Le chanteur gaspésien s’est entouré de 6 musiciens et une choriste pour son spectacle aux Francos, fier d’être invité à ce festival qu’il voit comme une célébration «de notre langue et de notre belle culture!» Déjà là, ça nous change de tous ces artistes pour qui un passage aux Francos semble n’être qu’une date comme les autres dans leur tournée.
Daraîche chante depuis 54 ans et on comprend pourquoi en voyant le plaisir qu’il a encore à retrouver son public, même si le septuagénaire a récemment connu de sérieux problèmes de santé. Il est d’ailleurs parfois essoufflé et on sent la fatigue dans sa voix enrouée, voilée. Ça n’empêche pas ses admirateurs, d’un peu tous les âges, de l’applaudir dès qu’il entonne «Rosalie», «Stewball», «Six heures moins quart», etc. Il faut dire que son groupe est très solide et que le violon et le banjo ont la cote chez les amateurs de country.
[masterslider id= »311″]Mais, au-delà des chansons, il y a aussi le conteur qui fascine ses fans. Paul raconte, entre autres, que dans son village natal, son père regardait la forêt en la décrivant comme un monde fantastique. «Pourtant, il n’y avait que quelques arbres au bout du champ; y’avait rien de fantastique là-dedans», s’esclaffe-t-il, en ajoutant que c’est pourtant le côté rêveur de son papa qui l’a amené à écrire des chansons. Quant à sa mère : «Elle aurait maintenant 106 ans; elle est décédée il y a longtemps! Mais, je pense à elle encore souvent; je pense à elle tout le temps. Elle m’a inspiré ma meilleure chanson», ajoute-t-il en guise de présentation de «À ma mère», d’abord popularisée par Patrick Norman sous le titre de «Perce les nuages».
Paul n’oublie personne
Grand admirateur de Charles Aznavour, avec qui il a d’ailleurs enregistré un duo («Noël au saloon»), Daraîche sait lui aussi se souvenir, à l’instar de son idole qui chantait «Non, je n’ai rien oublié». Pas de rancune chez Paul qui aura bossé pendant plus de 40 ans avant de connaître la reconnaissance du grand public. Même s’il est longtemps resté dans l’ombre de sa soeur Julie, il lui dédie ainsi qu’à sa nièce Dani, un medley, incluant «Un verre sur la table» et «Que la lune est belle ce soir». Puis, avec «Tu étais là», il rend un vibrant hommage à sa conjointe des 30 dernières années. «Ma famille, c’est ce qu’il y a de plus important, juste avant vous autres», lance-t-il aux spectateurs, en accueillant d’abord sa fille Émilie qui vient chanter avec lui, «Je serai près de toi». Puis, son fils Dan qui est aussi le batteur du groupe, s’avance pour un touchante duo où le père et le fils se disent tour à tour, les yeux dans les yeux : «J’ai besoin d’toé».
Reconnaissant envers son public, même si l’assistance se résumait à un peu plus de la moitié du parterre du Théâtre Maisonneuve, le Gaspésien ajoute l’incontournable «T’envoler». L’éternel optimiste termine avec l’accrocheuse «Un rêve à faire».