Parmi les nouveautés à l’affiche depuis le 9 décembre, au cinéma Le Clap, The Fabelmans (Les Fabelman en version française), écrit, réalisé et produit par Steven Spielberg a attiré mon attention. Ce film est une fiction semi-autobiographique où ce légendaire cinéaste revisite son enfance et sa passion pour le cinéma. Il en profite pour faire un bel hommage à ses parents qui, chacun à leur façon ont formé le prolifique créateur qu’il est devenu.
Les Fabelman (The Fabelmans) Un film de Steven Spielberg
Présenté en V.O.A et en V.F Durée: 151 min
Résumé : Une semi-autobiographie basée sur la propre enfance de Spielberg dans l’Arizona d’après-guerre, de l’âge de sept à dix-huit ans.
Peu avant l’arrivée de ce film en salle, j’ai lu la biographie romanesque Steven avant Spielberg de Gilles Penso, qui est une analyse détaillée de la filmographie de Spielberg, en lien avec son enfance, ses peurs, ses aspirations, ses fascinations, ses idoles, ses parents, sa famille, mais surtout sa passion pour la caméra et la réalisation. Déjà, dans la bande-annonce du film j’ai pu voir des moments clés de l’enfance de Spielberg qui sont décrits dans le livre.
Les amoureux de cinéma comme moi seront totalement captifs et émerveillés par ce film d’une durée de 2h30 minutes, mais qui ne semble durer qu’un moment. En plus d’être émerveillé par l’esprit créatif de ce jeune garçon déjà si talentueux, on est touché par sa relation étroite qu’il a avec sa mère. On sent tout l’amour qu’il a pour elle et toute l’admiration qu’elle a pour lui. Tous deux des êtres artistiques, anxieux, qui gèrent leurs émotions par leur art, ils sont tellement similaires, qu’ils sont beaux à voir. Et il y a sa relation avec son père, qui, bien que plus tumultueuse, a permis à Steven de développer son côté plus scientifique, plus terre à terre, et sa détermination à faire des trouvailles de génie pour faire ses films. Son père étant un scientifique, travaillant, workaholic dont Steven suivra les traces dans son propre métier.
Parmi mes scènes préférées, il y a, tout comme dans le livre, la rencontre du jeune Steven sept ans, avec le cinéma, alors qu’il va voir le film Sous le plus grand chapiteau du monde avec ses parents, sur grand écran, où un train entre en collision avec une auto qui fait dérailler le train. Déjà craintif avant de voir le film, cette scène lui fera tellement peur qu’il en aura des cauchemars. Il va essayer d’apprivoiser cette peur, en refaisant jouer cette scène à l’infini, à la maison avec ses jouets, en filmant un court-métrage de cette tragédie.
Une autre scène que j’aime beaucoup est celle où on assiste à la production de son premier court-métrage mettant en scène ses amis, à la guerre. On voit tout l’ingéniosité dont il fait preuve pour faire ce film avec les moyens du bord. C’est génial.
Au film des ans, Steven aura son père qui lui explique le fonctionnement technique d’une caméra, les 24 images par seconde qui créent le mouvement, etc.. Et il aura sa mère qui va l’encourager à surmonter ses peurs et à gérer ses émotions par l’art, en créant ses films. Entre la science (la tête) et l’art (le cœur), Steven va devenir le grand cinéaste que l’on connaît. Il va d’abord faire des films en utilisant ses sœurs, puis aidé de son père pour la technique et ses amis comme acteurs, il va créer des courts-métrages pour son école et il va être le vidéaste officiel de la famille pour capter des images des vacances familiales et malencontreusement découvrir un secret qui va bouleverser l’équilibre de sa famille. La maman, pianiste (Michelle Williams) est sublime de sincérité, de candeur, de profondeur. On est ému maintes fois par ses performances de jeu. Que ce soit lorsqu’elle danse autour du feu, ou qu’elle regarde le court-métrage révélateur dans la chambre de son fils, on ne peut qu’être ému par son regard dont jaillissent toutes ses émotions.
Le papa ingénieur (Paul Dano) est plus discret, plus effacé, plus cérébral, mais on sent toute l’admiration et l’amour qu’il a pour sa femme et pour son fils, surtout vers la fin du film, et c’est très touchant de le voir tenter de sauver l’éclatement familial.
Le jeune Sammy, qui est interprété par plusieurs acteurs, est très touchant à regarder se découvrir une passion, mais également à devoir gérer les oppositions de son cœur et sa tête, son art versus sa famille, ses amis, ses amours.
Ce film est excellent, divertissant et un beau complément après avoir lu la biographie de Spielberg.
Drame réalisé par Steven Spielberg. Scén.: Steven Spielberg, Tony Kushner. Mus. orig.: John Williams. Int.: Michelle Williams, Paul Dano, Seth Rogen, Gabriel LaBelle.
Pour l’horaire de tous ces films au cinéma Le Clap ainsi que la liste des autres films présentés dans ce cinéma : http://www.clap.qc.ca/
Lien vers mon appréciation de la biographie romanesque de Steve Spielberg : https://lesartsze.com/steven-avant-spielberg-un-bel-hommage-au-genie-creatif-de-spielberg-et-une-analyse-detaillee-de-sa-filmographie/