Nous sommes en l’an 323 avant Jésus-Christ et celui qui a fondé l’un des plus grands empires de la planète attend la mort, alors qu’il a 32 ans. Avant de s’éteindre, Alexandre le Grand se lance dans un monologue sur l’humanité, la haine et l’amitié. Il se confie à nous, hommes et femmes toujours aux prises avec l’ambition et l’appétit insatiable de triomphes. Il va de soi qu’au soir de sa courte vie, l’homme ait beaucoup à dire au sujet de l’ambition, lui dont la notoriété s’explique principalement par sa volonté de conquête de l’ensemble du monde connu. Rien de moins !
Celui qui a conçu cet improbable tête à tête avec l’un des plus grands conquérants de tous les temps est le Français Laurent Gaudé qui a reçu de nombreuses distinctions dont le prix Goncourt pour son roman Le Soleil des Scorta. Sa pièce intitulée Le Tigre bleu de l’Euphrate se veut à la fois une méditation sur la mort et un hymne à la vie. Pour livrer cet ultime monologue du grand Alexandre, on a fait appel à Emmanuel Schwartz qui n’en n’est pas à sa première incursion dans l’Antiquité, lui qui a fait grande impression dans une adaptation de L’Iliade, au Théâtre Denise-Pelletier, l’an dernier.
Quant à la mise en scène, elle est signée Denis Marleau qui ne cesse de nous démontrer la pertinence de son travail depuis qu’il a fondé sa compagnie de création UBU, en 1982. Cet artiste qui a laissé sa marque à travers plusieurs spectacles dont : Le Passage de l’Indiana (1996), Le Petit Köchel (2000) et Les Aveugles (2002) rayonne aussi depuis longtemps hors de nos frontières, lui qui a été invité à six reprises au Festival d’Avignon avec Maîtres anciens de Thomas Bernhard. Bref, il est permis de croire qu’Alexandre le Grand sera bien servi au Théâtre de Quat’sous, ce printemps.
Scénographie: Stéphanie Jasmin et Denis Marleau.
Musique: Philippe Brault.
Lumière: Marc Parent.
Le Tigre bleu de l’Euphrate au Théâtre de Quat’sous du 17 avril au 26 mai.
http://www.quatsous.com
Crédit: Maxime David (Le Séisme)