Initiative exceptionnelle mise de l’avant par Manon Barbeau en 2004, le Wapikoni mobile est un ensemble de studios ambulants qui vont à la rencontre des jeunes autochtones dans leur communauté afin de favoriser leur créativité grâce à la musique ou le cinéma. Cette année, on atteindra le chiffre de 1 000 films tournés dans une centaine de communautés à travers le Canada. L’émission spéciale WAKIPONI, réalisée par Sonia Bonspille-Boileau, nous transporte donc au cœur de cette expérience. Diffusée en grande première le jeudi 23 mars à 20 h sur ICI ARTV, l’émission qui combine à la fois discussions, performances et courts documentaires, sera ensuite disponible en rattrapage sur ICI TOU.TV. Puis, le samedi 25 mars, à 16 h, elle sera présentée sur ICI RADIO–CANADA TÉLÉ, et simultanément sur la plateforme Espaces autochtones. Enfin, le dimanche 26 mars, à 20 h, c’est à ICI RDI qu’elle sera présentée.
WAKIPONI nous fait découvrir de jeunes autochtones qui ont trouvé un sens à leur vie grâce à la création cinématographique et musicale. Des personnalités non autochtones vont à la rencontre de ces derniers sur leur territoire à Manawan, Kitcisakik, Uashat mak Mani-Utenam, Kitigan Zibi, et Montréal. C’est ainsi que Biz, Anaïs Barbeau-Lavalette, Hugo Latulippe, Yan England et Dany Turcotte (qui a des origines innues) nous font découvrir Kevin Papatie, Melissa Mollen Dupuis, Réal Junior Leblanc, Craig Commanda, Natacha Kanapé Fontaine, Caroline Monnet, Sipi Flamand et bien d’autres. Outre de multiples extraits de leurs courts métrages, l’émission nous offre aussi trois performances musicales, le tout, introduit et conclu par Manon Barbeau et le rappeur Samian, devenu un artiste accompli depuis son expérience avec le Wapikoni.
Depuis 2004, des studios ambulants dotés d’équipements à la fine pointe de la technologie ont « roulé vers » une cinquantaine de communautés autochtones. Plus de 4 000 jeunes ont été formés ou initiés au cinéma documentaire ou à l’enregistrement musical, et ce sont 300 à 500 nouveaux participants qui s’ajoutent à ce nombre chaque année. Ces derniers réalisent 70 courts métrages et 30 enregistrements musicaux chaque année au Canada et à l’étranger, enrichissant ainsi une collection unique au monde de plus de 900 films et 600 musiques. Il s’agit là d’une contribution exceptionnelle au patrimoine culturel autochtone. Ensemble, ces films ont remporté pas moins de 142 prix et mentions dans de prestigieux festivals nationaux et internationaux.
Bien qu’il soit unique et porteur d’espoir, ce projet est né d’une tragédie. Au début des années 2000, la réalisatrice Manon Barbeau écrit un scénario de long métrage de fiction avec une quinzaine de jeunes Atikamekw de Wemotaci. Parmi ces jeunes, Wapikoni Awashish, modèle positif de sa communauté, est la figure de proue du groupe. En mai 2002, alors qu’elle n’a que 20 ans et qu’elle déborde de projets, Wapikoni meurt dans une collision entre sa voiture et un camion chargé de bois. Déjà profondément touchée par les nombreux suicides chez les jeunes de la communauté, Manon Barbeau est bouleversée par la mort accidentelle de sa plus proche collaboratrice. Elle conçoit alors l’idée d’un studio mobile comme lieu de rassemblement, d’intervention et de création audiovisuelle et musicale pour les jeunes des Premières Nations et le baptise Wapikoni mobile en hommage à Wapikoni Awashish.
Manon Barbeau a d’ailleurs collaboré au contenu de cette émission d’une heure réalisée et produite par des créateurs autochtones : Sonia Bonspille-Boileau en signe la réalisation, Jason Brennan et Nish Media, la production.
WAPIKONI, à voir en primeur sur ICI ARTV,
ICI RADIO–CANADA TÉLÉ, Espaces autochtones, ICI TOU.TV et ICI RDI!
À VOIR ÉGALEMENT : L’AVANTAGE DE LA GLACE
Une heure auparavant, le samedi 25 mars à 15 h, ICI Radio-Canada Télé présente le documentaire L’avantage de la glace réalisé par André-Pier Bérubé de Radio-Canada Québec sur le programme de développement des jeunes du Nunavik par le hockey lancé par l’ancienne vedette de la ligue nationale, Joé Juneau.