Après avoir été présentée en ouverture du Festival du film francophone d’Angoulême et en sélection officielle au Festival du film de Toronto, la comédie dramatique Une belle course de Christian Carion, prendra l’affiche dans les salles de cinéma du Québec le 20 janvier, dont entre autres au cinéma Le Clap à Québec. Sortie en septembre 2022 en France, cette histoire émouvante est portée par le duo Line Renaud et Dany Boon (Bienvenue chez les Ch’tis ), à la manière d’un huis clos. Leur complicité palpable est l’élément clé de ce succès.
Résumé : Madeleine, 92 ans, appelle un taxi pour rejoindre la maison de retraite où elle doit vivre désormais. Elle demande à Charles, un chauffeur un peu désabusé́, de passer par les lieux qui ont compté́ dans sa vie, pour les revoir une dernière fois. Peu à peu, au détour des rues de Paris, surgit un passé hors du commun qui bouleverse Charles. Il y a des voyages en taxi qui peuvent changer une vie…
Il est vrai que l’idée de ce film peut faire penser à des classiques tels que «Driving Miss Daisy» ou «The Green Book». Mais la différence ici tient d’abord dans le choix du duo d’acteurs qui ont une complicité dans la vie qui crève l’écran dès les premiers instants. Et nous, spectateurs, on est heureux de retrouver ce duo avec qui on a aimé rigoler dans des films précédents. Le deuxième élément qui fait de ce film un petit bijou à regarder, c’est que cette comédie dramatique permet quelques situations comiques oui, mais la performance des acteurs est plus axée sur la portion dramatique. Et il fait bon de voir entre autres Dany Boon dans un rôle plus sobre, plus authentique, plus profond. Et que dire de la performance de Line Renaud qui est sans faille. Cette dame de plus de 90 ans nous donne une leçon d’actrice incroyable.
Bien que ce soit un genre de huis clos et que les scènes entre les deux acteurs sont principalement vécues dans le taxi, un assis derrière l’autre, le regard qu’ils ont l’un envers l’autre est inestimable et leurs silences parlent autant que leurs yeux. Ils réussissent à faire passer l’émotion sans bouger de leur siège.
Mais ce film ne se passe pas que dans le taxi, car il y a des «flashbacks » dans le passé de Madeleine qui sont par moment troublants et bouleversants. La bande-annonce n’est assurément pas efficace pour nous préparer à ce genre de film aussi émouvant.
C’est Alice Isaaz qui incarne la jeune Madeleine et elle nous raconte son passé, avec entre autres Ray, joué avec brio par Jérémie Laheurte. La violence conjugale n’est jamais un sujet agréable à aborder, surtout quand cela se passe dans une époque où cela était presque jugée banale et acceptée par la société et quand la parole d’une femme valait moins que celle de l’homme.
J’aime que l’on nous raconte cette histoire progressivement, en alternant les moments du présent, où la comédie et la tendresse sont au rendez-vous et les douloureux souvenirs du passé tragique de cette dame, qui sont parfois difficiles à regarder. Cela enlève une certaine lourdeur d’alterner entre les deux.
Le réalisateur a choisi une belle musique pour accompagner ce film, dont la bande originale est signée Philippe Rombi. J’aime que les scènes dans le passé soient accompagnées d’une musique des années 50, telles que les chansons On the sunny side of the street de Dorothy Fields, This Bitter Earth de Clyde Otis et surtout At last de Etta James. Cela nous plonge dans l’époque du jazz américain avec ces superbes voix de femmes noires. J’adore!
Naturellement, au contact de Madeleine, Charles, le chauffeur de taxi est transformé par cette rencontre. Et pour cette dame, cette dernière journée de liberté est l’un des plus beaux jours de sa vie. La fin du film est malheureusement un peu prévisible et bousculée à mon avis. J’aurais aimé qu’elle soit étirée, plus développée. J’avais l’impression que l’on se dépêchait à terminer l’histoire au plus vite.
Au final, cette comédie dramatique est un road movie, qu’il fait bon de voir sur grand écran, pour entre autres voir le taxi sillonner les rues de Paris. C’est tellement beau. Il y a aussi l’époque des années 50, dans laquelle on se replonge, grâce en partie à la musique, qu’il est intéressant de visiter. On passe un très beau moment avec ces deux acteurs qu’on ne se tanne jamais de voir jouer, surtout ensemble.
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Distribution
Madeleine LINE RENAUD
Charles DANY BOON
Mado ALICE ISAAZ
Ray JÉRÉMIE LAHEURTE
Denise GWENDOLINE HAMON
Karine JULIE DELARME
Réalisation CHRISTIAN CARION
Scénario Et Dialogues CYRIL GELY
Adaptation CHRISTIAN CARION
Musique Originale PHILIPPE ROMBI
Avec GWENDOLINE HAMON JULIE DELARME THOMAS ALDEN HADRIEL ROURE
Produit Par LAURE IRRMANN CHRISTIAN CARION
Coproducteurs ARDAVAN SAFAEE PATRICK QUINET
Producteurs Associés MARIE DE CENIVAL LAURENT BRUNETEAU THOMAS BRUXELLE
Producteur Exécutif STÉPHANE RIGA
Directeur De La Photographie PIERRE COTTEREAU
Décors CHLOÉ CAMBOURNAC (ADC)
Costumes AGNÈS NODEN
Son PASCAL JASMES FRANÇOIS MAUREL THOMAS DESJONQUÈRES THOMAS GAUDER
Montage LOÏC LALLEMAND
Premier Assistant Réalisateur THIERRY VERRIER
Casting GIGI AKOKA
Crédit photo : Courtoisie de AZ FILMS.