Ceux qui étaient au Centre Bell, ce soir (20 septembre), se souviendront sans doute longtemps du spectacle Future Past du groupe britannique Duran Duran qui célèbre ses 45 ans de carrière. Le moins qu’on puisse dire, c’est que ces musiciens ont gardé la forme! Ils ont joué la plupart de leurs succès, au grand plaisir de leurs admirateurs et de nombreux spectateurs qui n’étaient pas encore nés dans les années 1980. Plus encore, en première partie, on a eu droit à de la visite très rare: l’increvable Nile Rodgers, maître du disco et de la funk avec son groupe mythique Chic. Un programme aussi généreux fait penser aux offres spéciales du «vendredi fou» qu’on aurait devancé de quelques semaines!
Une entrée en scène spectaculaire!
Au son d’une pièce instrumentale tirée du nouvel album de Duran Duran qui sera lancé le mois prochain, des vaisseaux spatiaux apparaissent sur un grand écran à l’arrière-scène. On voit d’abord la silhouette des quatre membres du groupe qui nous donnent l’impression d’atterir au Centre Bell! La foule en délire est déjà debout pour se dandiner sur Night Boat, suivie de The Wild Boys et Hungry Like The Wolf.
De succès en succès
Puis le thème de la musique de James Bond sert d’introduction à la chanson de la bande sonore du film A View To A Kill qui a été l’un des grands succès de Duran Duran. Suivront: Notorious, Is There Something I Should Know ? , Careless Memories, etc.

Quelle voix puissante il a Simon Le Bon !
Le chanteur et ses comparses, tous dans la soixantaine, débordent d’énergie!
Durant plus d’une heure 50, Roger Taylor, à la batterie, s’en donne à coeur joie, alors que John Taylor ne cesse d’arpenter la scène, en multipliant les prouesses à la basse.
Au point de vue vestimentaire, le plus flamboyant du groupe, Nick Rhodes, en complet rouge, s’affaire à colorer cette pop dansante avec ses nombreux claviers.
Des bémols
Cela dit, les chansons de Duran Duran ne soulèvent pas toutes le même enthousiasme. On verra d’ailleurs des milliers de spectateurs s’asseoir, entre autres, durant Lonely in Your Nightmare, comme si on attendait sagement que le party reprenne.
Et puis, Le Bon dédie une chanson à l’Ukraine, comme l’ont fait des dizaines d’autres artistes depuis le déclenchement de la guerre dans ce pays, il y a plus d’un an et demi. Compassion ou automatisme à la mode? Pas facile d’éviter ce qui semble être devenu un cliché du show-bizz! Heureusement, on a choisi Ordinary World qui véhicule un message d’espoir.
Il y a aussi plusieurs morceaux dont Anniversary qui me semblent plutôt banals.
Terminer en beauté
Chose certaine, le spectacle a retrouvé son rythme durant la dernière demi-heure. Après, Danse Macabre, une pièce du nouvel album de Duran Duran, le groupe a enchaîné Planet Earth, White Lines, The Reflex et Girls On Film. Un feu roulant!
Au rappel: Save A Prayer et la tant attendue Rio, chanson-titre de leur album de 1982. En un mot: un spectacle généreux qui démontre que la nostalgie se démode pas!
L’homme qui a fait chanter Madonna et les autres…

On se souviendra également de l’époustouflante prestation, en première partie, de Nile Rodgers, guitariste, auteur-compositeur et producteur américain qui a écrit une foule de succès pour de nombreuses superstars.
«Ah, freak out Le freak, c’est chic!» Cet hymne disco qui a fait danser la planète, Rodgers l’interprète toujours passionnément, lui qui vient d’avoir 71 ans. Accompagné de son groupe Chic, il nous balance aussi Everybody Dance, sans oublier Dance, Dance, Dance et Good Times. Les spectateurs de tous âges en redemandent!
Rodgers en profite également pour nous rappeler qu’il a écrit ou co-écrit Like A Virgin et Material Girl pour Madonna, I’m Coming Out et Upside Down pour Diana Ross, We Are Family pour Sister Sledge, Let’s Dance pour David Bowie, en plus du succès planétaire Get Lucky de Daft Punk. L’increvable énergumène a un plaisir fou à jouer ces tubes, à sa façon, avec Chic. Enlevant!
Bref, nous avons eu droit, en quelque sorte, à deux soirées en une!
Duran Duran / Future Past
Au Centre Bell, le 20 septembre 2023
Crédits photos : Sébastien Jetté