C’était le 2 avril dernier qu’avait lieu la première de la pièce EMBARGO, du collectif Cognac, présenté en collaboration avec Premier Acte et mettant en vedette Nicolas Dionne-Simard et Lauren Hartley, dans une mise en scène d’Olivier Lépine. Ce huis clos entre un gars et une fille est riche en sous-texte et en non-dits. On y parle d’amour… mais surtout d’égo, souvent mal placé. Cette pièce est présentée jusqu’au 13 avril à Premier Acte.
Résumé : Un salon. Le Gars. La Fille. Ils n’ont pas de nom, n’en ont pas besoin.C’est jour de fête chez La Fille, pour l’anniversaire de sa sœur.Le Gars se présente, cadeau en main.Ça fait pourtant des mois qu’ils ne se sont pas vus.Des mois qu’ils ne sont plus ensemble. Commence la joute. Si La Fille prend plaisir à l’ignorer, Le Gars, de son côté, ne s’en ira que lorsqu’il aura obtenu leur réconciliation. Et s’il réussit? S’il gagne? Il faudra que La Fille gagne aussi. Qu’elle y gagne quelque chose.
Les relations de couples, ça peut être beau, amusant, réconfortant et enivrant même. Mais ça peut aussi être très confrontant, vertigineux, contradictoire et blessant, quand la jalousie et la compétition s’installent dans le couple. Et c’est un peu cela que la pièce aborde, de manière subtile, avec des détours, des moments doux et un certain humour, dans ce huis clos entre un gars et une fille.
À regarder ce couple se tirailler, se chamailler, se réconcilier, s’attaquer, se bouder, se frencher, se challenger, se parler sans aborder les vraies questions, les vrais enjeux, on a l’impression de déjà vu, soit dans notre propre couple ou dans ceux autour de nous. Et c’est probablement pour cela qu’on entre aussi facilement dans le jeu et l’histoire de ces deux amoureux. Car de l’amour, on le sait qu’il y en a plein entre eux. Mais il y a aussi cet égo malsain qui s’immisce pour semer la pagaille.
Pour bien nous embarquer avec eux, la scène a été placée au milieu, avec des spectateurs des deux côtés. Ainsi, on regarde la plupart du temps les protagonistes de côté, ou encore, en ayant un des deux face à nous, et l’autre de dos. Ainsi, on a la vision de l’un, puis la vision de l’autre. C’est très ingénieux. De plus, le décor est minimaliste. Un divan, quelques objets ici et là, comme accessoires, et pas de mur, mais juste le contour des murs et des portes. C’est suffisant, car les murs, ce sont eux-mêmes qui les créent entre eux.
Lauren Hartley, qui a écrit la pièce et qui interprète la fille, ainsi que Nicolas Dionne-Simard, qui interprète le gars, sont très crédibles dans ce jeu du chat et la souris. On croit rapidement à leur couple, à leurs blessures, à leur vulnérabilité qu’ils tentent de cacher. Le texte est très riche, vivant et plein de contradictions dans son propos. À tour de rôle, ils hésitent, ils argumentent sur des sujets bénins, pour ne pas voir l’éléphant dans la pièce. Ils ne veulent pas trop se révéler, préférant faire travailler l’autre pour trouver ce qui le trouble ou le dérange.
Naturellement, il y a plusieurs rebondissements, revirements inattendus, dans la pièce. Ne voulant pas altérer la surprise et l’expérience théâtrale pour le spectateur, je n’en dirai pas plus.
Une discussion en compagnie des artistes et de madame Nancy Lacasse, thérapeute en relation d’aide, aura lieu après la représentation du vendredi 5 avril.
Production : Collectif Cognac
Texte : Lauren Hartley
Mise en scène : Olivier Lépine
Conception : Ariane Brière • Julie Godin • David Mendoza Hélaine
Distribution : Nicolas Dionne-Simard et Lauren Hartley
Billets en vente sur premieracte.ca ou sur lepointdevente.com Au coût de 28$ (courant), 21$ (30 ans et –), 24$ (60 ans et +) et 18$ (groupe, 12 personnes et +), taxes et frais de service inclus
HEURE : 20h
Sauf le samedi 13 avril : 15h
DURÉE APPROXIMATIVE : 1h15 sans entracte
Achat par téléphone et information : 418 694-9656
Crédits photos : Cath Langlois Photographe