Des retrouvailles plus que chaleureuses, hier soir, entre le chanteur Seal et le public montréalais, au Théâtre St-Denis. «Merci, ma famille!», a lancé la star britannique à ses admirateurs et admiratrices qui lui ont fait une ovation dès son entrée en scène. L’auteur-compositeur-interprète est en tournée nord-américaine pour célébrer le trentième anniversaire de ses deux premiers albums qui ont fait de lui une icône de la soul-pop, dès le début des années 1990. Au-delà des tubes, cet homme généreux aime parler à son public et il l’a fait souvent en français, en ce dimanche soir.
D’entrée de jeu, on nous présente un montage vidéo de grands moments de la carrière de Seal qui a notamment gagné un Grammy pour la chanson Kiss from a rose. On le voit dans différentes apparitions à la télé, lui qui a été, entre autres, «coach» dans la version australienne de The Voice. Puis, après ce bref voyage dans le temps, Seal s’amène sur scène en chair et en os! L’homme de stature imposante se déhanche dans son costume blanc. C’est le délire dans la salle remplie de spectateurs de tous âges dont de nombreuses mamans, accompagnées de leur progéniture en cette fête des Mères.
En grande forme, le sexagénaire ouvre le bal avec son tube Crazy, dont les sonorités à la fois house et soul ont fait danser la planète, à compter de 1991! Il poursuit avec l’enlevante The Beginning. On a vite compris que l’artiste ne se limiterait pas à jouer dans leur intégralité les albums de ses débuts. Il y va plutôt d’un judicieux agencement de pièces dansantes et de chansons plus intimes. D’ailleurs, il a l’embarras du choix car le temps n’a nullement altéré la magie de Future Love Paradise, Killer, Deep water, Whirlpool, etc.
Heureux d’être de retour à Montréal, une ville de «sexy people», selon lui, Seal nous annonce qu’il en profitera pour parler en français. Il faut dire que l’homme a déjà participé à des émissions de télé dans l’Hexagone dont Mask Singer. Il a aussi enregistré un duo avec la chanteuse Mylène Farmer.
Un peu gourou
C’est d’ailleurs dans la langue de Molière qu’il nous incite à participer à son voyage musical: «Chante avec moi Montréal! Chante avec moi, ma famille!» Né d’un père tchadien et d’une mère nigériane qui l’ont donné en adoption, faute de moyens pour l’élever, Henry Olusegun Adeola Samuel, dit Seal, insiste à plusieurs reprises sur le sens de la solidarité. Personne n’est seul, dit-il, puisque nous sommes tous ensemble dans la marche du temps.
D’ailleurs, Seal n’hésite pas à s’avancer dans la foule pour chanter, à quelques reprises, au cours de la soirée, au grand bonheur de ses fans! La beauté est partout présente, selon cet homme qui aura pourtant attendu plusieurs années avant de révéler le pourquoi des cicatrices sur son visage, causées par une forme de lupus. Regardez-vous! Vous êtes beaux, ajoute-t-il, en invitant le public à savourer la magie de cette soirée.
Avec douceur, il va jusqu’à chanter pour nos morts dans la poignante Prayer For The Dying, suivie de Don’t Cry, assortie d’un montage vidéo de représentations troublantes de visages en pleurs. D’ailleurs, durant toute la soirée, des projections soignées accompagnent les chansons mais, on n’y prête peu attention, tant la présence scénique du chanteur est captivante! L’émotion et la nostalgie culminent avec Kiss From a Rose, ver d’oreille de la trame sonore du film Batman Forever, en 1995.
Comme on pouvait s’y attendre, musicalement, c’est la grande classe! Grâce à cinq musiciens et une choriste, ça sonne pratiquement comme sur les disques de Seal, qui retrouve sur scène son collaborateur de longue date, Trevor Horn, à la direction musicale.
The Buggles en première partie
C’est d’ailleurs le groupe new wave de Trevor Horn, The Buggles qui a brillé en première partie avec, entre autres, le tube Video Killed the radio star. Les projections vidéo vintage aidant, cette formation britannique a joyeusement ramené les Montréalais à l’époque où elle a fait sa marque de 1977 à 1981. Et quel bonheur de réentendre Owner of a Lonely Heart, succès de Yes, paru en 1983, à l’époque où Trevor Horn collaborait avec ce groupe parmi les plus célèbres de l’histoire du rock. Mon seul regret dans cette soirée est que The Buggles n’ait été sur scène qu’une petite demi-heure!
Seal : trois autres dates au Canada
Seal poursuit sa tournée nord-américaine, en s’arrêtant à Toronto. Si vous êtes prêts à aller l’applaudir dans la Ville reine, sachez que le Britannique est à l’affiche au Massey Hall, ce soir et demain, 16 mai. Il continuera ensuite de sillonner les États-Unis de New York à Las Vegas et il reviendra au Canada, pour un ultime concert au Orpheum Theatre de Vancouver, le 14 juin.