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Accueil Musique

L’énergique volubilité musicale de Jean-Efflam Bavouzet

Eric Sabourin par Eric Sabourin
22 avril 2018
en Musique
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L’énergique volubilité musicale de Jean-Efflam Bavouzet
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Un siècle entier après sa mort survenue en 1918, de larges pans de la musique de Debussy continuent de dépayser ou d’interroger le grand public. Même celui fort passionné qu’on qualifie de mélomane ne parvient pas tout à fait à effectuer autant de voyages en pays mystérieux, au fil d’un programme de récital aussi riche, car il y a profusion de morceaux miniatures chez Debussy et chacune de ses pièces est une suite d’harmonieuses ou enlevantes envolées par lesquelles on médite et flâne en secret vers tant de beautés ou impressions intérieures à tel point que le temps devient une quatrième dimension (comme à la lecture de Marcel Proust surtout de sa Recherche du Temps Perdu).

Choyés par l’artiste, nous avons eu droit aussi à de précieux privilèges dont seuls des êtres fermés à l’art de recevoir avec humilité les dons ou partages généreux d’un tel homme auraient pu se plaindre: ainsi, devant une salle Bourgie avec hélas encore beaucoup de sièges vacants (tout comme l’an dernier et aux autres récitals que j’ai pu entendre de lui, ici, comme dans d’autres villes de notre pays), le pianiste Jean-Efflam Bavouzet a joint sa parole d’expert d’une oeuvre qu’il a explorée et répétée tant de milliers d’heures à son art personnel du toucher. Afin de nous faire valoir les oeuvres, il a fait de cette soirée une classe de maître et j’en fus hautement ravi. Peut-être a t-il réussi à nous incliner à mieux comprendre le compositeur dont il célèbre si souvent l’existence en ses récitals et enregistrements tout comme nous en nos Journées Debussy mises à l’honneur à la salle du Musée des Beaux-Arts de Montréal. L’assistance était exclusivement composée de têtes blanches et, jeudi soir 20 avril, le beau temps n’était toujours pas parvenu à éclaircir notre ciel grisâtre ni à réchauffer l’atmosphère extérieure. On ne court donc pas les récitals de cet artiste comme ceux de Pollini faisant salle comble dans une grande Maison Symphonique. Peut-être faudrait-il élucider les raisons de ces préférences.

Élève de Pierre Sancan (soit le même professeur au conservatoire de Paris qui compléta la formation d’Alain Lefèvre tout à fait à la même époque soit la décennie 1980), Jean-Efflam Bavouz a ébloui le monde de la musique classique avec un quintuple album faisant l’intégrale de l’oeuvre pour piano de Claude Debussy. Il est publié en coffret chez Chandos 10743(5) et il vaut largement les quatre-vingts dollars qu’on exige. Disons, sans détour, que cet excellent virtuose maîtrise son instrument comme le percussionniste idéal qu’il a déjà été (jadis) et des couleurs étonnantes naissent de l’instrument quand il interprète Debussy. Certaines oeuvres prennent des teintes splendides quand on se donne le temps de bien les articuler et de les jouer plus calmement qu’il n’a de propension à le faire cependant.

Bien mal placé serait celui qui oserait faire la leçon à Jean-Efflam Bavouzet à propos de ce qu’est ou doit être Claude Debussy, entendons-nous. Ce compositeur qu’il interprète tout de même splendidement, à sa façon, a cependant ses génies. Au troisième livre de son intégrale Chandos sur Debussy, l’interprète Bavouzet écrit ceci: «Nous avons beaucoup à apprendre de Debussy. À mon avis, peut-être encore plus que Chopin (sic…de…Chopin), il pousse le pianiste dans ses retranchements les plus intimes»(disque 3, page 26). Sans discuter de l’énormité peu assurée (son peut-être nous l’indique) de cet abaissement de Chopin comparé au compositeur français qui a révolutionné les couleurs orchestrales à une époque où Wagner dominait tous les vents des outres musicales gorgées de surprises allemandes, l’oeuvre pour piano de Chopin, il me semble, reste -sans commune mesure- vu l’immensité beaucoup plus vaste de l’oeuvre pianistique de Chopin- dont l’invention, la rigoureuse disposition et l’élocution irréprochables sont absolument géniales donc tout à fait intouchables . Cependant, il est vrai que dans l’intimité de Debussy, on s’écoute peut-être plus jouer en suspension ou en errances, d’ailleurs moins vite et de manière plus introvertie que ne joue M. Bavouzet. Je ne sais si monsieur Bavouzet est capable d’un temps d’arrêt pour réfléchir à la peu concluante comparaison entre Chopin et Debussy. La volubilité de son expertise s’en enrichirait.

