Après avoir ouvert la 37e édition des Rendez-Vous Québec Cinéma le 20 février dernier, au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts, l’équipe du film a fait le tour du Québec afin de présenter la comédie AVANT QU’ON EXPLOSE au grand public. Le premier long métrage de Rémi St-Michel prendra l’affiche jeudi le 28 février.
Le 25 février, une avant-première du film a eu lieu au cinéplex Beauport et juste avant, j’ai rencontré les artisans du film, pour qu’ils me parlent de leur expérience sur ce film. J’ai rencontré le réalisateur Remi St-Michel, le scénariste Éric K Boulianne et les acteurs Étienne Galloy, Will Murphy, Julianne Coté et Antoine Olivier Pilon.
Mon appréciation du film sera disponible sur ce site dès le 28 février.
Pour la galerie de photos des entrevues :
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Synopsis : La Troisième Guerre mondiale est imminente. Malgré les tentatives de dissuasion nucléaire, les menaces de bombardements atomiques entre la Corée du Nord et les États-Unis ramènent la population mondiale en plein climat de guerre froide. Dans la petite ville de Baie-St-Paul, Pier-Luc a peur. Peur de mourir, certes, mais surtout peur de mourir avant d’avoir fait l’amour pour la première fois. Avec ses copains Hubert et Samuel, il vit l’été de la dernière chance et prend les grands moyens pour perdre sa virginité… Avant qu’on explose.
Le réalisateur et le scénariste sont des amis de longue date. L’un vient de Beauport, l’autre de Charlevoix et ils se sont connus à Québec au CEGEP Garneau dans le programme de cinéma.
Le réalisateur Remi St-Michel et le scénariste Éric K Boulianne
Éric : Ce film est basé sur votre imaginaire ou sur du connu, du vécu? « C’est un peu basé sur mon secondaire. » Écoutez la suite : inspiration_du_film
Comme vous formez une équipe avec Rémi St-Michel depuis longtemps, une fois le scénario complété vous avez surement été présent aussi sur le plateau pour continuer de partager votre vision? «Oui, c’est sûr que ce film est une collaboration étroite entre nous deux. À chaque version du scénario, on en jasait lui et moi et on peaufinait ensemble. C’est un constant dialogue entre nous. Sur le plateau c’était pareil. On amenait ensemble des ajustements, des ajouts, des blagues, des idées nouvelles, chacun notre tour, au fil des journées. Au final, c’est notre vision du genre de film d’ados. »
Avec une prémisse quand même drôle, où le jeune de 16 ans veut perdre sa virginité, on aborde des sujets assez profonds, tels que le deuil de perdre un ami trop jeune, la guerre, la mort, les crises de panique, l’intimidation à l’école, l’amour, le consentement, la drogue, le cancer de la gorge… Teniez-vous à passer des messages dans ce film? « Ce n’est pas tant de passer des messages, mais plutôt, même si on est dans la comédie, on veut explorer une palette d’émotions. On veut que ce soit touchant, que les gens apprécient autant l’adrénaline d’une scène d’action que le rire d’une bonne blague. On veut surprendre et amener le spectateur où il ne s’attend pas d’aller. On veut que le spectateur vive une expérience cinématographique. »
Rémi : Et de tourner à Baie-Saint-Paul c’était un impératif, vu qu’Éric venait de ce coin de pays? «C’était un désir c’est certain. Mais cela dépendait des budgets aussi. » Écoutez la suite : tournage_baie_saint-Paul
«Même si on a tourné à Baie-Saint-Paul pour les extérieurs, toutes les scènes à l’intérieur ont été tournées à Montréal, comme à l’école, ou dans les partys dans les maisons. Ce sont les scènes les plus compliquées, car il y a beaucoup de monde et souvent dans des endroits assez restreints. On a fait 7 jours de tournage à Baie-Saint-Paul, pour tous les extérieurs. »
Il y a aussi dans ce film un orchestre de rues qui m’a fait rire à chacune de leurs apparitions. Parlez-moi d’eux, pourquoi ? Comment ? ««Éric et moi on les adore. Ils viennent de Québec ou en tout cas, ils jouent souvent à Québec. C’est L’orchestre d’hommes-orchestres (LODHO). »
Et pour ce qui est du tournage à la Barbade pour quelques scènes précises du film, comment cela s’est-il déroulé? «Comme on devait faire du repérage d’abord, avant de tourner, on est allé à la Barbade pendant une semaine. Mais on a tourné les 2 derniers jours. Il fallait, durant les cinq jours, faire les auditions pour les acteurs et trouver les lieux. En fait, pour le restaurant-bar qu’on a trouvé, c’était complètement vide et abandonné comme endroit. Alors, la directrice artistique a dû faire un énorme travail pour trouver les meubles, tables, chaises, nappes, vaisselle, etc.»
