Des larmes ont coulé à la rencontre de presse de clôture de la 40e édition du FIJM, alors qu’André Ménard et Alain Simard, tous deux à la barre du navire depuis les débuts, prenaient la parole pour la dernière fois, avant leur retraite.
La voix étouffée par l’émotion, le directeur artistique, André Ménard, a formulé une prédiction et un voeu : «Tant que Montréal existera, il y aura un festival de jazz !» «Nous avons été des entremetteurs entre la musique et les Montréalais», a-t-il ajouté, alors que son complice, Alain Simard, a souligné que jamais il n’aurait cru que ce festival grandirait au point de pousser Montréal à redessiner une partie de son centre-ville, avec, notamment, la Place des festivals.
«J’espère être là pour le cinquantième !»
Monsieur Simard s’est dit confiant que l’équipe en place saura trouver comment assurer l’avenir de cette grande fête internationale de la musique. Les deux pionniers estiment que l’un des principaux legs du FIJM est d’avoir unifié le tissus social montréalais, se rappelant que dans les années 80, les commerçants de la rue St-Denis n’en revenaient pas que ce festival leurs amène soudainement des clients anglo-montréalais qui étaient, jusqu’alors, peu enclins à s’aventurer à l’est de St-Laurent. Heureux d’avoir contribué à ce que des gens de toutes origines écoutent maintenant de la musique ensemble, Alain Simard, croit que cette tradition estivale montréalaise va se poursuivre encore longtemps. «J’espère être là pour le cinquantième !»
«Le beau temps fait sortir tout le monde!»
Sans avoir les chiffres en mains, les organisateurs affirment que leurs différents indicateurs démontrent que les festivaliers ont été au rendez-vous en grand nombre cette année. Avec de grands noms dont Norah Jones, Peter Frampton et Melody Gardot, on parle d’un taux d’occupation d’environ 80% en salles, alors qu’à l’extérieur, les foules étaient souvent denses. «Nous avions une très bonne programmation, mais au bout du compte, c’est le beau temps qui fait sortir tout le monde», estime le pdg Jacques-André Dupont.
«Tous les âges et tous les sexes»
De son côté, le vice-président à la programmation, Laurent Saulnier, souligne la grande diversité du large public présent au spectacle de Charlotte Cardin, sur la grande scène extérieure du FIJM, le 27 juin. «Il y avait des gens de tous les âges et de tous les sexes, ce qui démontre bien le caractère inclusif du festival.»
On se félicite aussi d’avoir fait une place de choix à des artistes d’ici dans la programmation en salles, qu’il s’agisse d’Alexandra Stréliski, de Léonie Gray, en première partie de Morcheeba, ou de Dominique Fils-Aimé, en première partie de Leslie Odom, Jr.
«La qualité d’écoute des Montréalais»
De son côté, le Français Maurin Auxéméry qui travaille aussi à la programmation du FIJM souligne la qualité d’écoute des Montréalais, même quand ils sont des milliers rassemblés pour un spectacle extérieur. Monsieur Auxéméry ajoute que son compatriote, le trompettiste Erik Truffaz, qui était en spectacle sur la scène TD, le 28 juin, a été impressionné par l’attitude respectueuse du public venu l’écouter.
Festival de Jazz à Verdun l’été prochain ?
Pour ce qui est de la première édition du Festival de Jazz à Verdun, qui a accueilli, entre autres Susie Arioli et BEYRIES, le pdg Dupont dit que les résultats dépassent largement ses espérances et qu’il ne serait pas surpris qu’on répète l’expérience en 2020. Plus encore, on pourrait ouvrir un deuxième site satellite. «On reçoit des offres, même de l’extérieur de Montréal. On va regarder ça attentivement.»
En route pour la 41e édition
La 41e édition du FIJM aura lieu du 25 juin au 4 juillet 2020