Une foule nombreuse et joyeuse était au rendez-vous pour Gilles Valiquette, hier soir (10 novembre), au Théâtre Outremont. Même si cette salle mythique est de plus en plus difficile d’accès, à cause des services inadéquats de la STM et des espaces de stationnement rarissimes, on a vite oublié ces inconvénients pour savourer une soirée hors du commun! En effet, c’est exceptionnel de voir Richard Séguin, Normand Brathwaite, Jacques Michel, François Pérusse et Louis Valois (bassiste d’Harmonium) réunis sur une même scène ! Au coeur de cette fête : le cinquantième anniversaire de Chansons pour un café, le tout premier album de Valiquette qui aura fait école.
Avec humour
«Nous sommes toujours les mêmes bons vieux amis», chante Gilles, d’entrée de jeu. Ce refrain accrocheur est tiré de son album ironiquement intitulé Secrètement public. Pince-sans rire, l’auteur-compositeur admet que ce disque n’a pas fracassé les palmarès! Puis, il enchaîne avec un ver d’oreille tenace depuis 1993 : Mets un peu de soleil dans notre vie.
Bien entendu, on reculera encore plus loin dans le temps, jusqu’à Dis-lui bonjour et Quelle belle journée!, en passant par Chacun de nous et Trop de questions. Un peu partout dans la salle, on les chante avec lui ces mélodies qui ont pourtant déserté les ondes depuis des décennies! Après tout ce temps, j’imagine que vous êtes en train de faire un calcul mental, lance le septuagénaire, espiègle. «Et bien, sachez que je fête, cette année, les 21 ans de mon cinquantième anniversaire!»
Pas besoin de frapper
L’artiste qui s’est d’abord fait connaître comme guitariste, nous l’a rappelé de belle façon, en interprétant Pas besoin de frapper avec Jacques Michel lui-même! L’octogénaire a fait le voyage depuis l’Île-d’Orléans pour partager la scène avec son ami de longue date, dont il a aussi souligné le dévouement pour le respect des droits d’auteur, notamment, comme président de la SOCAN. En plus du plaisir de voir ces complices réunis, Valiquette a annoncé la présence dans la salle du légendaire réalisateur de disques Quentin Meek, dont le prénom est d’ailleurs mentionné dans la chanson Pas besoin de frapper!
Deux Montréalais unis par la musique
Au tout début de sa carrière, Gilles Valiquette a offert sa chanson Tout est mieux là-haut n’est-ce pas ? aux Séguin qui l’ont gravée sur leur premier disque. Un demi-siècle plus tard, Richard Séguin est sur la scène de l’Outremont pour rendre hommage à l’auteur-compositeur de cette pièce qu’on retrouve aussi sur Chansons pour un café. Avec le recul, on constate que cet album folk a contribué «à ouvrir la voix à toute une génération de Québécois», estime Séguin.
Et puis, quel plaisir d’écouter ce natif de Pointe-aux-Trembles raconter ses premières rencontres avec son ami, Gilles, du quartier Villeray, avant d’entonner Sous les cheminées, accompagné par Valiquette à la guitare. Amitié d’hier et d’aujourd’hui! Le bonheur, je vous dis !
Le sens de la fête
Avec Marc Pérusse aux guitares, Dominique Messier à la batterie et Rémy Malo à la basse, Valiquette s’est aussi entouré des choristes Monique Fauteux (Harmonium) et Julie Valois, pour reproduire les harmonies vocales soignées qu’on trouve sur ses disques. Notre homme nous a également présenté avec fierté un jeune musicien du nom de Louis Valiquette qui oeuvre dans trois groupes dont, The Sainte Catherines. «C’est mon fils et je l’aime!»
Cette soirée à la fois émouvante et réconfortante aura aussi permis de resusciter l’éphémère trio musical Les Color Bars, réunissant Gilles Valiquette, François Pérusse et Normand Brathwaite. Ce dernier fut d’ailleurs appelé en renfort pour un solo d’harmonica endiablé sur Je suis cool, cet hymne emblématique de la chanson québécoise, intronisé au Panthéon des auteurs et compositeurs canadiens.
Bref, grâce au Coup de coeur francophone, on a vécu une soirée qui mérite d’entrer dans les annales de la chanson québécoise !
Gilles Valiquette poursuivra sa tournée en 2024. Détails, ICI
Festival Coup de coeur francophone. Détails, ICI