Jeanick Fournier a réalisé un autre de ses rêves, en ce vendredi soir, 16 février. Celle qui est devenue populaire en remportant le concours Canada’s Got Talent, en 2022, a séduit le public du Cabaret du Casino de Montréal, en interprétant ses propres chansons. Deux ans après avoir fait vibrer le MTelus, en chantant principalement des titres de Céline Dion, l’artiste de 51 ans a su émouvoir ses admirateurs à travers les mélodies de son album Vivante. Ses deux enfants, atteints de trisomie 21, sont même montés sur scène pour accompagner leur mère, à leur façon.
Un parcours unique
La Saguenéenne ouvre le bal avec Dérange moi. Sur un rythme enlevant, on découvre une femme qui est à un tournant de sa vie et qui savoure chaque instant. Elle se révèle encore davantage sur Celle que j’étais : «j’ai perdu du temps à écouter les idées des autres préfabriquées».
Très à l’aise sur scène, elle souligne fièrement au passage: «j’ai chanté dans les bars pendant 20 ans!» Avec sa voix puissante elle nous fait revivre un moment important de sa carrière, en reprenant I’ll Never love Again, qu’elle a interprétée, l’an dernier, à l’émission America’s Got Talent. Si le rêve américain brille dans ses yeux, Jeanick s’empresse de préciser que la grande priorité dans la vie est sa famille, comme elle le chante avec Quand le rideau tombe.
Au-delà du strass et des paillettes, cette dame de coeur a un parcours à tout le moins atypique, elle qui a travaillé durant 17 ans comme préposée aux bénéficiaires dans un centre de soins palliatifs. Cette propension à la compassion, elle l’a développée dès son jeune âge, en grandissant avec une sœur atteinte de déficience intellectuelle, à qui elle rend d’ailleurs hommage avec la pièce Pour Sandra.
Un livre ouvert
C’est tout cela qui explique sans doute pourquoi elle a choisi d’adopter des enfants trisomiques, lorsqu’elle a réalisé qu’elle était infertile. Aujourd’hui, ses deux bambins sont une source de bonheur incommensurable, dit-elle, malgré les tracas. Sachant que la trisomie est souvent taboue, elle veut briser les préjugés.
C’est ainsi que la petite Emma, 10 ans, s’amène sur scène en se dandinant dans sa flamboyante robe rouge, alors que Yohan, 14 ans, s’installe à la batterie pour accompagner maman dans un classique de Joe Dassin: Les Champs-Élysées. Ému devant cette petite famille si unie, le public se lève, en signe de respect. Touchant! La voix nouée par l’émotion, l’interprète conclut ce moment avec une ballade qui résume son engagement envers chacun de ses enfants : «tous les combats, je les mène pour toi.»
Chaleur humaine
En plus d’être capable d’envolées vocales spectaculaires, Jeanick Fournier sait aussi contrôler sa voix, en alternant entre des pièces douces et d’autres à grand déploiement. Entourée de cinq musiciens et deux choristes, elle fait fureur en reprenant, entre autres, le tube de Queen, The Show Must go on. Par contre, le programme de la soirée est parfois contre-productif.
Par exemple, après avoir fait lever le party avec une ritournelle endiablée de Salebarbes, on passe à des pièces très introspectives dont Ma raison de vivre, un texte signé Marie-Claude Barrette.
Avant d’entonner Vivante, un hymne pop bien ficelé qui lui colle à la peau, l’étoile de la soirée lance une demande à ses admirateurs: «Attendez-moi après le spectacle, j’aimerais ça aller vous donner chacun un bec!» Adorable!
C’est toutefois impossible pour elle de partir sans interpréter, au rappel, I Surrender qui lui avait porté chance, lors de son aventure à la télé canadienne. À la fois forte et fragile, elle termine avec Ne m’oublie pas, une chanson écrite pour elle et lancée comme un cri du coeur!
Jeanick Fournier sera en spectacle à Saint-Jean-sur-Richelieu, au Cabaret-théâtre du Vieux-Saint-Jean, le 30 mars prochain / Billets