Après Sauf que Sam est mort, publié en 2021, qui fut un de mes coups de cœur de l’an passé, Marianne Brisebois, vient de publier son deuxième roman, Quelques solitudes, aux éditions Hurtubise. Avec autant de finesse, de sensibilité, d’humour et d’émotions, l’autrice aborde à nouveau des sujets forts complexes et inhabituels, tels que l’anorexie au masculin, l’apprivoisement de nos solitudes et la reconstruction suite à la fin d’une longue relation et bien sûr, les relations amicales et amoureuses sous des angles peu souvent amenés. Ce roman est mon premier coup de cœur de l’automne.
Résumé : Je jette un oeil à la maison. J’ai encore du mal à intérioriser ce que je m’apprête à faire. Peut-être parce que j’ai seulement envie d’appeler Julien pour lui raconter de long en large mon expérience dans l’île Verte. Je voudrais savoir ce qu’il en pense, s’il trouve ça cool, si c’est un bon deal ou plutôt une semi-fraude. Personne ne m’a écrit de message depuis ce matin. C’est peut-être aujourd’hui que je commence à ne plus exister pour tous ceux qui ont fait partie de ma vie dans les dix dernières années. J’entre dans une nouvelle ère. Une solitude bien construite, apparente, identitaire. Je vis sur une île avec quelqu’un qui ne me regarde même pas, sans oublier mon fidèle compagnon canin qui attend juste le bon moment pour trépasser. Totalement charmant comme existence. Éjectée de sa vie du jour au lendemain, Lili a tout à rebâtir. Par le biais des petites annonces, elle emménage dans une grande maison lavalloise qu’elle partage avec un coloc étrange dont elle ne sait rien, et c’est très bien comme ça. Après tout, elle a besoin de rester seule, pas de se faire de nouveaux amis. Quoique… En apprenant à connaître Simon-Pierre, elle découvrira que lui aussi a ses plaies à soigner et quelques solitudes à apprivoiser.
Ce deuxième roman est construit comme le premier, avec un personnage central qui est à un moment charnière de sa vie et dont on va découvrir peu à peu, au fil des chapitres de retour dans le passé, ce qui a mené à ce déclencheur qui bouleverse sa vie. En parallèle de ces retours dans le passé, on suit Liliane, dans ses réflexions sur sa vie, sa relation avec Julien, qui vient de se terminer après dix formidables années, et sa découverte progressive d’une nouvelle vie, où elle va tenter de se reconstruire, se trouver de nouveaux repères, se faire des amis et apprivoiser ses diverses solitudes, celles nécessaires à son introspection, celles qui font du bien pour se recentrer et celles forcées et exigeantes, pour nous obliger à confronter nos peurs, nos malaises, nos insécurités.
Tout comme le premier roman, j’ai été happée par cette histoire et ses sujets sensibles et inhabituels abordés. J’aime la façon dont Marianne Brisebois nous raconte l’histoire de Lili, en laissant planer le mystère sur la raison de sa séparation d’avec Julien, et dont on apprend les aboutissants, petit à petit, à mesure que l’on retourne dans les moments clés de son passé. Naturellement, je ne dévoilerai pas les surprises du roman. Ensuite, il y a sa nouvelle vie qui débute, dans cette grande maison, avec un colocataire des plus mystérieux également, Simon-Pierre Cadieux, et dont on apprendra à percer les secrets graduellement aussi.
Marianne Brisebois a une plume qui me plait énormément. Elle a l’immense talent de nous présenter des personnages avec une belle profondeur, une justesse et une finesse qui en sorte qu’on a l’impression de ressentir toutes les émotions que vivent les personnages centraux, Lili et Simon-Pierre. Elle nous décortique les multiples couches de personnalité de ceux-ci, graduellement, et nous montre comment ils pensent, comment ils progressent et se transforment pour mieux gérer leur vie et les aléas du quotidien. Elle nous présente des réflexions sensées, qui nous questionne sur nous-mêmes, nos travers, comment nous, on agirait à leur place. Et surtout, elle nous divertit avec une bonne dose d’humour et de légèreté dans les dialogues et nous propose des relations amicales qui sont saines et constructives. Et elle nous démontre comment la communication entre deux personnes est un élément essentiel pour une relation durable et saine.
J’ai déjà hâte à son prochain projet d’écriture…
Quand elle n’écrit pas, Marianne Brisebois travaille en communications pour un organisme communautaire. Comme ses personnages, elle aime débattre et réfléchir. Elle a publié son premier roman, Sauf que Sam est mort, chez Hurtubise en 2021. Comme ses personnages, elle aime débattre et réfléchir.
Nombre de pages : 290 pages
Prix : 26.95$
Date de parution : 31 aout 2022
Éditions Hurtubise : https://editionshurtubise.com/
Voici mon appréciation de son premier roman Sauf que Sam est mort : https://lesartsze.com/sauf-que-sam-est-mort-un-roman-a-la-fois-bouleversant-et-lumineux-une-ode-a-lamitie-et-a-lamour/