Concept assez particulier que celui de l’événement Concert amplifié cogité par Daniel Gélinas, jadis le grand manitou du Festival d’été de Québec. Vendredi soir dernier au Centre Bell, la salle était comble devant l’excellent Orchestre symphonique de Québec dirigé par David Martin et avec Pierre Gagnon comme directeur artistique. Au premier coup d’oeil, en attendant l’arrivée de la soixantaine de musiciens, on se surprend de voir un décor de grosses boules suspendues au plafond du Centre Bell autant que des spots qui, en effet, nous en feront voir de toutes les couleurs.
Au pupitre, le chef d’orchestre arborait le T-shirt sous son veston pour «se rapprocher du peuple» sans doute durant cet événement très reposant où on entendra une succession d’oeuvres classiques des plus connues dont Le boléro de Ravel, l’Ouverture 1812 de Tchaïkovski, La chevauchée des walkyries du Wagner, Mars et Jupiter de Holst, Roméo et Juliette de Prokofiev, la 5e symphonie de Beethoven, et belle trouvaille L’Heptade de Serge Fiori, entre autres. Les numéros de la soprano Nathalie Choquette qui fera trois apparitions sur scène sont délicieux puisqu’elle enrichit ses performances de chant par son jeu d’actrice.
Dans un environnement de rock léger, les effets de lumières stroboscopiques pour ne pas dire psychédéliques, se marient à la sonorisation pour amplifier l’effet musical. À la fin de certaines pièces, des explosions avec fumée, retentissent derrière l’orchestre. Des microphones coiffent chacun des musiciens qui portent également un bracelet clignotant au rythme des musiques. Bref, s’il y en a pas que pour les oreilles, les yeux sont aussi mis à profit de cette présence percutante de l’Orchestre symphonique de Québec.
Si cette pop symphonique surprend et semble dénaturée l’atmosphère solennel et peut-être même musical, le public aime. Daniel Gélinas transportera peut-être son concept d’amplification ailleurs.
Le programme:
Mars, the bringer of war, The Planets, Gustav Holst,
Toccata et fugue en ré mineur, Jean-Sébastien Bach, orchestration de Leopold Stokowski
Ouverture candide, Leonard Berstein
Canon sur une basse obstinée, Johann Pachelbel
Ouverture 1812 (finale), Piotr Illitch Tchaikovsky
Montaigus et Capulets, Serguei Prokofiev
Oiseau de feu, berceuse et finale, Igor Stravinsky
8. Farandole, suite no 2, Arlésienne, Georges Bizet
9. Adagio pour cordes, Samuel Barber
10. La chevauchée des Walkyries, Richard Wagner
Jupiter, The bringer of jollity, The Planets, Gustav Holst
Boléro (extrait), Maurice Ravel
Photo © Vincent Azaïs