En cette fin du mois d’aout, le cinéma Le Clap présente plusieurs nouveautés dont les nouveaux mutants et Petit Pays, un film témoignage et hommage aux gens du Burundi et du Rwanda. Il y a aussi ce film français qui a capté mon intérêt, Les Parfums mettant en vedette Emmanuelle Devos et Grégory Montel (série Dix pour cent, Appelez mon agent). C’est un film charmant, tout en nuance, en fragrance, avec quelques effluves d’humour et une belle complicité entre les deux personnages principaux.
Parfums, Les de Grégory Magne
Présenté en V.O.F. Durée: 101 min
Résumé : Anne Walberg gagne sa vie avec son nez. Grâce à son odorat hypersensible, elle est devenue une véritable vedette dans le monde du parfum. Ses fragrances sont vendues à de nombreuses entreprises. Son tempérament aussi fait jaser, puisque le succès a fait d’elle une diva égoïste. Guillaume, son nouveau chauffeur, n’est pourtant guère intimidé par sa réputation. Il n’a pas peur de lui tenir tête. C’est d’ailleurs à cause de son sens de la répartie qu’Anna hésite à se passer de ses services.
On appelle un «nez», quelqu’un ayant le sens de l’odorat particulièrement développé. Les personnes ayant ce talent sont peu nombreuses et elles sont souvent recrutées par les grandes marques pour créer et développer de nouvelles fragrances. Anne Walberg est l’une de ces personnes et elle semble obsédée par son métier et les odeurs. Partout où elle est, elle analyse tout ce qu’elle sent et en décortique les éléments. C’est une personne bien seule, centrée sur elle-même et son odorat, incapable de socialiser.
Guillaume, son nouveau chauffeur, lui ne pense qu’à reprendre sa vie en main et par le fait même, sa fille une semaine sur deux. Au contact d’Anne, malgré son air hautain et ses exigences exagérées, il va peu à peu s’intéresser aux odeurs, et il va sortir Anne de son cocon de fragrances dans lequel elle s’est enfermée au fil du temps.
Les comédiens Emmanuelle Devos et Grégory Montel forment un tandem irrésistible. Emmanuelle sait bien capter notre attention sur son métier des plus méconnu et fascinant, je dois le dire. Et surtout, elle réussit à nous faire aimer son personnage, bien qu’on la perçoit dès le début comme quelqu’un d’égocentrique, rigide et sans chaleur. Peu à peu, au contact de Guillaume, on va découvrir la vraie nature d’Anne, cet être solitaire qui ne sait plus comment interagir socialement et qui se sent bien seul parmi ses parfums.
Grégory Montel a un charme fou et avec peu de mots, de la compassion, et des nuances dans le regard, il crée une belle complicité avec sa partenaire de jeu.
Le réalisateur n’hésite pas à mettre l’accent sur ce duo, en les filmant en gros plan, souvent en huis clos, dans l’auto. Sans jamais hausser le ton, ils se sermonnent, se conseillent et nous font rire, sans fanfare, sans grand éclat, mais avec subtilité et finesse dans le jeu.
C’est assurément une délicate comédie, rafraichissante, et sans histoire d’amour entre les protagonistes, juste un amour profond pour les mélanges d’odeurs pour en créer des fragrances. En plus de les voir s’apprivoiser, le public est témoin de leur transformation petit à petit, au contact l’un de l’autre et cela nous réconforte. Et à la fin du film, j’avais curieusement envie d’aller me promener dans le rayon des parfums.
Comédie écrite et réalisée par Grégory Magne. Mus.orig. : Gaëtan Roussel. Int. : Emmanuelle Devos, Grégory Montel, Gustave Kervern.
Petit pays Un film de Éric Barbier
Présenté en V.O.F. Durée: 113 min
Résumé :
Au Burundi, Gaby est un jeune garçon plein de vie et parfois indiscipliné. Son père, Français, gère des chantiers. Sa mère, elle, est d’origine tutsie. En plein cœur des années 90, Gaby et sa sœur seront témoins des tensions raciales et politiques qui s’accentuent peu à peu jusqu’à mener à une guerre civile dans cette partie de l’Afrique et au génocide des Tutsis par les Hutus au Rwanda.
Ce que j’adore de ce film, c’est de pouvoir plonger dans le quotidien d’une famille au Burundi. On découvre comme les gamins s’amusent entre eux, vont à l’école, déjeunent le matin. Il y a même un moment magique, où on est témoin d’une cérémonie de mariage au Rwanda. C’est joyeux et festif à souhait. C’est intéressant de voir l’intimité de gens dont on ne connaissait que le destin tragique du génocide. Pour lire la suite : https://lesartsze.com/petit-pays-un-film-temoignage-et-hommage-aux-familles-du-burundi-et-du-rwanda/
Drame réalisé par Éric Barbier. Scén. : Éric Barbier, d’après l’œuvre de Gaël Faye. Mus. orig. : Renaud Barbier. Int. : Jean-Paul Rouve, Djibril Vancoppenolle, Dayla De Medina.
Pour l’horaire de tous ces films au cinéma Le Clap ainsi que la liste des autres films présentés dans ce cinéma : http://www.clap.qc.ca/