Après Sauf que Sam est mort, publié en 2021, puis Quelques solitudes, en 2022, ses deux premiers romans qui furent mes coups de cœur littéraires, Marianne Brisebois, vient de publier son troisième roman, Tant que ce sera l’été, aux éditions Hurtubise. Avec sa plume tout en sensibilité et en émotions, l’autrice aborde le sujet tabou des sectes, ainsi que l’émancipation et la découverte de soi, tout en scrutant les relations amicales et amoureuses. Un roman parfois déroutant, très introspectif et fascinant.
Résumé : À bord d’une voiture en route de Montréal vers la Gaspésie se trouvent Emma et Gabriel. Fuyant leurs familles embrigadées dans une secte, ils prennent le large. Si Gabriel a une bonne idée de ce qu’est le monde en dehors de la secte, Emma, elle, n’en sait presque rien. Florence et William, un sympathique duo demi-frère demi-sœur propriétaire d’une auberge gaspésienne, reçoivent les fuyards sans poser trop de questions. Et c’est ainsi que commence un été unique, au bord de la mer, où Emma et Gabriel feront l’apprentissage de tout ce qui émerveille, étourdit et émoustille.
Il est certain qu’après avoir lu les deux premiers romans qui m’ont totalement chaviré, j’avais beaucoup d’attentes pour ce troisième roman. Je ne sais pas si c’est le sujet des sectes qui ne m’a pas accroché autant, ou si la vie en Gaspésie, en mode party et découverte de soi ne me rejoignait pas autant que les histoires précédentes, mais j’ai moins apprécié ce roman que les deux précédents.
Pourtant, la plume de Marianne Brisebois est toujours aussi remplie de finesse et riche en sensibilité, en émotions. Elle sait extrêmement bien décrire ce qui se passe dans la tête des personnages principaux et on peut facilement se mettre dans leur peau et vivre leurs premiers pas dans le monde normal, alors qu’ils ont passé toute leur vie dans des conditions épouvantables dans une secte. On voit Emma et Gabriel réapprendre à vivre, à aimer, à se découvrir. On assiste à une naissance, mais à l’âge adulte. C’est fascinant. Mais en même temps, je ne réussis pas à m’attacher à ces personnages. Ils sont probablement trop loin de moi, j’imagine.
Il en est de même pour Florence et William. On découvre deux êtres très inclusifs, attentionnés, qui accueillent Gabriel et Emma avec doigté, empathie, affection, sans jugement. C’est presque irréel. Et on découvre la Gaspésie, toute en beauté, la quiétude, la mer, les joies de l’été. Mais, à la longue, je trouve qu’on s’éternise dans les partys, les remises en question, les discussions. Car il y a énormément de discussions, de dialogues entre les quatre personnages, pour comprendre l’autre, pour apprécier l’un, pour encourager ici, pour consoler là. Et il y a énormément d’introspection de la part d’Emma et Gabriel, qui à la longue m’ont ennuyé, à force de répétition. Il y a beaucoup d’amour entre ces quatre personnes, autant amicales qu’amoureuses, mais au final, c’était trop pour moi. Pas assez réaliste peut-être.
Il y a également des éléments de mystère qui flottent tout au long du roman, puisque le passé de Gabriel et Emma nous est dévoilé que progressivement, au compte-goutte. Cela donne une aura mystérieuse et intrigante au roman, qui permet de nous tenir en haleine et avoir le goût de continuer notre lecture. Personnellement, j’aurais aimé en connaître plus sur leur vie avant et de manière plus approfondie. C’est le bout qui m’intéressait le plus, car tout cet univers des sectes m’est inconnu. Peut-être en saurons-nous plus dans le 2e tome, qui sera assurément assez différent du premier, vu les événements tragiques qui terminent le premier tome. Je ne dévoilerai pas les punchs du roman naturellement, mais j’espère en découvrir plus leur passé et malgré que cela m’a pris du temps à m’intéresser à ces personnages, le dénouement du tome 1 me donne envie d’en savoir la suite dans le second volet.
Comme le titre du roman le mentionne, cette histoire se déroule le temps d’un été, de juin à début septembre et le second volet Mais l’automne est arrivé paraitra à l’automne 2023. J’ai vraiment le goût de savoir le dénouement de leurs aventures.
Les mots ont toujours fait partie de la vie de Marianne Brisebois, une autrice à la plume jeune, assumée, maîtrisée. Quand elle n’écrit pas, cette diplômée en psychologie et en communication adore débattre, discuter et refaire le monde. Ses deux romans, Sauf que Sam est mort (2021) et Quelques solitudes (2022), ont tous les deux connu un beau succès. En 2023, l’autrice signe Tant que ce sera l’été.
Nombre de pages : 424 pages
Prix : 29.95$
Date de parution : 24 mai 2023
Éditions Hurtubise : https://editionshurtubise.com/
Voici mon appréciation des romans précédents de cette autrice.
Sauf que Sam est mort : https://lesartsze.com/sauf-que-sam-est-mort-un-roman-a-la-fois-bouleversant-et-lumineux-une-ode-a-lamitie-et-a-lamour/
Quelques solitudes : https://lesartsze.com/quelques-solitudes-un-roman-riche-en-emotions-en-introspection-premier-coup-de-coeur-de-lautomne/