C’est le 21mai prochain que le premier long métrage semi-autobiographique du réalisateur Marc Joly Corcoran, Le miroir prend l’affiche au cinéma. En plus de le réaliser, il le produit lui-même avec Sandra Munger. Ce film audacieux et courageux qui aborde le thème de la libération, mais également un sujet plus tabou à découvrir, met en vedette Normand Daneau, Lise Roy, Bénédicte Décary, Guillaume Cyr, Élia St-Pierre, Tatiana Zinga Botao, Bruno Piccolo et Jacqueline Van de Geer. Un film déstabilisant à voir!
Résumé : «Jean doit se rendre en Belgique pour récupérer les cendres de sa mère et s’occuper de la succession, alors que celle-ci vient de se suicider. Elle lui lègue un miroir ancien, qui serait lié à un secret de famille bien enfouie, mais le très jeune conjoint de sa mère rend très difficiles ses démarches pour le récupérer.»
Un des grands exploits de ce film, autoproduit avec 45 000$, est la grande générosité et collaboration de tous les participants au projet pour créer une œuvre authentique, originale et surtout audacieuse, qui traite, oui de la libération, d’émancipation, mais aussi du cercle vicieux des modèles familiaux que l’on tend à reproduire.
Pour ne pas dévoiler les secrets et moments clés du film, je dirais seulement que ce film est la quête de Jean, interprété de manière sobre et efficace par Normand Daneau, alors qu’il recherche le miroir que sa mère lui a légué, mais également qui cherche à comprendre son manque d’émotions face à la mort de celle-ci. C’est en se remémorant peu à peu ses souvenirs d’enfance qu’il va finir par faire surgir la vérité qu’il se cache à lui-même et qui va enfin déclencher son processus de deuil.
Au niveau de la réalisation, Marc Joly-Corcoran utilise plusieurs procédés et une esthétique visuelle et sonore intéressants qui ajoutent de l’effet au film. Ainsi, la musique alterne entre des mélodies plus mélancoliques pour devenir tendue, à la limite agressante. Au niveau de l’image, il met d’abord toute l’emphase sur le personnage de Jean, et même parfois, les gens autour sont brouillés de flous. Comme si ce n’était que Jean qui importait dans l’histoire. Peu à peu, cela s’estompe et on découvre plus les autres personnages. Marc Joly-Corcoran utilise également une solide métaphore avec l’un des personnages, qui surprend et nous permet de faire des liens avec la suite de l’histoire. C’est extrêmement bien amené. Cependant, il y a certains moments, ou parties de l’histoire qui, à mon avis, n’ajoutent rien à ce qu’on nous raconte. Et je trouve cela dommage.
Au niveau de la distribution, Lise Roy et Bénédicte Décary qui incarnent la mère, chacune à leur époque, excellent vraiment dans leur rôle, passablement difficile à rendre attachant. Pourtant, on a de l’empathie pour cette mère au final. Il y a aussi la jeune Élia St-Pierre, que je découvre dans ce film, que j’ai trouvé très pertinente et juste à sa place.
Finalement, ce fameux miroir, qui est l’élément clé de cette histoire, j’adore comment il nous est présenté. C’est original et on a l’impression de se retrouver de l’autre côté de celui-ci lorsqu’on est en sa présence. J’aime bien aussi la façon que les souvenirs de Jean lui sont ramenés à travers ce miroir.
Au final, ce drame semi-autobiographique est authentique, audacieux et surtout courageux. Marc Joly-Corcoran dévoile une partie de son passé intime à travers cette œuvre qui nous déstabilise, mais dont on comprend qu’elle puisse être somme toute très libératrice.
Date de sortie en salle : 21 mai 2021 au Clap Ste-Foy
Durée : 85 minutes
Liste artistique
Normand Daneau: Jean
Lise Roy: Diane
Bénédicte Décary : Diane jeune
Guillaume Cyr: Bernard
Élia St-Pierre: Jeune fille
Tatiana Zinga Botao : Juliana
Bruno Piccolo: Fabrice
Jacqueline Van de Geer: Mère de Fabrice
Liste technique
Réalisation, scénario et montage: Marc Joly-Corcoran
Production: Marc Joly-Corcoran et Sandra Munger
Producteurs exécutifs: Jean-François Roesler et Yannick Sadler
Direction photo : Amélie Douville
Direction artistique : Mary Lee-Maynard
Accessoiriste : Gabrielle Le Clerc
Costumes : Camille Cormier-Renaud
Chef-electro : Gabriel Dupuis
Scripte : Alexia Boulanger
Son : Louis Desparois, Sébastien Froment et Martin Ferguson
Musique: Patrick Krouchian
Colorisation : Cyril Perrot-Botella
Coordonnatrice de production : Marie-Soleil Choquette
Directeur de production : Lucas Breton
Premier assistant réalisateur : Stéphane Bourdeau
Distribution : Filmoption International
Crédits photos : EXOGÈNE FILMS