Marc Déry a su piquer notre curiosité, dès le début de l’été, en lançant la chanson Miss Météo qu’on peut sans doute qualifier d’électro-dance. C’est là l’un des nombreux styles musicaux du cinquième album solo de l’ex chanteur, bassiste et guitariste du groupe Zébulon. La musique de Atterrissage qui ouvre l’album, rappelle les Beatles (Something). Les arrangements de Déry (contrebasse, guitare électrique, etc) et Pierre-Luc Cérat (basse, claviers, programmation) sont riches, mais peut-on en dire autant du texte : «On s’ramasse toujours à côté de la piste mais on s’en criss» ? On passe ensuite à l’agréable pop planante de Le vent dans le cou, mais là encore, le choix des mots laisse perplexe : «On est partis sur une sheer Tes pieds accotés su’l dash». Nouveau changement d’environnement sonore dans Pollen au refrain en innu, interprétée avec Florent Vollant. Quand j’y pense est sans doute l’une des plus dansantes de l’album, grâce, entre autres, aux «hand claps» de Claude Champagne et que dire, ici, de l’hallucinant jeu de piano d’Alain Quirion ! Une dénonciation du capitalisme paradoxalement très festive !
L’auteur-compositeur s’offre aussi une incursion country très réussie avec l’émouvante Fils caché, très bien servie par Madeleine Bouchard au violon. Moment touchant, également, que cette chanson de notre quinquagénaire à sa fille Alice, avec la participation vocale de la principale intéressée. Enfin, la reprise de Au secours vient clore le disque tout en douceur. Malgré un autre texte discutable («Le mix a plus de high un peu moins de low mid»), la musique est belle rappelant, ici, A whiter shade of pale (Procol Harum) et peut-être même On dirait le sud de Nino Ferrer. Quant à la pochette de couleur flamboyante, on y trouve la reproduction d’une partie d’une oeuvre plutôt déroutante de Brigitte Matte, intitulée «Balayer le désert».
Bref, malgré ses failles, Atterrissage mérite l’attention et s’écoute, en général, avec plaisir.
Marc Déry – Atterrissage
3 / 5