Je me suis cependant souvent demandé, durant ce récital, ce qui fait qu’un interprète est immensément grand quand un autre plaît encore, certes, mais ne reste qu’excellent. Qu’est-ce qui faisait jadis, par exemple, de toute interprétation du regretté Stefan Askenase (professeur de Marta Argerich) une mer d’émotions bouleversantes et. dans le cas de ce récital du jeudi soir 19 avril, un simple beau moment fort appréciable à l’écoute d’un artiste comme monsieur Bavouzet? Reconnaissons tout de suite que ce pianiste français nous a enrichi d’une belle expérience intellectuelle à laquelle les mots d’une conférence de maître peuvent avoir suppléé à ce je ne sais quoi d’absent. Par souci de justesse, j’ai décidé de me replonger dans le Debussy de ma jeunesse enthousiaste: j’ai réécouté toute ma collection de ce répertoire afin de mieux comprendre. J’ai pris ce prétexte de révision de mes sensations intérieures et relu avec transport le magnifique livre intitulé Debussy d’Émile Vuillermoz (Flammarion, Paris, 1957, 153 pages) et j’ai aussi suivi les conseils de M.Bavouzet en prenant conscience des textes savants de Roger Nichols que Chandos offre cinq fois en amplitude dans le coffret Chandos. Je n’ai pas omis de relire également Jean-Efflam Bavouzet lui-même en ces cahiers d’accompagnement, lui qui nous a disertement parlé des oeuvres qu’il jouait ce qui m’a vraiment beaucoup plu, car il est juste d’affirmer qu’il a une vision panoramique de l’oeuvre pianistique intégrale qu’il déclame les yeux fermés à la plus haute vitesse cybernétique. Mais, pour une fois, ma recension musicale d’un récital attendu m’a inspiré à m’interroger plus gravement encore qu’à l’habitude sur l’art poétique. Qu’est-ce qui fait qu’un homme artiste en l’occurrence ici un pianiste interprète soit poète bouleversant alors qu’un autre n’est que brillant? En résumé, qu’est-ce qui fait la différence entre un bon Aldo Ciccolini et un éblouissant Alexis Weissenberg qui, lui aussi, jouait souvent tout trop vite? Je me suis surtout appliqué à réécouter l’album du concert en direct du second livre des Préludes de Debussy sous les doigts et le sentiment de haute inspiration de Svjatoslav Richter (Turnabout TV-S3460), puis l’album sensationnel de Claudio Arrau (Philips9500676) du second livre des Préludes, celui aussi où on l’entend respirer et porter du poids de ses avants-bras et de son dos sur les accords et sonorités du compositeur français jusqu’au bout du cosmos sonore (9 septembre 1959, Festival d’Ascona Ermitage149 ADD) et j’y ai revu la danse et la méditation transcendantale d’Arrau. Finalement, j’ai réécouté Mitsuko Uchida, les vieux albums du pianiste alsacien Walter Gieseking (Angel 35067) pour clore le tout avec les enregistrements nettement surpassés aujourd’hui de Paul Lewis sur Nonesuch (H-71365 et H-71322) et ceux de Arturo Benedetti Michelangeli. Nul doute que la vélocité de Jean-Efflam Bavouzet se situe au-dessus de cette mêlée prestigieuse de l’enregistrement pour la virtuosité seule, mais nettement en deçà de Arrau et Richter. De la même façon, le pianiste de chez nous, André Laplante, domine toutes les versions entendues de l’oeuvre pour piano de Maurice Ravel avec Louis Lortie (hormis les Miroirs par Richter en une version que je ne réentends que sur you tube, privés comme nous sommes des copies de tant d’enregistrements détruits par des collectionneurs -je ne nommerai pas ces gaspilleurs de 150 000 disques compacts anéantis au pied du Plateau Mont-Royal- qui pulvérisent leur collection de mille façons atroces).

M. Bavouzet a donc le plus généreusement du monde présenté en récital le second livre entier des Préludes, précédés d’un choix de trois préludes du premier livre sans oublier l’apéritif des éternelles pages enlevantes quoique faciles ou plus accessibles intitulées Ballade, Nocturne et Danse. Pour compléter ce programme immense de rêveries infinies, il a offert le premier livre des Images donc Images 1. Il y en a, en somme, neuf compositions qualifiées d’images: chaque groupe de trois est appelé Images dont une première série de trois appelées Images, elles aussi en trois volets, mais des «Images oubliées» très différentes des six autres en triplettes, numérotées 1 et 2. Enfin, on a eu droit à un rappel amusant avec la première étude pour piano qualifiée Pour les cinq doigts…M. Bavouzet nous a joué théâtralement la rivalité des deux mains bouffonnes quasiment avec l’art divertissant des ventriloques.