Et maintenant, avez-vous d’autres projets ensemble? «On a terminé un court-métrage ensemble il y a deux semaines environ. Et là, on est en début de développement d’un projet film. Avec ce projet, on quitte un peu la jeunesse et l’humour. On s’en va dans quelque chose de plus dark, thriller, un peu horreur et sur le bord fantastique même. On veut se surprendre nous-mêmes. On veut se renouveler et ne jamais être confortable en fait. »
Etienne Galloy (rôle de Pier-Luc) Un premier rôle assez complexe. Parle-moi de ton personnage et pourquoi ce film t’intéressait ? «Pier-Luc c’est un jeune ben ordinaire qui habite à Baie-Saint-Paul. Il n’a rien accompli de grandiose et vit sa vie comme n’importe quel ado. Et à l’aube d’une troisième guerre mondiale, ne voulant pas mourir puceau, il va essayer, avec l’aide de ses deux amis, de perdre sa virginité. Avant tout, je suis un fan de films d’adolescents et ce projet m’intéressait, car c’est le film dans lequel j’aurais toujours voulu jouer. Durant le tournage, j’avais 17 ans et j’avais beaucoup d’affinité avec Pier-Luc. Je trouve que mon personnage ressemble à n’importe quel jeune ben normal qui a juste peur de la vie, de la mort, de tout en fait. Et il est ben angoissé. C’est donc un genre de film d’ados qu’on ne fait pas souvent.»
Vous faites équipe avec Éric pour une 3e collaboration (Petit frère, Prank et maintenant ce film). Et avec Rémi aussi c’était une deuxième collaboration. Qu’est-ce qui fait que ça clique entre vous trois ainsi? « Je ne sais pas trop, mais c’est vrai que ça fait longtemps que ça clique entre nous. Il y a 8 ans, j’ai rencontré Éric lors de ma première audition à vie, sur une web série qui s’appelle Le chum de ma mère est un extra-terrestre. » Écoutez la suite : La chimie du trio
Quels sont tes projets futurs maintenant? « Je vais jouer dans le film Genèse de Philippe Lesage qui va sortir en salle très bientôt. Et je suis aussi dans le film Kuessipan de Myriam Verreault. C’est un film qui se passe dans une réserve innue à Sept-Îles. Ça va sortir à l’automne. Je travaille aussi sur mon premier long métrage que j’ai coécrit et coréalise avec Christophe Levac. C’est un teenage movie qu’on tournera cet été, avec une subvention de téléfilm Canada.»
Julianne Coté (sœur de Pier-Luc) Parle-moi de ton personnage et comment tu le vois ? « J’incarne la grande sœur de Pier-Luc. Et comme le personnage de la mère n’est pas présent physiquement dans le film, alors j’assume un peu le rôle maternel, sans être moralisatrice, car je suis juste sa grande sœur. J’aimais ce projet, car je trouvais que c’était très bien écrit, super réaliste. J’avais envie aussi de tourner à Baie-Saint-Paul, c’est tellement beau. Aussi, je trouvais les personnages véridiques et crédibles, les enjeux très forts, sans clichés, ni flafla. On y aborde beaucoup de sujets forts comme le consentement, l’amour, le respect. Ce n’est pas juste un film drôle avec des gags, c’est aussi un film intelligent, qui brasse des sentiments.»
