Après avoir publié les 3 premiers tomes de sa série La maison d’Hortense, qui relate l’histoire de femmes fortes et émancipées quelque temps avant la Deuxième Guerre mondiale, Maryse Rouy nous présente le 4e et dernier volet De Guerres lasses, qui débute dans les années 80 avec Justine et sa descendance, en Normandie pour la commémoration du 40e anniversaire du débarquement de 1944. Au fil des pages, on revisite les souvenirs douloureux de cette guerre, tout en découvrant de nouveaux personnages et le destin de ces femmes attachantes et solidaires qui ont habité la Maison d’Hortense.
Résumé : Normandie, juin 1984. Depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, bien des choses ont changé. Même si la vie semble avoir repris son cours normal, le conflit a laissé des traces chez celles et ceux qui l’ont vécu, de près comme de loin. Sous le soleil normand, on commémore le quarantième anniversaire du débarquement de 1944. Accompagnée de sa fille Christiane, de son beau-frère Antoine et de l’infatigable Danielle, Justine découvre la ville de Caen où étudie sa petite-fille Fabienne. La visite de plusieurs sites de la région rappelle à la femme, maintenant dans la soixantaine, cette guerre qui lui a enlevé son mari. Heureusement, les mauvais souvenirs sont en partie compensés par sa rencontre avec Jeannette, leur logeuse, qui l’amène à raconter les bons moments de sa vie montréalaise. Évocation des affres de la guerre, ce dernier tome de la série permet d’apprendre ce qu’il est advenu de la magnifique galerie de personnages qui habitent la Maison d’Hortense, lieu névralgique d’une solidarité féminine qui se perpétue dans le temps.
Alors que je croyais cette série terminée, avec le début de la guerre qui était imminente, quel bonheur que d’avoir cet ultime livre pour savoir comment la guerre a affecté ces femmes et leur entourage.
Étienne n’a pas survécu à cette guerre et Justine ne s’en est jamais remise d’avoir perdu son grand amour et leurs projets de carrière ensemble. Je trouve intéressant que l’on retourne dans le passé lors des discussions entre Jeannette, la logeuse en Normandie et Justine.
Chacune d’elles y décrit comment elles ont vécu cette guerre à deux endroits bien différents. Les affres de cette guerre, bien que différentes pour chacun, a laissé des blessures et cicatrices de toutes natures pour ces gens qui sont restés et doivent continuer à vivre. Des espoirs déçus, des adaptations aux situations, des changements de carrière, bref, tous et toutes ont dû réapprendre à vivre autrement.
À cela s’ajoute toute une galerie de personnages qui sont arrivés pendant ou après la guerre. C’est intéressant de voir la dynamique entre Justine et sa fille Christiane, qu’elle n’a jamais vraiment désiré, et aussi avec sa petite-fille Fabienne, pour qui elle a une grande affection et de belles grandes ambitions pour elle. Maryse Rouy a le talent pour bien nous étoffer des personnages pour qu’on les aime malgré certains traits de caractère parfois tranchants. On comprend d’où ils viennent.
L’autrice a également une belle plume très imagée pour nous décrire avec beaucoup d’émotions la réalité de la guerre pour ceux qui y sont allés, mais aussi pour ceux qui sont restés. Il y a Antoine, que l’on retrouve après cette guerre et qui garde lui aussi des séquelles psychologiques de tout ce qu’il a vécu et vu. Et il y a Danielle, la journaliste, qui malgré son âge avancé, continue son métier à plus petite échelle, mais avec autant de passion. Et naturellement, on revisite les endroits marquants en Normandie, qui a été le lieu du débarquement. C’est fascinant de voir ces lieux à travers la plume d’une si grande autrice. J’en ai appris beaucoup sur cette époque.
En plus de la guerre, on revisite aussi les moments marquants des années qui ont suivi, tel que le droit de vote chez les femmes et le référendum de 1980. Et on découvre ce qui est advenu des autres pensionnaires de la Maison D’Hortense au fil des ans. Je pense que cet ultime tome permet de clore de manière satisfaisante cette magnifique série qui est l’une de mes préférées de cette autrice.
Maryse Rouy a longtemps enseigné au primaire avant de se consacrer à l’écriture. Qu’ils soient destinés aux adultes ou aux jeunes lecteurs, ses romans mêlent avec bonheur la vérité historique et la fiction. Parmi ses ouvrages adultes les plus connus, citons Une jeune femme en guerre (en 4 tomes), Mary l’Irlandaise, Au nom de Compostelle, tous parus chez Québec Amérique, ainsi que À l’Hôtel des Pays d’en haut et la série La maison d’Hortense, parus chez Hurtubise. Elle a publié aussi de nombreux romans jeunesse, dont Le Chevalier Jordan et Sur une île inventée.
Date de parution 17 octobre 2024
Nombre de pages 272 pages
Prix : 24.95$
Éditions Hurtubise : https://editionshurtubise.com/
Voici mon appréciation des tomes précédents :
Mon appréciation du premier tome de la série : https://lesartsze.com/la-maison-dhortense-tome-1-printemps-ete-1935-une-belle-solidarite-feminine-passionnante-lecture/
Voici les liens vers mes articles sur les autres livres de Maryse Rouy.
À l’hôtel des pays d’en haut : https://lesartsze.com/a-lhotel-des-pays-den-haut-de-maryse-rouy-un-roman-captivant-et-divertissant/
Toute la chaleur du Nord : https://lesartsze.com/toute-la-chaleur-du-nord-une-pionniere-a-lecole-sur-roues-un-coup-de-foudre-litteraire-pour-maryse-rouy/
Être du monde : https://lesartsze.com/etre-du-monde-de-maryse-rouy-coup-de-coeur-demotions/