Lionel Richie fait partie de cette armada de demi-dieux des stades, issu de la cohorte des baby boomers, qui carburent sans ambages à leurs succès d’antan, et remplissent les gradins en un clin d’œil partout dans le monde, y compris au concert de couronnement de son ami, le roi Charles III. D’ailleurs, au Centre Bell hier soir, toutes loges débordantes, le show All Night Long a filé doux pendant près de 2 heures, serti de ces grands succès qui dansent dans nos têtes depuis ses débuts marquants en 1982.
Grandiose
D’entrée de jeu, le spectacle grandiose à saveur américaine a pris son envol avec un montage vidéo des moments clés dans la carrière de l’icône de 74 ans. Puis le plancher de la passerelle de scène s’est fendu pour faire un passage à Lionel Richie, juché dans toute sa gloire sur une plate-forme mobile, arborant une redingote blanche éclatante.
Dans ce type de concert à grand déploiement, on ne lésine pas sur les moyens. Ainsi entouré de spots lumineux verticaux qui rappellent les colonnes d’un temple, rien de moins, celui qui est juge à l’émission American Idol depuis 5 ans, a brisé la glace en chantant Hello, une de ses hymnes inoubliables et très à propos. D’ailleurs, on pouvait se procurer, le temps d’un soir seulement, un drink nommé Hello dans les concessions de l’amphithéâtre.
La forme à 74 ans
Au-delà des bijoux de balades comme Truly, You are, Three times a lady, Endless love, qui ont bercé nos peines et nos joies en amour, Lionel Richie semble dans une forme remarquable. Avec cette sveltesse épatante, ce ventre plat dont il peut se targuer d’être fier, ces longues enjambées avec lesquelles il traverse aller-retour l’avant-scène déportée et ces bras tendus, symbole d’un accueil universel, d’un don de soi aussi, ce natif de l’Alabama, se comporte comme une invincible méga star.
La voix
En vrai, sa voix, si elle est authentique et qu’elle garde les secrets de ses signes distinctifs, caressante et enveloppante à souhait, au Centre Bell, elle disparaît trop souvent dans la cacophonie musicale des 5 musiciens qui l’accompagnent. Était-ce voulu ainsi? Était-ce le lot de ces amphithéâtres gigantesques de provoquer une réverbération excessive et une perte d’intensité sonore?
L’homme
Quoi qu’il en soit, ce rendez-vous avec une présence charismatique, si court soit-il, permet de saisir une parcelle de l’homme. Que ce soit lors de ses interventions ou installé au piano à queue blanc pour Easy et Sail on entre autres, on saisit un être chaleureux mais exigeant tout autant que lors de ses échanges complices et humoristiques avec ses musiciens qui souvent marchent de chaque côté de lui lors des montées sur le proscenium avancé. D’ailleurs les images qui défilent en arrière-scène, les multiples écrans de rediffusion en haut de la scène et la conception même du plateau créent cette connexion et ce rapprochement avec le public.
Lionel Richie, baignant de sueur, disparaîtra très brièvement à 2 reprises pour des changements de veston, du cuir noir au veston à paillettes orange brûlé pour ses chansons finales, cette fois jouées sur un piano à queue ayant surgi de la fosse : non les moindre, Still, Say You say me, Wwe are the world et au rappel All night long.
En conclusion, avec une brochette de balades intemporelles, une ambiance magique et l’énergie qu’apporte Lionel Richie, on se sent vite emporté.es dans un autre monde et c’est bien ainsi.
Earth, Wind and Fire
Soulignons également, une première partie avec le groupe mythique, Earth, Wind and Fire fondé en 1967, composé de 12 musiciens dont il reste trois membres originaux, qui pendant une heure ont livré leurs plus grands succès tel que Got to get you into my life et September.
Suivez notre photographe Sébastien Jetté.