Non ! Pierre-Yves McSween n’a pas écrit un livre sur la croissance personnelle qui vous permettra de voir la vie en rose en adoptant la pensée positive. Bien au contraire. Ce jeune comptable qui a des allures de pop star et qui cause affaires et économie tous les matins à Puisqu’il faut se lever à 98.5 avec Paul Arcand, vous ramène les deux pieds sur terre et vous dit des vérités pas toujours faciles à entendre.
Et c’est justement ce qu’il fallait faire et ce, depuis longtemps. Tout le temps que nous avons consommé comme des malades, des cinglés, des complexés. En parcourant ce livre particulièrement réaliste sur notre condition de vie, nous revoyons notre vie inconsciente, imprudente, dépendante de tous les gadgets et prisonnière de nos besoins inutiles, programmé que nous sommes par une société basée sur le confort et le plaisir instantané. Un plaisir qui finalement, nous coûte horriblement cher.
McSween exprime en termes fort simples des vérités qui nous échappent. Par exemple, il nous conseille, dès le départ, de disposer d’une marge de manœuvre avant de dépenser follement. Une marge de manœuvre qu’il évalue à $2,000. Parce que selon lui : « Ne pas avoir de marge de manœuvre , c’est s’asseoir directement sur la chaise de crédit ». Et la vie n’est pas toujours rose et il faut prévoir les imprévus qui nous tombent fatalement dessus.
Évidemment qu’il dénonce les cartes de crédits que nous accumulons tout en admettant qu’il faut s’en procurer une seule en payant le solde avant 21 jours pour éviter les intérêts sur les biens commerciaux. Si vous retirez des fonds avec la carte de crédit, les intérêts sont applicables immédiatement. Bon! Je ne savais pas.
L’auteur va plus loin en dénonçant les cartes à points qui rapportent bien peu et qui visent à nous fidéliser ou à nous enchaîner à certains commerçants. Mais il va très loin en nous avisant de modérer nos transports avec les compagnies d’assurance alors que nous achetons trop d’assurance ou pas assez.
Il fera grincher les dents de plusieurs romantiques en nous demandant si nous avons besoin du mariage, des enfants et des cadeaux de Noel. En lisant ses propos sur le sujet, on se demande effectivement si on a besoin ou si on a les moyens. Surtout que près de la moitié des couples se divorcent quelques années après au Québec et dans certains cas, n’ont pas encore fini de payer les dettes du mariage.
McSween s’attaque aussi au mythe de la propriété de la maison familiale qui n’est plus une aussi bonne affaire qu’on pourrait le croire. Question de chance selon lui, alors qu’il faut acheter au bon moment. Ce qui n’est pas toujours le cas.
J’ai bien aimé d’autre commentaires sur l’obsession de tout garder chez soi, d’accumuler des objets inutiles et même de collectionner. Une perte d’espace selon lui. Il va même jusqu’à conseiller de vendre ou de donner tout ce que vous n’avez pas utilisé depuis trois mois. Évidemment qu’il n’encourage pas l’achat d’une auto neuve et du dernier téléphone intelligent. Tous ces gadgets perdent trop rapidement de leur valeur.
Bon ! Nous sommes des analphabètes financiers selon McSween qui nous suggère même d’acheter notre mort à rabais en nous procurant des cercueils en carton. Bien d’accord parce que mourir…en as-tu vraiment besoin ?
D’ici là, courrez acheter ce livre avant qu’il ne soit trop tard !