Telle qu’on la connaît France Beaudoin n’aimerait pas être la tête d’affiche de cet article, elle qui encense toujours les équipes qui l’entourent. Cette fois-ci ne fait pas exception, car elle mentionne d’emblée que le défi de produire une première fiction avec sa boîte Pamplemousse Média était de s’entourer des bonnes personnes.
Ainsi, elle a misé sur Marie-Hélène Laurin à la production (Survivre à ses enfants, Dors avec moi), Raphael Ouellet à la réalisation (Ruptures, Aller simple), Pascale Renaud-Hébert aux textes (M’entends-tu, In Memoriam) et Guylaine Tremblay, l’idéatrice du projet comme rôle principal; et c’est pourquoi elle se lance dans cette nouvelle aventure intitulée Veille sur moi.
Pour le bien d’un enfant
Cette minisérie de six épisodes d’une heure dépeint un univers modeste où mamie Maggie (Guylaine Tremblay) cumule 2 emplois pour arrondir les fins de mois, rêve simplement de posséder une voiture, et veille sur Zack (Jérôme Hébert), son petit-fils. Sa fille Corinne (Pascal Renaud-Hébert) est disparue dans la brume depuis quelques années, laissant derrière elle son fils âgé d’un an à l’époque. Corinne reviendra, sobre et séparée de Joey, son conjoint toxique (Guillaume Laurin), prête à s’occuper de son fils. Qu’en dira Maggie ? Quels sont ses recours ?
Le drame social Veille sur moi nous emmène dans les dédales judiciaires complexes des droits de l’enfant. Il s’agit aussi d’une histoire de résilience; chacun des personnages ont une vie difficile, mais n’ont pas abandonné et désirent s’en sortir; ils veulent encore se battre pour cet enfant-là qu’ils aiment tous. Et qu’on aime déjà. Non mais quelle bouille ! Il s’agit d’un premier rôle pour le jeune de 5 ans et demi.
Une idée originale de Guylaine Tremblay
Depuis quelques temps aux nouvelles, dans les journaux, Guylaine Tremblay voyait des grands-parents qui se plaignaient de ne pas avoir de droits de visite, qui se demandaient quelle était leur place. C’est 3 semaines avant d’apprendre qu’elle serait elle-même grand-mère qu’elle a texté France Beaudoin avec cette idée de fiction. Une idée qui est devenue cellulaire à l’annonce de la bonne nouvelle, il va sans dire. « Les liens sont complexes maintenant avec les séparations et les familles recomposées, Maggie n’a pas été la mère parfaite quand Corinne était jeune, elle avait des problèmes de consommation, Corinne aussi a ses propres démons. Et il y a Zack au milieu qui ne demande qu’à être heureux. Ce sont deux mères carencées qui manquent d’outils, qui cherchent malgré tout à être meilleures, à trouver une zone où ça pourrait fonctionner, qui s’aiment, mais tout croche» dira Guylaine Tremblay.
L’autrice Pascale Renaud-Hébert ajoute : « C’est un milieu où les gens se font avaler par le système, ou du moins, sont confrontés à un système qui les dépasse, un système qui opère selon ses codes. Dans la société, quand on est une personne plus démunie, c’est plus difficile de comprendre ces codes-là, et de savoir la marche à suivre, donc cette grand-mère-la, quand sa fille revient, n’a pas légalement de droit, elle n’avait pas signalé le départ de sa fille… »
Démystifier une grand complexité
Pascale Renaud-Hébert a fait beaucoup de recherches pour vraiment comprendre les tenants et aboutissants des droits de l’enfant. « C’est extrêmement complexe, c’est une zone grise. Cette zone de nuance et de complexité où, pour protéger un individu ou un enfant, il faut nécessairement sacrifier quelque chose, même si on aimerait ne pas avoir à sacrifier quoi que ce soit. C’est facile quand on voit les gros titres de porter un jugement, mais quand on est dans une situation comme partie prenante ou travailleur social c’est vraiment compliqué. Le DPJ a vraiment été extrêmement généreux avec nous, on a parlé à des intervenantes, des avocats, on comprend vraiment mieux comment une situation comme celle que vivent les personnages peut se déployer et c’est ce qu’on essaie de transmettre a travers la série; toutes les nuances et la complexité ».
Une distribution à terminer
Les tournages s’amorceront en mai prochain, et quelques rôles restent encore à définir. Toutefois, au moment de l’annonce, le réalisateur Raphaël Ouellet a pu confirmer quelques autres personnages. Ainsi, au niveau du processus on retrouvera les avocats Reda Guérinik et Kathleen Fortin, spectaculaire et colorée, reconnue pour être féroce, Fabiola Nyrva Aladin comme intervenante au centre des femmes et Rose-Marie Perreault qui sera la première personne à recevoir le dossier de Zack au DPJ.
Quant au niveau personnel, graviteront autour de Corinne et Maggie, Karine Gonthier-Hyndman, une serveuse de bar, Étienne Lou, un père monoparental qui agira un peu comme bouée de sauvetage auprès de Corinne, et Luc Senay sera Mario, propriétaire de restaurant, qui fera les yeux doux à Maggie.
Les six épisodes de Veille sur moi seront diffusés sur ICI Tou.tv Extra à l’automne 2024 et sur ICI Télé en 2024-2025.
Et France Beaudoin
En terminant, un mot sur France Beaudoin qui connaît toute une année. En effet, la dernière saison d’En direct de l’univers, la 15e, a connu sa meilleure année en terme de cotes d’écoute, avec une moyenne de 1 261 000 téléspectateurs. C’est dix mille de plus qu’en 2020-2021, alors qu’on se rappelle, à cette époque, la télévision était l’un de nos rares exutoires. Tout juste avant de lancer sa nouvelle fiction Veille sur moi, France Beaudoin sera du panel de commentateurs délégués à la Cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024 afin d’y discuter du volet artistique, en compagnie de Jacinthe Taillon, Jean-Patrick Balleux et des animateurs Martin Labrosse et Céline Galipeau en direct le 26 juillet sur ICI TÉLÉ, ICI TOU.TV, Radio-Canada.ca et RDS à 13h. Finalement, notons que la célèbre productrice s’est hissée au 22e rang du plus récent palmarès des 100 personnalités les plus influentes du Québec du magazine L’actualité ! Si ce n’est pas une belle année ça…