Étienne et toi avez une superbe scène ensemble à jouer, sur le gazon près de l’hôpital. Une scène chargée émotivement. Comment l’avez-vous abordé, répété, interprété. ? «On l’a répété quelques fois en amont, dans un local. C’est une scène qui est pas mal le point culminant du film. Donc, même si on a répété un peu, ce n’est qu’au moment du tournage qu’on donne tout ce qu’on a en dedans. Et il y a un climat de respect qui nous entoure juste avant de tourner pour nous aider à être dans le moment présent. C’était un super défi, mais ça s’est fait vraiment naturellement. On était bien dirigé par Rémi et Étienne et moi on a connecté vraiment. On a eu une belle chimie de jeu tous les deux durant tout le tournage. Donc, on n’a pas eu besoin de la faire bien des fois la scène.»
Will Murphy (rôle de Sam)Wow, quelle feuille de route! Tu as obtenu des rôles à la télé, des films, en français, en anglais. Et là, tu joues un personnage fort dans un trio d’amis. On y croit vraiment à cette amitié. Est-elle réelle ? «Oui vraiment» Écoutez : histoire amitie
Ton personnage est assez exubérant. Qu’est-ce qui te plaisait de jouer ce personnage? «J’aimais mon personnage, car il me ressemble sur certains points. Comme lui, j’ai un humour très absurde, très dark et très trash. Quand j’ai lu le scénario, je savais que je voulais ce personnage-là. Mes amis qui me connaissent bien pensaient peut-être que j’avais écrit certaines blagues tellement elles ressemblent à ce que je pourrais dire. Et c’est rare aussi que je développe une réelle amitié avec mon propre personnage et j’ai dû en faire le deuil à la fin du tournage. C’est weird de dire ça, mais c’est vrai. Et une autre chose que j’aimais, c’était de pouvoir jouer un gars qui a confiance en lui. C’est un trait de personnage que je n’avais pas vraiment joué avant.»
Tu as d’autres projets en cours? « Même si je tourne beaucoup comme acteur, je suis musicien d’abord et avant tout. Donc, pour cet été j’ai une couple de festivals de bookés. J’ai des singles qui devraient sortir à la fin mars, début avril. Je travaille aussi sur une éventuelle tournée. »
Antoine Olivier Pilon (Role de Little)On est habitué de te voir dans le premier rôle d’un film, ou encore dans un trio de rôles principaux (Pee-wee). Mais là c’est un rôle de soutien, où tu n’es là que pour quelques scènes. C’est moins de pression? Pourquoi ça t’intéressait de jouer ce rôle? «C’est sûr qu’il y a quelque chose de très glorifiant d’avoir un premier rôle, c’est sûr. Mais ce qui est important pour moi c’est de trouver un rôle avec lequel je connecte, que j’ai envie de défendre et de montrer aux autres.» Écoutez la suite : Role de Little
Il y a une belle scène entre toi et le personnage de Pier-Luc, tout en vulnérabilité, où tu t’ouvres à lui en fait. Tu l’as approché comment ce rôle et cette scène? « En fait, cette scène est la raison principale que je voulais avoir ce rôle. Il y a deux scènes très importantes pour moi. Il y a la première fois qu’on voit Little au party chez lui. J’avais besoin d’être très précis pour présenter au public qui était ce personnage d’intimidateur, frondeur. Et ensuite, il y a mon avant-dernière scène, dans la chambre avec Pier-Luc, où là, je montre qui est vraiment le personnage de Little, qu’est-ce qui se cache derrière toute cette assurance, cet air d’intimidation. Des personnages de Little, il y en a partout autour de nous. Et même si les motifs pour être intimidateurs ne sont pas nécessairement valables, on voit qu’il y a des raisons pour qu’ils agissent ainsi. C’est souvent une forme de réaction à ce qu’ils vivent et quand on le comprend, on peut avoir une forme d’empathie, ou en tout cas, on voit que ce n’est pas sans raison, ce n’est pas gratuit, et que cette personne vit de l’insécurité, ou autre chose du genre..»
