Retour sur scène du violoniste québécois Alexandre Da Costa avec son audacieux concert Stradivarius BaROCK. En plus de jouer du Bach et du Vivaldi dans des arrangements pour un trio jazz, le musicien revisite des pièces de Jimi Hendrix et du groupe Queen, entre autres, avec un quatuor à cordes. Directeur artistique de l’Orchestre symphonique de Longueuil, Da Costa prépare aussi un album en hommage à la chanson québécoise et française. Entrevue avec un bourreau de travail fébrile à l’approche d’un concert à la Place des Arts.
Après un spectacle de lancement électrisant de l’album Stradivarius BaROCK à la Cinquième salle, en 2019, Da Costa et ses musiciens sont partis en tournée à l’étranger mais, à cause de la pandémie, ils n’ont pas pu donner les représentations prévues à leur retour au Québec. Ils entreprennent donc leur tournée québécoise, à Montréal, le 27 octobre.
Qu’il s’agisse de Bach en boogie woogie ou d’une relecture du célèbre Canon de Pachelbel, Da Costa prend plaisir à transgresser les règles, à travers des arrangements retravaillés avec ses complices Éric Lagacé (contrebasse) et John Roney (piano). «Stradivarius BaROCK apporte une résonance actuelle à ces partitions écrites il y a des siècles, sans les dénaturer pour autant ! Nous nous sommes cassé la tête pour inventer des couches harmoniques qui n’étaient pas dans les oeuvres originales et ça amène de nouvelles perspectives. L’idée, c’est de toucher le public, qu’il soit connaisseur de musique classique ou non. Nous travaillons sérieusement, mais sans trop se prendre au sérieux !»
Ce spectacle pop-classique est une sorte de récréation pour le violoniste qui a joué sous la baguette de chefs de grande réputation dont, Leonard Slatkin et Lorin Maazel. Da Costa a aussi gravé plusieurs dizaines de disques dont celui des concertos de Daugherty avec l’OSM, couronné par un prix JUNO, en 2012. Sa passion pour la musique classique demeure, mais il admet que la rigidité qui prévaut parfois dans ce milieu ne lui convient pas toujours. C’est pour cette raison qu’il crée des spectacles plus légers comme Stradivarius BaROCK : «C’est un exercice nécessaire pour ma santé mentale !» ajoute-t-il avec une pointe d’autodérision.
Un violon de grande valeur
Le titre du spectacle repose aussi sur le fait que le violoniste joue sur un Stradivarius qui lui est prêté par un généreux mécène. Cet instrument, qui vaudrait plusieurs millions de dollars, a été fabriqué en 1701 dans l’atelier du luthier italien Antonio Stradivari (1644-1737). La qualité du son des Stradivarius s’expliquerait essentiellement par le savoir-faire du luthier et la bonne qualité des matières utilisées. De nos jours, il ne resterait plus que quelques centaines de Stradivarius en circulation, dans le monde
Un disque de grandes chansons en versions symphoniques
Directeur artistique de l’Orchestre symphonique de Longueuil, Da Costa a enregistré avec cette formation un album en hommage à la chanson québécoise et française. On y trouve, entre autres, Le Blues du businessman, La vie en rose et La valse à mille temps, en versions instrumentales symphoniques. Si Dieu existe sera la seule pièce chantée du disque. On a d’ailleurs invité Claude Dubois lui-même. La sortie de l’album intitulé Mémoire collective est prévue pour février 2022.
Stradivarius BaROCK – Alexandre Da Costa
Avec un trio jazz et un quatuor à cordes
Au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts, le 27 octobre 2021
Et en tournée au Québec jusqu’en mai 2022
Pour connaître toutes les dates : productionsmartinleclerc.com