Avec 11 chansons qui sont, essentiellement des reprises de succès, Yama Laurent ratisse large, de Gaston Mandeville à Céline Dion, en passant par Aretha Franklin, les Beatles et Patricia Kaas. Le disque s’ouvre avec «Naître», ce magnifique texte de Roger Tabra, popularisé par Marie-Chantal Toupin et que l’artiste Haïtienne livre avec conviction : «Naître, c’est toujours le hasard Être blanc, être noir… Que m’importe les dieux Je veux ouvrir les ailes». Parmi les autres temps forts de l’album, il y a «Ceux qui n’ont rien» (succès de Patricia Kaas), où s’installe le ton de la prière, soutenu par un très bel accompagnement au piano. Dans un registre fort différent, la jeune femme se montre aussi très à l’aise avec le soul d’Aretha Franklin, épaulée par l’excellent Lilyhe Choir dans «I say a little prayer».
Comme on pouvait s’y attendre, la gagnante de «La Voix» 2018 reprend «Let it be». On se souvient que l’interprétation de cette chanson avec Kelly Bado, lors des duels de «La Voix», avait soulevé l’enthousiasme de Paul McCartney lui-même. C’est avec Nanette Workman, que Yama a choisi de graver sur disque ce classique des Beatles. La jeune star s’offre un autre duo avec son coach, Garou, «Un peu de nous», une chanson plutôt banale écrite par ce dernier. Si «Humana» (Lara Fabian) semble assez proche de la version originale, les fans de Céline risquent de sourciller en entendant cette reprise vaguement «Motown» de «Ne partez pas sans moi», avec laquelle la diva de Charlemagne avait remporté le Concours Eurovision 1988.
En résumé, ceux qui aiment la voix de Yama seront servis, car, elle est à l’avant-plan. Pour ce qui est des arrangements musicaux de ces mélodies maintes fois entendues, ils sont, en général, plutôt prévisibles. Toutefois, le disque se termine avec une belle chanson originale de Didier Golemanas et Rick Allison, «Chanter est ma couleur»: «Je suis tout ce que j’ai Je donne tout ce que je suis La seule chose que je sais Je vis pour chanter».
Yama Laurent – Yama
3 / 5