Weird ones est sans doute le meilleur album de Matt Holubowski, à ce jour. La douce réverbération qui enveloppe la voix du chanteur a de quoi transporter l’auditeur en apesanteur. Les douze chansons sont planantes, sur des rythmes parfois dansants (Two paper moons, Eyes wider), rigoureusement portés par le batteur et percussionniste Stéphane Bergeron, soudé au bassiste Marc-André Landry et au guitariste Simon Angell. À d’autres moments, c’est la mélodie qui se fait ver d’oreille (Greener, Around here). La voix de Holubowski se marie à merveille avec celle de Claudia Bouvette et de Marianne Houle, qui est aussi multi-instrumentiste. L’album bénéficie d’ailleurs d’un remarquable éventail de sonorités, incluant celles du violoncelle et du cor français. La richesse des textures musicales n’empiète pas sur les voix, de sorte qu’on peut toujours suivre les textes à la fois personnels et universels.
Faire la paix avec son côté étrange
L’artiste chante ce qui est étrange à ses yeux (Love, the impossible ghost); il confesse aussi ses déchirements intérieurs «I worry about all the moments of violence between myself and my other self» (mellifluousflowers) avec calme et harmonie, comme s’il avait fait la paix avec la douleur souvent liée à la différence, ou comme si l’étrangeté était devenue la nouvelle norme : «The weird ones that I learned to love are all around me».
Matt Holubowski – Weird ones
4 / 5