Une promenade fictive sur la planète Mars… C’est ce que propose le Planétarium de Montréal avec une nouvelle exposition immersive, conçue par des artistes du Cirque Éloize, en collaboration avec Farah Alibay, une ingénieure en aérospatiale qui a grandi à Joliette. ROUGE 2100 se déroule dans cinq salles où l’on imagine ce que pourraient être les premières visites d’humains sur la fascinante planète rouge, en 2100. On y va?
Décollage
D’entrée de jeu, les visiteurs accèdent à une salle qui devient la «navette interplanétaire», à bord de laquelle on quitte la Terre, à destination de Mars. L’environnement sonore spatial des Troublemakers nous accompagne dans ce voyage qui ne dure que quelques minutes, alors qu’il faudrait des mois aux terriens pour atteindre la planète rouge.
Les touristes de l’espace débarquent ensuite à la station Olympus, un lieu où le rêve et la science s’entremêlent. À partir de données scientifiques actuelles, on a imaginé ce que pourrait être la réalité martienne dans un avenir pas si lointain, c’est à dire dans trois quarts de siècle. Quels seraient alors les défis, les risques et le quotidien des terriens qui s’aventureraient sur Mars ?
Cette station comporte six zones dont certaines sont visuellement très attrayantes et donnent envie d’en apprendre davantage. Par exemple, la «Zone Eau», comme son nom l’indique, s’intéresse à notre rapport à l’eau, son cycle et son rôle indispensable à notre éventuelle survie sur Mars.
Une autre aire nous permet d’admirer des images de quelques modèles d’anciennes combinaisons spatiales et de constater l’évolution dans la fabrication de cet équipement qui serait indispensable à une balade à la surface de Mars.
Puis, l’une des plus belles réussites visuelles de ce parcours est le couloir contemplatif d’une serre fantastique qui rappelle les défis de la vie martienne : autogestion alimentaire, photosynthèse, composition et recyclage de l’air martien.
Au milieu du parcours, on arrive dans une salle dont Farah Alibay est particulièrement fière car, on y présente de brèves capsules vidéo biographiques de femmes scientifiques qui l’ont inspirée.
L’ingénieure qui a participé au lancement de l’exposition par visioconférence, depuis la Californie, souligne que ces modèles féminins lui ont donné le courage d’aller au bout de ses ambitions.
«Plus jeune, étant une femme queer, racisée et issue d’une famille d’immigrants au Canada, je n’aurais jamais imaginé pouvoir atteindre les hauts échelons de la recherche scientifique dans le domaine de l’aérospatiale.
Je n’y voyais personne qui me ressemblait et je supposais simplement que les gens comme moi n’étaient pas les bienvenus dans cette discipline.
Heureusement, j’ai découvert des dizaines et des dizaines de femmes qui, à travers l’histoire, ont laissé leur marque dans une multitude de spécialités.»
Grâce à de courts montages d’images d’archives, les visiteurs peuvent découvrir, entre autres, les principales réalisations de l’informaticienne Margaret Hamilton, de la mathématicienne Gladys West et de la chimiste Rosalind Franklin.
D’autres capsules sont consacrées à l’astronaute Sally Ride, ainsi qu’à Valentina Tershkova, la première femme à être allée dans l’espace, sans oublier Raymonde de Laroche, considérée comme la première femme à avoir piloté un avion.
Ce volet de l’exposition enthousiasme également Caroline Bourgeois, vice-présidente du comité exécutif de l’administration Plante. Madame Bourgeois estime que l’équité et l’inclusion, deux priorités chères à la Ville de Montréal, trouvent leur écho dans ce projet, puisque «ROUGE 2100 encourage les femmes et les filles à participer activement à rendre les sciences, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques plus accessibles».
Zone participative
Dans la salle suivante, une tempête de sable est en vue! Les voyageurs doivent apprendre à composer avec différents phénomènes météorologiques de la planète tels que les tourbillons de poussière atteignant jusqu’à un kilomètre de diamètre. Vous pourrez alors tenter de prendre le contrôle de la salle des machines pour maintenir la veine d’énergie de la station en balayant le sable des panneaux solaires…
Pour terminer, on entre dans une grotte énigmatique où le spectateur peut prendre le temps de rêver devant des projections envoûtantes. D’où vient la vie? Sommes-nous seuls dans l’univers?
On aura compris qu’il n’y a aucun numéro de cirque dans cette expédition fantaisiste. On a plutôt fait appel à Claudia Couture, directrice de création au Cirque Éloize et Frédéric Bélanger, scénariste, pour présenter de façon simple et conviviale, cette incursion dans un vaste univers scientifique.
L’exposition ROUGE 2100 est incluse dans le prix d’un billet pour un duo de films (ou programme simple) au Planétarium. Après avoir vu son ou ses films, le public est invité à se diriger vers l’accès de ROUGE 2100. Le parcours s’effectue en une quarantaine de minutes et il est accessible aux personnes en fauteuil roulant.
Plus de détails et billets sur le site Espace pour la vie