Mystérieuse derrière ses éternelles lunettes fumées, Melody Gardot rayonnait sur la scène de la Salle Wilfrid-Pelletier, ce soir (2 juillet), entourée d’un imposant orchestre d’une quinzaine de musiciens. Avec ses allures de star de cinéma, la chanteuse à la voix de velours a ravi le public du Festival international de jazz de Montréal avec ses rythmes brésiliens et ses chansons de soul et de cool jazz.
Ceux qui, comme moi, ont vu Melody Gardot au TNM, en 2008, découvrent une femme métamorphosée! À cette époque, l’artiste s’amenait sur scène en s’appuyant sur une canne, en raison des séquelles d’un accident survenu quelques années plus tôt. Déjà, lors de sa visite au FIJM, en 2016, madame Gardot affichait une meilleure forme physique. Mais, cette fois-ci, on la voit danser sur des rythmes de bossa nova, plus enjouée que jamais!
Chansons d’amour
C’est toutefois dans les ballades et les chansons d’amour qu’elle semble à son apogée. Love Song, de l’album Sunset in The Blue est l’un des premiers temps forts de la soirée, suivie de l’indémodable C’est magnifique. Oh what a beautiful dream Oh what a beautiful scene C’est magnifique, murmure-t-elle, comme dans un rêve…
Un quintette de haut niveau
On la sent très en harmonie avec son quintette de musiciens de très haut niveau, dont le pianiste Philippe Powell, fils de Baden Powell de Aquino, célèbre guitariste et compositeur brésilien. La chanteuse a d’ailleurs lancé, l’an dernier, un album avec Philippe Powell intitulé Entre eux deux. Parmi les pièces de cet opus, on aura droit à Samba Em Prelúdio (Un jour sans toi), chanson composée par Baden Powell et Pierre Barouh. Splendide!
Quant à l’ensemble de cordes montréalais dirigé par Jean-Michel Malouf, il a ajouté du lustre à ces musiques enchanteresses. À certains moments, la chanteuse a elle aussi dirigé à sa façon les musiciens, comme si elle voulait préciser ou compléter les indications données par le chef québécois.
En français
L’auteure-compositrice-interprète américaine qui partage sa vie entre plusieurs villes dont Paris, s’adresse au public montréalais en français à plusieurs reprises. Aussi, elle nous remercie de l’avoir choisie, parmi tous les spectacles et divertissements offerts. Voilà ce qu’on appelle la politesse des grands!
Âgée de 38 ans, la dame a déjà tout un catalogue de pièces qui lui collent à la peau. Entre autres, on applaudira à tout rompre Les Étoiles. Au rappel, elle s’installe au piano et reprend une chanson de ses débuts My One and Only Thrill. Déjà terminé! Comme le temps passe vite en si exquise compagnie!
Mathew V : Un nouveau crooner
En ouverture de la soirée, le chanteur canadien Mathew V est venu interpréter ses reprises de standards américains, avec une touche queer, en commençant par The Man I Love, d’Ella Fitzgerald. Accompagné d’un pianiste, l’artiste à la voix puissante et empreinte de soul a poursuivi avec Anything Goes, qui est aussi le titre de son nouvel album.
Chaleureux et volubile, ce visiteur venu de Colombie-Britannique nous a raconté avec humour qu’il lui a fallu beaucoup de patience pour se rendre à Montréal, en raison des vols détournés à cause des orages des derniers jours.
Cela ne l’a pas empêché de souligner: «Je suis très heureux d’être à Montréal, une des villes que j’aime le plus au monde!» Plus encore, le 2 juillet étant le jour de l’anniversaire de Mathew V, les Montréalais lui ont chanté Happy Birthday.
Parmi les meilleurs moments de sa prestation d’environ trois quarts d’heure, soulignons son interprétation très touchante de Bang Bang (My Baby Shot Me Down) de Cher qui a été reprise, notamment, par Frank Sinatra. Visiblement très à l’aise sur scène, Mathew V a su intéresser lu public jusqu’à la fin, avec une interprétation impeccable de Moon River.
Melody Gardot est à la Maison symphonique, ce soir, 3 juillet à 19h. Lors de ce concert, Laura Anglade & Sam Kirmayer se produiront en première partie.
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