Soirée de retrouvailles hautement énergisantes, en ce 12 janvier, au Centre Bell ! Vingt ans après la toute première édition québécoise de Star Académie, les quatorze chanteurs de la saison 2003 remontaient sur scène. Wilfred LeBouthillier, Marie-Élaine Thibert, Marie-Mai, Émily Bégin, Annie et Suzie Villeneuve, ainsi que leurs collègues qu’on voit moins souvent, ont tous reçu un accueil des plus chaleureux et enthousiaste. Dans une mise en scène électrisante de Joël Legendre, ces académiciens ont interprété les succès qui les ont révélé au grand public. Ce généreux spectacle de près de trois heures incluant un entracte aura aussi été marqué par des moments touchants. Compte-rendu d’un spectacle mémorable!
Départ canon !
Sur les deux grands écrans placés de chaque côté de la scène, on nous montre d’abord des extraits d’archives où l’on voit Julie Snyder, en 2003, en train d’annoncer à chacun des académiciens qu’il a été choisi pour participer à cette téléréalité. Le public qui remplit le Centre Bell revit cette euphorie! C’est déjà le délire dans la salle!
Pendant que l’orchestre joue Place des grands hommes, plusieurs des héros de la soirée apparaissent dans les gradins, un à un, puis ils descendent les escaliers et traversent le parterre pour gagner la scène et interpréter ce tube de Patrick Bruel, en modifiant un peu les paroles : «On s’était dit rendez-vous dans 20 ans» (et non pas dans 10 ans comme le dit le texte original de la chanson). Les quelque 20 000 spectateurs sont debout et chantent de tout coeur, comme s’ils retrouvaient eux-mêmes leur jeunesse!
Chacun ses moments de lumière
Puis, le tout premier gagnant de la version québécoise de Star Ac, Wilfred, enchaîne: «Même si ça fait 20 ans, ça vous tente-tu encore que je vous amène chez nous?». Le public entonne avec lui Amène-toi chez-nous de Jacques Michel. Dommage qu’après tout ce temps, l’Acadien malmène encore les paroles de cette immortelle. «Si l’on ne répond pas» devient «si le non répond pas». Wilfred faisait déjà cette erreur sur l’album Star Académie 2003. Regrettable!
Cela dit, le public s’amuse et applaudit à tout rompre, également, Émily dans un numéro pétillant où elle reprend un classique de Dalida, entourée de danseuses. Après Laissez-moi danser, l’artiste originaire de St-Jérôme envoutera la foule à plusieurs reprises avec, entre autres, Danser, Danser (Nanette Workman), Bad Romance (Lady Gaga) et Où sont les femmes (Patrick Juvet).
L’énergique Marie-Mai fera vibrer le Centre Bell au son de ses tubes Chante et Encore une nuit.
De solos en duos, on criera bravo à Annie Villeneuve, entre autres, pour son succès Tomber à l’eau, alors que sa soeur Suzie fera grande impression dans une version en français et en anglais de I’ll always be there de Roch Voisine, appuyée par un impressionnant choeur formé d’académiciens.
Très en voix, Marie-Élaine brillera, entre autres, avec l’un de ses classiques, Le ciel est à moi, en plus de reprendre une intemporelle de Piaf, L’Hymne à l’amour, en duo avec Jean-François Bastien. Ce dernier fera aussi revivre l’accrocheuse, Je vais changer le monde, un hymne à l’espoir de Stéphane Laporte.
Ajoutons que c’est franchement impressionnant de voir l’aisance sur scène de certains académiciens qui ont pourtant quitté le domaine de la chanson, dans certains cas, depuis plusieurs années. En feu devant une foule survoltée, Stéphane Mercier, Pascal Nguyen Deschênes et François Babin, entre autres, démontrent qu’ils n’ont certainement pas perdu la main!
Cela dit, sur la quarantaine de chansons au programme, où l’on passe de My Way (Sinatra) à Un musicien parmi tant d’autres (Harmonium), sans oublier Sur mon épaule (Les Cowboys Fringants), J’entends frapper (Pagliaro) et La Quête (Brel), on pourrait sans doute trouver à redire sur certaines interprétations. Plus encore, la sono n’était pas toujours optimale.
Mais, au bout du compte, quelle merveilleuse histoire que celle de ces artistes de chez nous qui sont devenus des vedettes pratiquement du jour au lendemain, au point de se produire au Centre Bell quatorze fois! Qui aurait cru qu’ils rempliraient de nouveau cette immense salle vingt ans plus tard?
Très émue, Julie Snyder est venue raconter qu’après avoir vu l’émission Star Académie en France, elle s’est dit: «on a besoin de ce show dans notre pays!» Madame Snyder a aussi pris le temps de souligner que la chanson-thème du spectacle Et c’est pas fini est signée par le prolifique auteur-compositeur québécois Stéphane Venne, applaudi de tous en ce soir de célébration québécoise.
Fière du grand succès de cette téléréalité, l’animatrice a ajouté : «vous faites battre mon coeur très fort depuis 20 ans !» Rappelant qu’elle avait dû convaincre de nombreux sceptiques pour importer le concept de Star Ac, la productrice a conclu ainsi : «J’ai suivi mon instinct».
Voilà des mots résumant bien cette soirée qui s’est terminée avec les 14 académiciens interprétant Au bout de mes rêves (Jean-Jacques Goldman) suivie de Et c’est pas fini.
Cet spectacle magique où l’on célèbre le rêve et la détermination sera présenté une dernière fois, le 19 janvier, au Centre Vidéotron.