Du 31 janvier au 24 février 2018, le Théâtre Denise-Pelletier présente sur la grande scène Hurlevents, la toute dernière pièce de Fanny Britt, dans une mise en scène de Claude Poissant. Lorsqu’un jour, celui-ci demande à l’auteure quel est le roman qui l’habite encore, elle répond : Les Hauts de Hurlevent d’Emily Brontë. Tous deux, qui ont déjà travaillé ensemble sur Bienveillance (prix du Gouverneur général, 2013), scellent ainsi leur collaboration dans une nouvelle aventure où Fanny Britt choisira d’écrire une œuvre de création plutôt que d’adapter le célèbre roman.
Hurlevents se déroule aujourd’hui, au cœur de la ville, 170 ans après la publication du roman d’Emily Brontë. La pièce met en scène des jeunes, habités par leurs propres ambitions, leurs absolus, leurs passions secrètes et dévorantes. Des jeunes, indignés et aussi préoccupés par les graves questions d’éthique et de dynamiques de pouvoir dans les relations.
Émilie (Florence Longpré) part le lendemain pour un long voyage. Elle n’a pas vu sa sœur Catherine (Kim Despatis) depuis un moment quand celle-ci surgit, fragilisée, un soir de tempête, avec son amoureux de peu de mots (Alex Bergeron). Ce soir-là, Émilie prépare un repas réunissant son bouillant colocataire Édouard (Benoît Drouin-Germain), son amie Isa (Emmanuelle Lussier-Martinez) aux prises à son insu dans un piège amoureux, et Marie-Hélène (Catherine Trudeau), leur professeure de littérature victorienne. À mesure que la soirée avance, que les jeunes idéalistes se noient dans leur soif d’absolu, les échos des personnages du roman Les Hauts de Hurlevent d’Emily Brontë se font de plus en plus insistants. Jusqu’à entrer en eux…
Pour Fanny Britt, l’œuvre d’Emily Brontë a servi de combustible à l’écriture de Hurlevents. « C’est avec l’esprit de ses personnages que j’ai créé les miens. Réflexion miroir sur la jeunesse et la maturité, ma pièce est aussi un hommage à cette génération Y à laquelle je n’appartiens pas et qui me fascine, dont j’admire le côté frontal et assumé. »
« Ce qui m’intéresse ici c’est le passage sensible entre les deux ères », dit Claude Poissant. « Comment savoir si les traces laissées par nos amours, les passionnels, les obsédants, les indiscutables, auront, une fois ceux-ci brisés, des résonances vivifiantes ? Même si on ne peut prévoir le temps d’une douleur, n’y a-t-il pas pour apaiser dans la littérature des leçons à comprendre, des rêves à saisir, autant dans ce regard que Fanny Britt pose sur la liberté parfois illusoire des milléniaux que dans celui de Brontë sur une ère où pour les femmes les interdits l’emportaient toujours sur la liberté. »
L’auteure Fanny Britt
Traductrice, auteure de théâtre et de roman, Fanny Britt a écrit une douzaine de pièces de théâtre dont Couche avec moi (c’est l’hiver), Chaque jour et Bienveillance (prix du Gouverneur général, 2013). Ses pièces ont été créées sur plusieurs scènes du Québec, dont La Licorne, Espace Go, Espace libre et le Centre du Théâtre d’Aujourd’hui. Elle publie son premier roman Les maisons en 2015 (finaliste au prix France-Québec et au prix des Collégiens). Elle signe avec l’illustratrice Isabelle Arsenault le roman graphique Jane, le renard et moi, traduit dans une douzaine de langues et lauréat de nombreux prix nationaux et internationaux, en plus d’avoir été classé parmi les dix meilleurs livres illustrés en 2013, selon le New York Times. Ce roman graphique sera suivi de Louis parmi les spectres, prix Alvine-Bélisle, prix de l’ACBD, et finaliste au prix du Gouverneur général. Elle signe également l’essai Les tranchées – Maternité, ambiguïté, féminisme, en plus d’avoir traduit et adapté une trentaine de pièces de théâtre et de romans, dont des œuvres de Martin McDonagh, Dennis Kelly, Neil Labute et Lisa Moore.
Le metteur en scène Claude Poissant
Auteur, comédien, et surtout metteur en scène de renom, Claude Poissant est directeur artistique du Théâtre Denise-Pelletier (TDP) depuis 2014. Il a été codirecteur artistique et l’un des fondateurs du Théâtre PàP. Parmi ses nombreuses mise en scène, rappelons Je voudrais me déposer la tête de Jonathan Harnois, Abraham Lincoln va au théâtre de Larry Tremblay, Mutantès de Pierre Lapointe, Rouge Gueule d’Étienne Lepage, The Dragonfly of Chicoutimi de Larry Tremblay et Tom à la Ferme de Michel Marc Bouchard. Il y a aussi parmi les plus récentes Tristesse animal noir de Anja Hilling, 2h14 de David Paquet, Bienveillance de Fanny Britt, Marie Tudor de Victor Hugo, Cinq visages pour Camille Brunelle de Guillaume Corbeil, On ne badine pas avec l’amour de Musset, L’orangeraie de Larry Tremblay, L’avare de Molière et La nuit du 4 au 5 de Rachel Graton.
HURLEVENTS
Texte : Fanny Britt / Mise en scène : Claude Poissant
Avec Alex Bergeron, Kim Despatis, Benoît Drouin-Germain, Florence Longpré, Emmanuelle-Lussier Martinez et Catherine Trudeau