L’Orchestre symphonique de Montréal ouvrira sa saison automnale, le 11 septembre, avec un concert dirigé par Bernard Labadie, réunissant la contralto Marie-Nicole Lemieux et la soprano Karina Gauvin. Les règles de distanciation actuelles permettent à la Maison symphonique d’accueillir un maximum de 250 spectateurs aux niveaux «parterre» et «corbeille». Sur la scène, on doit se limiter à une cinquantaine de musiciens. Il a donc fallu choisir des oeuvres en fonction de cette restriction. Entrevue avec la directrice de la programmation musicale de l’OSM, Marianne Perron.
Beethoven à l’honneur
En cette année Beethoven, où l’on avait prévu souligner le 250e anniversaire de naissance de ce compositeur en grande pompe, on doit, pour l’instant du moins, renoncer aux oeuvres qui nécessitent de grands effectifs comme la Neuvième Symphonie. «On traverse un deuil du monde qui existait», estime madame Perron, «mais, il faut continuer d’offrir notre musique aux mélomanes. Nous avons besoin de musique !»
C’est avec Coriolan, Ouverture, op. 62 que le chef Labadie lancera le concert inaugural intitulé Les vocalises de Beethoven qui se terminera avec la Symphonie no 1 en do majeur, op. 21. Quant aux «vocalises» de mesdames Lemieux et Gauvin, elles seront consacrées d’une part à Beethoven (Ah, perfido!, Air pour soprano et orchestre, op. 65) et à des extraits de La clemenza di Tito de Mozart. Ce concert sera diffusé gratuitement sur la page Facebook de l’OSM et sur osm.ca.
Le lendemain (12 septembre), Bernard Labadie dirige deux concerts aux programmes différents (14h 30 et 20h), où l’on entendra, notamment, le Concerto pour piano no 4 de Beethoven par Charles Richard-Hamelin et la Sonate pour violon et piano no 7, op. 30 no 2 avec James Ehnes. Enfin, le fondateur des Violons du Roy retrouvera Marie-Nicole Lemieux, Karina Gauvin et James Ehnes, le 13 septembre à 14h 30. Au menu: des oeuvres de Mozart dont l’«Ouverture» de Don Giovanni et la «Pastorale» de Beethoven.
Des chefs qui viendront de l’étranger
Les trois concerts qui suivront seront dirigés par Susanna Mälkki. La chef d’orchestre finlandaise et l’OSM interpréteront, entre autres : Les Planètes de Holst, le premier octobre à 20h et le lendemain, la Symphonie «Inachevée» de Schubert, à 20h également. Outre ce dernier concert, diffusé sur Mezzo et Medici, les autres programmes avec Mälkki et Labadie seront disponibles sur osm.ca. Pour visionner les vidéos, on devra s’inscrire et faire un don de 10 dollars ou plus.
Acte de foi
Viendra, ensuite, un autre chef finlandais, John Storgårds qui dirigera, notamment, la Huitième Symphonie de Beethoven (18 novembre, 20h), un «arrangement pour petit ensemble» de la Symphonie no 7 de Bruckner (19 novembre, 20h) et un arrangement pour orchestre de chambre de la Symphonie no 10 de Mahler (22 novembre, 14h 30). Que se passera-t-il entre le début d’octobre et la mi-novembre ? «On se garde de la souplesse, au cas où il y aurait d’autres opportunités, laisse tomber madame Perron, en reconnaissant qu’il a fallu se casser la tête pour en arriver aux 19 concerts annoncés cette semaine. De plus, on espère encore que l’assouplissement des mesures de distanciation puisse permettre de rassembler éventuellement plus de 250 spectateurs à la Maison symphonique.
Novembre se terminera avec le chef espagnol Pablo Heras-Casado qui dirigera la Symphonie no 2 de Beethoven et le Poème de l’amour et de la mer de Chausson avec Marie-Nicole Lemieux. Enfin, la chef d’origine ukrainienne Dalia Stasevska et l’Américaine Jeannette Sorrell, sont invitées à diriger plusieurs concerts de l’OSM du 1er au 9 décembre.
Nouvel habillage de la Maison symphonique
Comment faire oublier le vide lorsqu’une salle de 2 000 places ne peut recevoir que 250 spectateurs ? On a fait appel à la metteuse en scène Brigitte Poupart, à qui on a demandé de créer «une scénographie originale», indique madame Perron. «On va travailler, notamment, au niveau de l’éclairage, pour procurer aux spectateurs une expérience enrichie. Il faut aussi penser à ce qu’on verra à l’écran pour les concerts qui font l’objet de captation.»
Kent Nagano et son successeur
-Reverra-t-on Kent Nagano, à Montréal, lui qui a terminé son mandat de directeur musical de l’OSM sans revoir le public à cause de la crise sanitaire ?
«Ça nous a crevé le coeur de voir monsieur Nagano partir, alors que la pandémie l’a empêché de faire ses adieux au public montréalais, mais il est certain que dès que la situation le permettra nous allons l’inviter. On ne se privera pas de remercier ce précieux allié qui a œuvré avec notre orchestre durant une quinzaine d’années.»
-Et la pandémie a-t-elle freiné les démarches pour trouver un successeur à monsieur Nagano ?
«Heureusement, le travail était déjà pas mal avancé, lorsque la COVID est apparue. Nous devrions donc pouvoir annoncer notre choix, je dirais, au cours des prochains mois.»