La Fondation Phi, dédiée à la présentation d’oeuvres d’art contemporain à Montréal, présente une exposition de l’artiste britannique originaire du Ghana, Larry Achiampong. L’explorateur de reliques est, en fait, une nouvelle version de son projet Relic Traveler qui se veut une évocation de la montée des nationalismes, parallèlement aux efforts des Africains pour unifier politiquement leur continent.
En entrant dans la première des trois salles de l’expo, on constate que le plancher a été peint dans une teinte rougeâtre, rappelant la couleur de sols africains, m’explique une guide. Comme on peut le voir sur la photo ci-haut, la première installation met en scène des mannequins habillés en combinaisons militaires. Certains portent un casque de cosmonaute indiquant vraisemblablement qu’ils voyagent dans le temps, pour que le passé leur permette de mieux comprendre le présent et préparer l’avenir.
Ces «personnages» sont placés devant des drapeaux aux couleurs de celui du Ghana, où l’on voit 54 étoiles représentant autant d’États africains souverains. On en déduit que ces étoiles symbolisent le souhait de l’artiste de voir ces États s’unir de façon à ce que l’Afrique devienne plus forte dans ses rapports avec le reste du monde.
Un film en écho à la pandémie

Un espace est aménagé pour la présentation, en alternance, de cinq vidéos de la série Relic d’Achiampong. Au moment de ma visite, j’ai pu visionner Reliquary 2 (2020), un film d’une dizaine de minutes, constitué de séquences animées et d’images apocalyptiques captées par des drones survolant les ruines de la jetée ouest de Brighton, en Angleterre.
Le texte est en quelque sorte une lettre de l’artiste trentenaire à ses enfants dont il a été séparé durant la pandémie. Achiampong se dit inquiet : «Qui aurait cru qu’une maladie pourrait arrêter le temps?» Il évoque aussi des inégalités sociales en Grande-Bretagne, affirmant que les noirs qui vivent en ce pays sont plus susceptibles que les autres d’être affectés par la COVID-19. Alors que l’avenir est incertain, le narrateur termine pourtant sur une note positive : «I am ready! We are ready!»
Des images de style bédé

Enfin, une salle est consacrée à une installation murale composée d’illustrations créées pour le film Reliquary 2, par Wumi Olaosebikan, alias Wumzum, collaborateur et ami de longue date de l’artiste. Précisons que cette expo a été scénographiée avec la collaboration de Larry Achiampong en contact virtuel.
Larry Achiampong – L’explorateur de reliques
Fondation Phi, 465, rue Saint-Jean, Vieux-Montréal
Jusqu’au 9 janvier 2022