Néophytes suite à un certain mariage princier, nostalgiques de Sister act ou fans de la première heure, tous ont été comblés par la prestation du Kingdom Choir et de sa cheffe, Karen Gibson, aussi décontractée dans son rôle de maîtresse de cérémonie que de directrice musicale. Une soirée bien pensée qui a su rappeler les fondements du gospel, l’histoire du chœur et son avenir, ponctué de reprises, d’hommages et de créations.
Une entrée somme toute assez sobre, dans une lumière tamisée, qui laissait tout de même transparaître les paillettes annonciatrices d’une soirée festive. Seize voix – trois hommes, treize femmes – se sont posées au centre de la scène de la Maison Symphonique, avec aisance, naturel et maîtrise. On les aurait crus 200, tellement la puissance et l’harmonie régnait dans cette assemblée, qui n’en revient toujours pas de son ascension plutôt fulgurante ! « Grâce à cela, nous visitons le Canada et je sens que nous allons passer une belle soirée à Montréal ! », dixit Karen Gibson, mais nous sommes déjà sous le charme.
À peine dix minutes après cette entrée, le public est debout, danse, chante, crie ! Tant pis pour le décorum ! En dépit du charisme vocal des interprètes, de la majesté des chants et de l’impressionnante scène, Karen Gibson veut que cette soirée reste simple accessible, en adéquation avec les valeurs mêmes du gospel : communion, positivisme et fête ! Elle profitera de chaque transition pour le rappeler d’ailleurs, y allant d’anecdotes ou d’expériences plus personnelles. Tout en nuances, elle a aussi pris le temps de repositionner le gospel dans une dimension spirituelle, citant Sa présence, mais prônant davantage l’importance de pouvoir compter sur quelque chose ou quelqu’un, plutôt que de ne citer que l’aspect religieux.
Presque tous les choristes ont eu leur moment de gloire, se succédant sur l’avant-scène, n’hésitant pas à prendre quelques égoportraits ! Eh oui : contrairement à ce que la hauteur des notes atteintes, la puissance émergeant d’une bouche à peine entrouverte et les vocalises show off ont pu laisser sous-entendre, ce sont tous des êtres humains qui savourent chaque instant de cette vie, qui a pris un tournant exceptionnel après mai 2018…
Parlant de cette étape de carrière, Stand by me a bien sûr bénéficié d’une place privilégiée dans le spectacle, mais ce n’est pas celle qui a fait le plus réagir. La reprise de Fix you de Coldplay et bien sûr le Tribute to Aretha Franklin ont suscité une belle vague de réactions et d’applaudissements.
Un début de prestation rythmé pour la fête, et des interprétations plus senties pour la communion, on ne saurait passer par-dessus le solo d’une des choristes, Stacey Skeete, qui a rappelé qu’au-delà de la performance, les émotions et une certaine aura, quelles que soit leurs racines, les guident.
Le final est allé chercher la prévisible Oh Happy Day, mais personne n’en fut contrarié, bien au contraire. Parce que le Kingdom Choir avait décidé de nous faire passer une soirée riche, positive et festive, et elle le fût.
Crédit photo : The Kingdom Choir
Site officiel : The Kingdom Choir
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