B tels que Lionel Richie et Stevie Wonder.
En 1993, il remporte le concours télévisé Rwanda Découverte à seulement 16 ans. Comme des millions de Rwandais, sa vie bascule en avril 1994 lors du génocide des Tutsi, le laissant orphelin.
Ce n’est qu’en 1997 qu’il s’installe au Québec, rencontrant Pierre Gage et Gardy Martin avec qui il forme son premier groupe, O.N.E. Après ses débuts, Corneille entame une carrière solo en 2001, souhaitant partager son vécu à travers ses compositions.
En 2003, il sort son premier album « Parce qu’on vient de loin », qui connaît un succès mondial, notamment dans l’industrie musicale française. Corneille remporte alors trois prix Félix-Leclerc en 2004, devenant ainsi l’artiste noir le plus récompensé, et le premier à être honoré de cette manière.
Cet album contient des classiques qui battent encore des records aujourd’hui, tels que Seul au monde qui domine les palmarès pendant 5 semaines en 2004, et « Parce qu’on vient de loin » qui remporte le prix de la chanson populaire de la SOCAN en 2005, rejoignant ainsi la liste des classiques de la SOCAN aux côtés d’autres légendes québécoises comme Les Cowboys Fringants et Daniel Boucher.
À partir de ce moment, la carrière de Corneille prend son envol, remplissant des salles de Montréal à Paris et recevant de nombreux prix d’excellence, établissant sa renommée.
Corneille sur scène
Son expérience transparaissait sur scène samedi dernier, où Corneille était à l’aise et savait captiver la foule. Dès son entrée, une atmosphère vibrante régnait dans la salle, principalement composée de ses compatriotes rwandais et burundais, une communauté influente à Gatineau.
Une vague de joie envahissait l’auditoire alors que l’artiste international débutait son spectacle avec des morceaux inédits de son 9e album Encre rose, véhiculant un message d’amour et de reconnaissance envers les pionniers de la musique soul et R&B qui l’ont inspiré.
La chanson Pause, notamment, offre un message d’espoir pour un avenir meilleur, symbolisé par les paroles : « On ne dirait pas mais l’horizon scintille, Le meilleur est devant, Toutes ces étoiles c’est ton demain qui brille, C’est toi qui perces le temps, Surtout garde ton étrange, C’est toi le beau du futur, Ne perds jamais ta douce rage. »
Ces paroles émouvantes, accompagnées de mélodies entraînantes et de la voix suave de Corneille, ont galvanisé le public et moi-même, nous invitant à nous lever et à danser au rythme de ses talentueux choristes et musiciens.
Après plus d’une heure de pur bonheur, Corneille a clôturé le spectacle avec sa chanson Rêve de star, une performance qui m’a profondément touché, me rappelant le moment où j’étais au Burundi et où j’ai entendu cette chanson pour la première fois à la télévision.
Cette expérience a renforcé ma fierté de voir quelqu’un de ma région nous représenter à l’autre bout du monde. Aujourd’hui, je rends hommage à Corneille pour avoir réalisé son « rêve de star », inspirant des générations dans les contrées du tiers monde et tissant un lien universel où Montréal, sa cité d’adoption, rayonne fièrement.