Pour l’heure, tout étant sujet à changement dans la personnalité des artistes de grand talent, Jean-Efflam Bavouzet est un excellent virtuose qu’il fera toujours plaisir de retourner voir et entendre. Nous l’avions entendu plusieurs fois à cette même Salle Bourgie nous jouer un pan d’oeuvres françaises diverses et aussi du Schubert, enfin ces récitals ne laissèrent pas un souvenir impérissable de son passage comme celui de Maurizio Pollini qui nous jouait, dimanche dernier, le même second livre des Préludes de Debussy. Tant de maîtrise sonore, tant de virtuosité bien supérieure chez M. Bavouzet (vu aussi l’âge actuel de monsieur Pollini, bien sûr), donc une virtuosité supérieure à quiconque dans ce répertoire, et, pourtant, sans que je puisse me l’expliquer autrement que par une propension à tout jouer trop vite, à ne pas laisser respirer et reposer l’agencement des harmonies qui se créent et se déposent, une légère déception sur le plan poétique.

Aux enfants de 8 ou 9 ans de mes classes qui débutaient dans l’art de la diction et à qui je faisais valoir la beauté mélodieuse de notre langue française, je leur offrais volontiers du Verlaine, du Baudelaire, du Rimbaud dont ils raffolaient bientôt. On n’éduque bien et durablement qu’avec les classiques (des enfants de 10 ans connaissent et jouent par coeur toutes les Études de Chopin, apprendre un sonnet de Verlaine ou de Nelligan n’est rien et n’est pas de la torture!). Et ils excellaient, peu à peu, à ne plus déclamer le texte trop vite, machinalement ou trop pressés d’en finir, mais à en extirper la saveur, soit la substantifique moelle (Rabelais), avec lenteur attentive. En calmant les chevaux-vapeur de leur énergique volubilité, de leur prodigieuse mémoire fidèle à la moindre virgule, mes souriants enfants prenaient vie à la poésie et non seulement à l’amusement passager des vocables ou à la rime récurrente. En somme, pour clore le parallèle en musique, Claudio Arrau prend son temps dans Debussy, Svjatoslav Richter folâtre son Debussy phénoménal en caresses inspirées de ses gigantesques mains agiles vers d’emportantes rêveries, mais Jean-Efflam Bavouzet se propulse, lui, à toute vitesse hors des oeuvres comme un cosmonaute affamé de nouvelles nébuleuses desquelles il ne songe qu’a ressortir tout de suite vers d’autres encore… sans se soucier d’un arrêt, d’une pause qui eût pu déranger le foisonnement des idées qui l’animent probablement mais que notre lent cerveau de fils de paysans transis d’hivers interminables, sans doute, n’est peut-être pas apte à saisir! Mettons ça poliment ainsi, avec un sourire et deux ou trois clins d’oeil! À la réception, la bousculade perpétuelle où, en posture agitée, se place monsieur Bavouzet est l’oubli de souligner qu’une oeuvre musicale est souvent une promenade méditative de la plus haute poésie, pas toujours une course folle. L’amour de la nature si connu chez Claude Debussy qui le fait ressembler lui aussi à un Jean-Jacques Rousseau en ses promenades sylvestres en Île-de-France ou ailleurs, pourrait le lui indiquer. Passons donc l’offre récurrente de la balade éclair en Formule-1 pour le vélo ou la marche en forêt dense et humble appelée la Sylve des Sous-Bois de Claude Debussy jusqu’en ses clairières. Mais qui suis-je pour suggérer ainsi une promenade dans la Forêt des Fausses Reposes de Versailles par-delà Marne-la-Coquette (Poulenc) et la forêt de saint-Cloud jusqu’à Louveciennes et Chatou aux abords de la Grenouillère (Renoir)? C’était le pays de mes courses matinales pendant les vingt-cinq ans où j’errais la tête peine de cette musique de Ravel et Debussy dans les Hauts-de-Seine. Merci M.Bavouzet d’avoir fait resurgir tout ça par vos paroles, vos écrits et la danse énergique de vos doigts en cet agréable récital.

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Professeur de littérature française et québécoise, Éric Sabourin a été reporter à CKAC, correspondant de Radio-France Outremer à Montréal, envoyé spécial des stations radiophoniques de Télémédia aux premières élections démocratiques dans le bloc de l’Est à la chute du mur de Berlin, enfin reporter à la première crise du Golfe persique, puis chroniqueur et enfin critique littéraire au cahier Livre du journal Le Devoir jusqu’en 2001.

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