On peut dire que le spectacle Noël, une tradition en chanson avec, entre autres, Michel Louvain, Renée Martel et Yves Lambert ratisse large. En plus des grands classiques tels «Minuit, chrétiens» et «Noël blanc», on touche au gospel avec «Sainte nuit» par Johanne Blouin, alors que David Thibault apporte un touche rock’n roll à la soirée. De son côté, monsieur Lambert fait gigoter tout le monde avec «La cuisinière», «La poule à Colin», «Le père Noël, c’t’un Québécois», sans oublier «Dans nos vieilles maisons» qu’il présente comme «une chanson identitaire de madame Murielle Millard».
Annie Villeneuve fait valoir ses talents d’animatrice, entre autres, en annonçant d’entrée de jeu qu’il y a de fortes chances que chacun des spectateurs entende sa chanson favorite de Noël, au cours de la soirée. Elle-même, très en voix, livre «Glory Alléluia», ainsi que «Noël chez moi» qu’elle a écrite avec Guy St-Onge. Annie y va aussi de duos avec l’Ontarienne Emilie-Claire Barlow qui relève le défi de turluter, en plus d’entonner l’indémodable «Marie-Noël» (Claude Gauthier et Robert Charlebois) qu’elle a d’ailleurs enregistrée. De leur côté, Michaël et Johanne Blouin offrent l’un des meilleurs duos du spectacle en reprenant «The prayer» (Céline Dion et Andrea Bocelli). Dans un tout autre registre, Johanne Blouin et Renée Martel savent faire rire en jouant les gamines qui ont perdu des dents («All I want for Christmas is my two front teeth»).
En ce 5 décembre, où on en était à la cinquième représentation du spectacle, on se désole de voir certains des interprètes hésiter sur des mots de ces chansons pourtant bien connues! Pire encore, pour ses premières notes de la soirée, Michel Louvain s’est buté à un micro qui n’était pas ouvert ! On se lasse aussi de voir David Thibault tout chanter en se déhanchant comme Elvis, qu’il s’agisse de «Jingle bell rock» ou «Blue Christmas».
Accompagnées par 7 musiciens placés dans une forêt d’arbres lumineux, les vedettes sont toutes mises en valeur, dans cette mise en scène de Joël Legendre. Moment touchant sur «Le sentier de neige» (Les Classels) avec Renée Martel; envolées vocales spectaculaires de Johanne Blouin dans «L’enfant au tambour» et des centaines de spectatrices éblouies devant leur Louvain qui parcourt le parterre et leur serre la main en chantant «Joyeux Noël». Pas banal non plus de voir l’octogénaire prendre part à «23 décembre» (Beau dommage), avec espièglerie: «J’ai sur le cœur un jour de l’an où mes parents Pensant bien faire, m’avaient habillé en communiant.» C’est d’ailleurs l’interprète de «La dame en bleu» qui lance la dernière chanson: «Y’a une étoile pour vous» (Angèle Arsenault)
On a beau avoir entendu ces morceaux à maintes reprises, ils n’en conservent pas moins une part de magie, surtout en présence de chanteurs qu’on entend depuis notre enfance. On quitte la salle rêveur en se disant que ce spectacle n’aurait pas pu être monté ailleurs dans le monde, car en plus de ces interprètes ancrés dans notre mémoire collective, plusieurs chansons québécoises enrichissent maintenant notre répertoire de Noël.
Noël, une tradition en chanson
En tournée au Québec jusqu’au 23 décembre