Le printemps débute en force à la TOHU où l’on offre, cette semaine, plusieurs représentations de deux spectacles venus de l’étranger. Au programme : Bromance de la compagnie britannique Barely Methodical Troupe; cette performance sera suivie, les 24, 25 et 26 mars, de Knot du tandem américano-français Nikki & JD. Entrevue avec la moitié française de ce duo, l’acrobate Jean Daniel Broussé.
Au-delà des apparences
En entrevue aux ArtsZé, monsieur Broussé résume sur un ton enjoué le spectacle teinté d’humour où lui et sa partenaire de travail, Nikki Rummer, racontent leur relation au public. Le titre même du spectacle, Knot, fait référence au noeud, à ce qui unit, mais ce qui paraît simple ne l’est pas toujours… «Au moment où nous allons, nous embrasser, je recule. Pourquoi donc ? Le public est un peu embarrassé. C’est rigolo !»
D’une part, le duo acrobatique se révèle à travers le main à main, la gymnastique, la danse contemporaine et la capoeira : un art martial afro-brésilien qui se serait développé à partir de techniques de combats des peuples africains du temps de l’esclavage au Brésil.
«Durant toute la représentation, nous parlons au public ou bien ma complice et moi parlons ensemble. Nikki qui est née à Seattle a appris le français, mais il y a quelques phrases qu’elle dit en anglais et que je traduis.
De par nos propos, les spectateurs nous voient d’abord comme un couple, mais que se cache-t-il derrière les apparences ? Nous entretenons une ambiguïté amusante. Ce que vous allez découvrir à notre sujet pourrait vous porter à vous interroger sur les relations en général et de possibles décalages entre la réalité et la perception qu’on a des gens»
Couple sauvé par la COVID
Sans tout nous révéler, Broussé admet qu’après neuf années de collaboration, lui et sa partenaire sont «assez dépendants l’un de l’autre, au niveau professionnel» Ils passent beaucoup de temps ensemble que ce soit à s’entraîner, à performer ou à voyager d’une ville à l’autre. «Il y a environ deux ans, il y avait pas mal de tensions entre nous. Puis, la COVID est arrivée et nous a imposé un arrêt salutaire. Ça a sauvé notre couple !»
Knot à la TOHU
24, 25 et 26 mars à 21h
Durée : 55 minutes / Extrait vidéo : Knot
La masculinité mise en valeur
Sa longue vie, le spectacle Bromance la doit, entre autres, au festival Fringe d’Édimbourg, où il a été lauréat du Total Theatre & Jacksons Lane Award for Circus, en 2014.
Cette production britannique s’est d’ailleurs arrêtée à Montréal complètement cirque, en 2016, avant de poursuivre sa route sur la scène internationale avec ses numéros de roue Cyr, d’acrobatie et de main à main.
Bromance, faut-il le rappeler, signifie : «Relation proche entre hommes, sans caractère sexuel ; comportement et attitude de bienveillance incluant des gestes d’affection amicale entre hommes» (selon le Wiktionnaire).
Le journaliste américain Dave Carnie a inventé ce terme dans le magasine spécialisé de skateboard Big Brother dans les années 1990, afin de qualifier le type de relation se développant entre deux skateurs ayant passé beaucoup de temps ensemble.
Parmi les nombreuses critiques élogieuses à l’endroit de Bromance, le Financial Times (Royaume-Uni) a écrit : « Une performance touchante et réfléchie sur le fait d’être un homme.»
Cette fois-ci, le spectacle est présenté par une nouvelle équipe d’interprètes : Interprètes : Adam Fullick, Luke Chadwick-Jones, Thorne Bailey.
Bromance à la TOHU
Les 24, 25 et 26 mars à 19h
Ainsi que les 26 et 27 mars à 14h
Durée : 60 minutes / Extrait vidéo : Bromance
*Première photo : une scène du spectacle Bromance avec la distribution originale / Crédit : Chris Nash