L’humide soirée du 7 août passera à l’histoire musicale du Québec comme la plus merveilleuse production du Requiem de Giuseppe Verdi réalisée au Québec peut-être même au Canada. Chantée sous le profil du mat surplombant le toit du stade olympique, la messe des morts fut l’objet d’une écoute attentive et admirative du public.
Jadis commencée par un Libera me composé en l’honneur de la mort du grand compositeur italien ayant fini sa vie à Paris, soit Gioacchino Rossini, puis le reste soigneusement complété à la mémoire de l’écrivain italien Alessandro Manzoni que Verdi vénérait, l’oeuvre est d’une grande facture opératique et quatre voix superbes en grande forme vocale nous ont offert le meilleur que l’on puisse entendre de ce chef-d’oeuvre. Kent Nagano, fut le chef d’orchestre sobre et contenu qu’il restera toujours dans ces grandes occasions solennelles car on en dédiait la performance au regretté Joseph Rouleau.
Les choristes professionnels de l’OSM étaient sous Nagano et la vaste tente orchestrale alors que vers notre gauche monsieur Andrew Megill, assis, était le chef de chœur d’une moitié des choristes amateurs, l’autre moitié étant amadouée sur la droite par un Jean-Pascal Hamelin énergique et vigoureusement debout. Soulignons la superbe prestation vocale de Leslie Ann Bradley, soprano puissante, celle électrisante de Raehann Bryce-David, mezzo-soprano appelée pourtant à la dernière heure en remplacement, puis célébrons la belle voix riche et pleine d’avenir de Mario Bahg, ténor grand premier prix du concours CMIM de chant l’an dernier, enfin ne tarissons pas d’éloges envers le sensationnel Ryan Speedo Green, ce baryton-basse tonnant le paradis et l’enfer tout à la fois en promesses et en menaces!
Pour les mélomanes cherchant une version enregistrée de haute qualité puisque cette production, hélas, ne fera pas partie d’un prochain disque, je recommande sur EMI la version Elizabeth Schwarzkopf, Christa Ludwig, Niccolai Gedda et Nicolai Ghiaurov avec le chef Carlo Maria Giulini avec l’Orchestre et les choeurs de la Philharmonia. Autres versions valeureuses, une sur DECCA London sous Fritz Reiner chef de la Philharmonie de Vienne avec Leontyne Price, Rosalind Elias, Jussi Björling, Giogio Tossi avec le choeur Musikfreunde der Singverein puis, enfin la version Deutsche Grammophon sous Herbert von Karajan avec Mirella Freni, Christa Ludwig, Carlo Cossutta et Nicolai Ghiaurov avec les choeur du Wiener Singverein (direction Helmuth Froschauer). Ce que nous avons entendu mercredi soir valait bien tout ça, en qualités vocales!