Tu as d’autres projets en cours? « Je vais tourner en avril ou mai dans Death of a ladies’ man, qui est un film de Matt Bissonnette inspiré de la vie de Leonard Cohen. Ce sera tourné en partie à Montréal avec Gabriel Byrne, qui joue mon père et Karel Tremblay joue ma sœur. Ensuite, j’ai tourné dans le film Gut instinct de Daniel Roby avec entre autres aussi Josh Hartnett. Cela a été tourné en juin passé et ça devrait sortir à la fin de 2019.»
Christian Larouche producteur Première collaboration avec ce scénariste et réalisateur. Comment est venue cette collaboration ? Écoutez : debut_du_projet
D’aller tourner à la baie Saint-Paul et même à la Barbade, c’est complexe pour la production? «C’est complexe surtout pour un premier film. Car pour un premier film, le budget devrait être en un million et demi et deux millions. Et on ne pouvait pas tourner ce film en bas de trois millions huit cents milles. Car je voulais garder l’idée de tourner à ces endroits tel qu’indiqué dans le scénario. Et comme ils en sont à leur premier film, j’ai voulu mettre une équipe solide avec eux, et c’est ainsi que la Sodec et Téléfilm Canada m’ont alloué plus de budgets que normalement pour un premier film.»
Pour le choix des acteurs, on retrouve plusieurs jeunes ayant participé à certains de vos autres films, aviez-vous votre mot à dire sur le casting entre autres? «Je suis très près de la création. Je m’implique beaucoup à tous les niveaux. Je suis là en préparation, en casting, en tournage et surtout en montage. Et on discute beaucoup en trio (auteur, réalisateur et producteur). »
Parlez-moi de l’affiche du film, comment est venue l’idée. C’est génial? «Cela vient d’un brainstrom d’idées. On a d’abord voulu que ce soit une pré-affiche, sans les noms ou quoi que ce soit d’autre. Ensuite, en cherchant autre chose pour l’affiche, on ne trouvait rien d’autre qui parlait autant. Cette affiche, en soit ne dit rien, mais quand on a vu le film, on voit qu’elle dit tout. On a juste ajouté les noms des gars sur l’affiche. On voulait mettre leurs visages, mais on ne voyait pas comment les intégrer. Le concept nous plaisait tel quel.»
Et quelle est la réception des gens à date, au rendez-vous du cinéma par exemple? Écoutez la réaction du public et le : public cible
Pour voir la bande-annonce, visitez avantquonexplose-lefilm.com
FICHE ARTISTIQUE
PIER-LUC Étienne Galloy
SAMUEL Will Murphy
HUBERT Madani Tall
MAUDE Julianne Côté
PSY Monia Chokri
MÈRE DE QUICK Brigitte Poupart
LITTLE Antoine Olivier Pilon
CYNTHIA DESMEULES Rose-Marie Perreault
FICHE TECHNIQUE
RÉALISATEUR Rémi St-Michel
SCÉNARIO Eric K. Boulianne
PRODUCTEUR Christian Larouche
DIRECTEUR PHOTO Mathieu Laverdière
DIRECTRICE ARTISTIQUE Dominique Desrochers
MONTEUR Jean-François Bergeron
COSTUMES Francesca Chamberland
SON Olivier Calvert
CASTING Daniel Poisson et Pierre Pageau
DISTRIBUTEUR Les Films Christal
(sous-distribution Les Films Séville)
DURÉE DU FILM 108 minutes
DATE DE SORTIE 28 février 2019
L’orchestres d’hommes orchestres
Crédit photos : Réjeanne Bouchard