De la belle visite en ce premier soir de février 2024, à la Salle Bourgie, avec le quintette à vent américain, Imani Winds. On y interprétera, entre autres, des pièces écrites spécialement pour cette formation à la longue feuille de route. En un peu plus d’un quart de siècle d’existence, l’ensemble s’est produit avec plusieurs grands noms du jazz dont Steve Coleman et le regretté Wayne Shorter. Le concert qu’on nous propose s’intitule Black and Brown et met en valeur des oeuvres de compositeurs de couleur.
En écho à la mort de George Floyd
D’entrée de jeu, on entendra I Said What I Said de Damien Geter, une pièce qui ouvre «énergiquement» le concert avec des «syncopes vives», selon les explications du corniste Kevin Newton, transcrites dans le programme de la soirée. Cette partition, créée en 2022, fait référence à la mort de George Floyd, un Afro-Américain tué par un policier blanc à Minneapolis, en 2020. Monsieur Newton précise le sens du titre de cette oeuvre: «depuis la mort de George Floyd, l’expression «j’ai dit ce que j’ai dit» sert à exprimer la frustration et l’agacement ressentis lorsqu’on n’est pas entendu ou qu’on se voit demander des précisions inutiles.»
Hommage à cinq grandes personnalités
Suivront des extraits de la série Giants du compositeur Carlos Simon, où ce dernier dépeint le travail et la personnalité de cinq Noirs américains qui l’ont marqué : Bessie Smith, Herbie Hancock, Maya Angelou, Ronald E. McNair et Cornel West.
Musique cubano-américaine
Le quintette interprétera, également, quelques pièces du compositeur cubano-américain Paquito D’Rivera, figure emblématique du jazz et de la musique latine.
Manhattan: source d’inspiration
On entendra aussi des extraits de Rubispheres de la flûtiste Valerie Coleman, fondatrice d’Imani Winds. La compositrice a choisi des mouvements écrits pour flûte, clarinette et basson, qu’elle qualifie de «branchés, rythmés et virtuoses». Cette musique a été composée en hommage au Lower East Side de Manhattan. Le mouvement central, Serenade, évoque le quartier Washington Heights.
Souvenir de Billy Taylor et Nina Simone
Pour terminer, I Wish I Knew How It Would Feel To Be Free du compositeur de jazz Billy Taylor, dans un arrangement du clarinettiste d’Imani Winds, Mark Dover. Enregistrée pour la première fois par Taylor en 1963, cette chanson a ensuite été reprise comme hymne par des militants des droits civiques, puis, en 1967, par Nina Simone, sur son album Silk & Soul. Les membres du quintette voient cette pièce comme «un juste hommage aux musiciens devanciers des compositeurs au programme» de Black and Brown.