Le 30 septembre prochain, la comédie surréaliste mi-science-fiction Viking de Stéphane Lafleur prendra l’affiche au Québec, après avoir été projeté en première mondiale dans la section Platform du Festival international du film de Toronto. Le 20 septembre dernier, les artisans du film sont venus rencontrer les médias et présenter le film en avant-première au cinéma Le Clap Ste-Foy. Ma collègue Réjeanne Bouchard était présente pour capturer le tout en photos. Le film met en vedette Steve Laplante, Larissa Corriveau, Fabiola N. Aladin, Hamza Haq, Denis Houle, Marie Brassard et Martin-David Peters.
Résumé :La Société Viking recrute des volontaires pour collaborer à la première mission habitée sur Mars. L’objectif est de former une équipe B d’alter ego qui vivra l’aventure en parallèle, en huis-clos sur Terre, dans l’espoir de régler à distance les problèmes interpersonnels rencontrés par les cinq véritables astronautes qui se poseront bientôt sur la planète rouge. Le film raconte comment David, professeur d’éducation physique, saisit cette opportunité pour raviver son rêve de devenir astronaute et, peut-être, faire une différence. Quelque part entre la science-fiction improbable et l’allégorie moderne, Viking est une comédie dramatique sur les décalages qui existent entre nos aspirations et la réalité.
Voici mon appréciation de ce long métrage Viking, où le côté humoristique s’allie bien avec le surréalisme de cette histoire originale, aux concepts étranges, que Stéphane Lafleur et Éric K. Boulianne ont su rendre crédible grâce à un scénario rempli de gros bon sens qui met l’accent sur les émotions et la communication, de manière déjantée. Il nous fait également réfléchir sur nos travers, sur la société, notre rapport aux Américains, et notre fascination à regarder vivre des gens en vase clos (OD, big brother etc..)
L’idée de base de ce film est venue à Stéphane Lafleur lorsqu’il a vu un documentaire sur les sondes Voyager qui ont traversé notre système solaire. Ce documentaire expliquait comment un double des sondes gardé en laboratoire avait permis de régler des problèmes mécaniques rencontrés à distance. Avec ce film, il a extrapolé le concept aux humains. Aussi, lors d’une exposition du photographe Vincent Fournier, Stéphane a trouvé très poétiques et vertigineuses les images où l’on voyait des astronautes perdus dans le désert. Il semble que ces gens photographiés faisaient partie d’une société qui organise des simulations martiennes
dans le désert, en faisant semblant de suivre un protocole très précis. Ceci a généré les prémisses de ce film dont Éric K. Boulianne est venu ensuite enrichir le scénario en développant avec Stéphane sur les concepts de rêves et de déception, d’attentes et de réalité.
Steve Laplante, qui incarne David, professeur d’éducation physique, qui rêve de devenir astronaute, a la chance de devenir le miroir de John, l’astronaute qui s’installe sur Mars. Quelle magnifique opportunité d’aller au bout de son rêve, par personne interposé ! Le jeu de Steve Laplante est sans faille. Bien qu’au départ le personnage de David trouve le principe plutôt ridicule et peu pertinent, peu à peu, il voit qu’il peut faire la différence dans le succès de cette mission sur Mars, en s’imprégnant de John et son univers. Il devient alors John et il fera tout pour vivre comme lui, ressentir ses émotions et même anticiper ses réactions, avec l’espoir qu’un jour c’est lui qui ira vraiment sur Mars.
Pour bien apprécier ce film, il faut faire comme le personnage de David et croire au programme de la ASEA (American Space Exploration Agency), qui permet de garder un double sur terre de ce qui se passe sur Mars, et ainsi faire une simulation, atteindre une compréhension et proposer des solutions. Si on embarque comme public dans cette lubie, alors on passe un agréable moment. Même si les situations semblent absurdes, on a beaucoup d’empathie et de sympathie pour les personnages et ce qu’ils vivent. Il y a beaucoup d’humour aussi dans cette comédie, surtout pince-sans-rire et des références à d’autres films très connus. Comme dans tous confinements de personnes, on voit les chicanes sur des peccadilles, alors que les vrais enjeux sont glissés sous le tapis. L’envie, la jalousie, les tensions sexuelles et les désirs de pouvoir sur les autres viennent semer la bisbille au sein du groupe assez rapidement. Les conversations pour tenter de comprendre les situations, en nommant les émotions qu’ils vivent, se terminent toujours par : Je suis content d’avoir eu cette conversation avec toi, me font vraiment rire. Et alors que l’on croit savoir vers où s’en va l’histoire, on a quelques revirements de situations qui viennent changer notre vision de la mission.
Parmi les autres acteurs qui incarnent les astronautes, on a Denis Houle qui incarne Liz, une femme astronaute. Cet acteur, qui en est à sa troisième participation dans les films de Stéphane Lafleur, offre une performance de jeu incroyable. Il a toujours le même ton, semble toujours un peu décalé, sans dégager aucune expression faciale. Il demeure neutre, tout en nommant ses émotions. Et naturellement, il incarne une femme avec tous les problématiques que peut avoir une femme, ce qui rend les situations parfois cocasses.
Je dois aussi mentionner l’excellent jeu de Marie Brassard dans le rôle de Christiane qui contrôle la mission et donne les instructions aux doubles des astronautes. Elle sait rester neutre et de glace devant toutes situations. Elle mène de main de maitre sa mission.
Finalement, une partie du film a été tourné à Drumheller dans les badlands en Alberta, soit la partie qui doit représenter la planète Mars sur terre. Les images de ces endroits sont tellement belles et sont à voir sur grand écran. Naturellement, il y a plusieurs situations loufoques, qui m’ont fait éclater de rire, surtout quand on voit apparaître des gens à chevaux, ou en auto, alors que nos astronautes sur terre imitent leur double sur Mars. J’adore !
Le film sortira le 30 septembre prochain au Québec.
Bande annonce : https://www.youtube.com/watch?v=BLZ9RgZh0Kw
Une présentation de : Les Films Opale et micro_scope
GENRE : Science-fiction
DURÉE : 104 minutes
DISTRIBUTION
David (John): Steve LAPLANTE
Steven : Larissa CORRIVEAU
Janet Adams : Fabiola N. ALADIN
Gary : Hamza HAQ
Liz : Denis HOULE
Christiane Comte : Marie BRASSARD
Jean-Marc : Martin-David PETERS
Isabelle : Marie-Laurence MOREAU
Mr Roy Walker : Christopher HEYERDAHL
Équipe Technique
Réalisation Stéphane LAFLEUR
Scénario Stéphane LAFLEUR, Eric K. BOULIANNE
Production Luc DÉRY, Kim McCRAW
Distribution des rôles Lucie ROBITAILLE
Dandy THIBAUDEAU
Direction de la photographie Sara MISHARA
Conception visuelle André-Line BEAUPARLANT
Conception des costumes Sophie LEFEBVRE
Maquillage Marie-Josée GALIBERT
Coiffure Vincent DUFAULT
1er assistant à réalisation Cédrick KLUYSKENS
Production déléguée François REID
Supervision de postproduction Érik DANIEL
Montage Sophie LEBLOND
Prise de son Pierre BERTRAND
Conception sonore Sylvain BELLEMARE
Mixeur Bernard GARIÉPY STROBL
Étalonnage Jérôme CLOUTIER
Musique originale ORGAN MOOD
Christophe LAMARCHE-LEDOUX
Mathieu CHARBONNEAU
Crédit photos : Réjeanne Bouchard