Après avoir publié son premier roman à succès, Tous nos étés (Every Summer After), pour son deuxième roman, Rendez-vous au bord du lac, (Meet me at the lake) la canadienne Carley Fortune raconte l’histoire de deux inconnus qui sont réunis pendant une journée qu’ils concluent par une promesse, tenue par elle, mais rompue par lui. Ce roman en version originale anglaise est un succès mondial et la société de production du prince Harry et Meghan Markle a acquis les droits d’adaptation à l’écran de Meet me at the Lake pour Netflix.
Résumé : À trente-deux ans, la vie de Fern Brookbanks ne ressemble en rien à ce qu’elle avait imaginé. Au lieu de vivre à Toronto, elle est rentrée au bercail pour gérer le domaine de villégiature de sa mère dans le Muskoka. Elle s’était pourtant juré qu’on ne l’y prendrait jamais. L’entreprise va mal, son ex en assure la direction et Fern ne sait par où commencer. Il lui faut un plan, ça presse. À sa grande surprise, Will débarque neuf ans trop tard avec sa valise et une offre qui ne se refuse pas. Lui seul peut comprendre ce que traverse Fern. Mais comment peut-elle faire confiance à ce mirage cravaté et rasé de frais, qui ressemble si peu au jeune homme bohème qu’elle a connu des années plus tôt? Will cache quelque chose, et Fern n’est pas sûre d’avoir envie d’en savoir plus. Or il y a dix ans, Will Baxter tendait une main secourable à Fern. Pourra-t-elle lui rendre la pareille aujourd’hui?
Je dois dire que ce roman contient tous les ingrédients d’un bon roman de « chicklit » pour séduire les adeptes des histoires romantiques. Mais il y a aussi de la profondeur puisque l’autrice aborde des sujets assez délicats par moment, tel que le trouble anxieux TOC post-partum, que je ne connaissais pas, mais que j’étais contente d’en apprendre plus, surtout que l’autrice s’est basée sur ses propres expériences suite à son accouchement.
J’aime aussi qu’on en apprenne sur la gestion d’un centre de villégiature au bord d’un lac. L’autrice s’est inspirée entre autres du fait que ses parents étaient propriétaires d’un restaurant et d’une auberge, alors ce n’est pas surprenant que ce roman semble si réaliste. Cela donne assurément le goût d’aller y louer un séjour de quelques jours au bord du lac.
Pour nous faire connaître ses personnages, Carley alterne entre le passé et le présent, entre la journée où Fern et Will se sont rencontrés et ont passé 24 heures à se connaître et à se promettre un avenir, et le présent, dix ans plus tard, alors qu’ils sont réunis à nouveau juste après la mort de la mère de Fern. J’aime bien ce procédé qui fait en sorte qu’on apprend graduellement à les connaître et cela garde aussi un mystère sur ce qui s’est passé, pour nous donner le goût d’avancer dans notre lecture.
Dans ce roman, il y a une autre histoire qui est sous-jacente et qui me parle particulièrement. C’est la relation de Fern avec sa mère. Après son décès, Fern tente de faire son deuil, de se réconcilier avec certains moments de sa vie avec sa mère. On retourne également en arrière, dans les journaux intimes de sa mère et on explore cette relation qui est plus complexe qui n’y parait. J’ai aimé que cette deuxième histoire soit ajoutée à la première, rendant encore plus intéressante notre lecture.
La plume de Carley est riche et efficace. Ses descriptions de scènes très intimes nous émoustillent. Ses descriptions de la beauté du paysage nous mettent de superbes images en tête et elle sait bien décrire aussi les émotions des personnages pour nous les faire ressentir aussi. Les palpitations sont au rendez-vous et les larmes aussi pour les moments les plus touchants. La traduction en français est vraiment parfaite. On oublie que c’est un livre d’origine anglaise. Ce qui est plutôt rare à mon avis.
À la fin du roman, on retrouve un chapitre de remerciement. Eh oui! Un chapitre. En plus de remercier une multitude de personnes, l’autrice nous explique candidement le processus pénible d’écriture de ce deuxième roman. Avec la pression d’un premier roman à succès, des insomnies après un accouchement et le syndrome de la page blanche, on peut dire que ce deuxième opus a été tout un défi à construire et elle a relevé ce défi avec brio. C’est intéressant qu’elle nous en parle. Également, il y a un chapitre « derrière le livre, où elle explique ce syndrome TOC post-partum qu’elle a vécu et qu’elle transmet à un de ses personnages. C’est vraiment impressionnant et on comprend mieux que le post-partum ce n’est jamais facile.
Au final, ceci est une histoire d’amitié et d’amour qui plaira à tous les romantiques et amateurs de « chicklit ». Un vrai roman d’été au bord de l’eau.
Carley Fortune est une journaliste primée qui a travaillé dans les plus grands médias du Canada, dont le Globe and Mail, le Toronto Life et le Chatelaine. Elle a passé les six dernières années de sa carrière dans les médias féminins, notamment comme rédactrice en chef de Refinery29. L’autrice a grandi en Ontario, dans une région touristique prisée des vacanciers, nageant dans le lac le jour et travaillant au restaurant de sa famille le soir. Elle vit dorénavant à Toronto, avec sa jeune famille.
Traductrice : Johanne Tremblay. Finaliste, Prix de la traduction John-Glassco 2022, décerné par l’association des traducteurs et traductrices littéraires du Canada, pour le roman «La maison des suicides» de Charlie Donlea (Saint-Jean Éditeur)
Parution: 7 Juin 2024
Pages: 392
Prix: 29,95 $
Éditions Robert Laffont : https://laffont.ca/
Site de l’autrice : https://www.carleyfortune.com/
Également le 7 juin, il y a aura la parution en simultanée en librairie de l’édition de poche de Tous nos étés, le premier roman de Carley Fortune, vendu à plus d’un million d’exemplaires, toutes langues confondues.
Mon appréciation du roman précédent : Tous nos étés : https://lesartsze.com/tous-nos-etes-une-histoire-damour-et-dames-soeurs-riche-en-emotions/