Autrice de Souper de filles ainsi que D’autres soupers de filles, Pascale Wilhelmy vient de publier, aux éditions Libre expression sont sixième roman Post-it, dans un tout autre registre. Moins léger, plus sensible, un bel hommage à la force des enfants, leur résilience et à la solidarité, ce roman est un réel coup de cœur littéraire pour mon cœur de maman.
Résumé : « Se brosser les dents. Un rose sur le miroir de la salle de bain. Barrer la porte. Celui-là est vert. Des Post-it. De toutes les couleurs. Pour ne rien oublier. Pour faire comme si. » Une mère partie en voyage, un père qui n’a fait que passer, Simone et Léo se retrouvent seuls. À quinze et dix ans, ils font le choix de faire comme si. Comme si tout allait bien. Sans rien dire, au cas où un adulte aurait la bonne idée de s’en mêler. Et de les séparer. Avec sa plume brève et sensible, Pascale Wilhelmy nous emmène dans l’univers de deux enfants devenus grands. Beaucoup trop tôt.
J’avais lu ses romans précédents, Soupers de fille et d’autres soupers de fille, que j’avais adoré. Mais ici, on est complètement ailleurs, mais toujours avec la superbe plume sensible, tendre et toute en finesse de Pascale Wilhelmy
En lisant cette histoire d’une fille de 15 ans et d’un petit garçon de 10 ans, qui doivent devenir grands et adultes avant l’âge, par la force des événements, je n’ai pas pu m’empêcher de penser à mes enfants. Ce qu’ils auraient fait dans une telle situation. J’ai aussi pensé à ce que j’aurais fait, dans la situation de la mère. Ce roman est très émouvant, touchant, troublant, quand on s’y arrête pour se mettre à leur place.
Avec ce nouveau roman, on découvre une autre autrice, à la plume bienveillante, stimulante, enveloppante. Elle n’est pas dans le jugement. Elle n’est que dans la bonté. On aime profondément ses personnages, car ils n’ont pas de malice, que du courage, de la détermination, de l’espoir et de l’imagination. On est fier de ses personnages pour qui l’on ne souhaite que du bon. Même Paul, le voisin d’en bas, qu’on ne connaît pas vraiment avant la toute fin, on n’en pense pas grand-chose au début, mais très vite, on l’apprivoise et on l’accueille également, sans jugement.
Voici un extrait pour vous donner l’idée du ton du roman et de la magnifique plume de l’autrice :
«-Jure-moi de ne pas pleurer. Surtout pas à l’école.
-Promis
-Mais t’as le droit, avec moi
-Je pleure jamais
-Sauf quand tu regardes des films.
Le soir, après les devoirs, le repas, la vaisselle, leur chorégraphie bien huilée, ils regardent un film ou une série. Chacun choisit en alternance. L’autre fois, Léo s’est mis à pleurer, en silence. Elle lui a pris la main, et ensemble ils ont déversé le trop-plein d’un mois de séparation, de solitude. À la fin, ils en ont ri. Le film n’était plus triste, et Léo morvait encore. Elle est revenue avec une serviette en faisant mine d’éponger le sol, comme si les larmes avaient inondé le divan, devenu leur île. »
Ma seule déception dans ce roman, c’est qu’il se termine trop tôt. J’aurais aimé assister plus longuement au dénouement qu’on attend depuis le début, mais qu’on doit plutôt imaginer la suite. J’aurais aimé que le roman se poursuive pour savoir comment la dynamique a changé par la suite, comment ils ont vécu les autres jours, semaines, mois. Un épilogue au moins ? Car, il faut le dire, je me suis attachée à eux, à ces enfants devenus grands de responsabilités, à cette mère qui a tout fait pour ses enfants, et même ce voisin qui se découvre une intelligence émotionnelle sur le tard.
Merci Pascale Wilhelmy pour ce cadeau, ce roman si lumineux et chaleureux d’humanité malgré les drames et épreuves du quotidien difficiles à surmonter.
PASCALE WILHELMY est auteure, journaliste et chroniqueuse. Présente dans le paysage culturel québécois depuis de nombreuses années, à la télévision et à la radio, elle a également écrit dans les plus grands quotidiens ainsi que dans plusieurs magazines. Elle a publié cinq romans chez Libre Expression, dont Où vont les guêpes quand il fait froid ?, finaliste au Grand Prix littéraire Archambault.
Date de parution : 3 mai 2023
Nombre de pages : 200 pages
Prix : 24.95$
Éditions Libre expression : https://editionslibreexpression.groupelivre.com/
Voici mon appréciation de son roman précédent : https://lesartsze.com/dautres-soupers-de-filles-de-pascale-wilhelmy-une-fenetre-ouverte-sur-la-solidarite-feminine-et-la-force-de-lamitie/